les images dans la tête | louis

— teen attitude, teen problems.
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"y'a pleins de moments ou tu te sens toi même, ou tu sais qu'on te regarde parce-que t'es là, parce-que c'est toi.

quand tu mènes tes troupes.

quand t'es le rich cool kid.

quand t'es dans ta monoplace.

et tu changes ton jeu parfois, quand tu te caches derrière des petits mots, ou derrière ta famille, parce-que t'as beau faire le mec aux grosses épaules, tu t'es jamais senti dans l'essence même de la famille, tu étais le diesel alors qu'ils étaient le sans-plomb a la mode. t'étais la vieille twingo quand eux étaient la Lamborghini. Rejeté des contextes familiaux, quand tes deux parents biologiques sont décédés dans un accident de train et que personne ne voulait te garder et que t'as fini en orphelinat. Sauvé des mauvais problèmes et de l'interminable attente quand tes nouveaux parents sont venus. t'avais six ans à peine, t'avais fait de tes quatre a cinq ans du karting déjà, et t'as demandé de continuer, parce-que t'aimais ça, et que t'étais pas mauvais, t'en faisais des petits caprices pour avoir la reproduction du casque de Hamilton pour rouler avec, parce-que ca claquait plus qu'un casque blanc ou noir sans dessins, où que tu voulais une combinaison personnalisée, ils agissaient. t'avais jamais réellement évalué au combien ton nom pouvait être important gamin, ce n'était rien d'important pour s'en sortir dans la vie, mais t'as fait parfois comme ta cousine, Blanche, elle maniait toutes les ficelles de son identité a la perfection, et t'as souvent essayé de faire comme elle. Du coup t'as souvent et tu joues encore un rôle parfois, et t'as jamais trop compris quand elle, Blanche t'as remis a ta place gentiment parce-que ça ne servait a rien d'être quelqu'un de différent, et que tu devais rester toi-même, alors tu as essayé de le faire, mais tu restais l'enfant qui voulais tout diriger, l'adolescent qui voulait contrôler les autres, parce-que c'est bien plus drôle. et c'est ce qui t'as fait craquer pour ta "cousine", t'as aucun lien de sang avec t'en es sûr, et tu arrives pas a la regarder dans les yeux sans que l'coeur tambourine plus qu'après deux heures dans une monoplace a tout donner. tu sais plus quoi faire, où donner de la tête pour son cas. t'y portes beaucoup plus d'attention qu'à toi-même, c'est fou en y pensant. et c'est même tout aussi fou que légèrement creepy. Et pour Carmin, c'était ton frère, ton meilleur ami, celui que t'as jamais vraiment eu, le nombre de conneries ou de déguisements assortis qu'ils portaient c'était pas croyable, t'aurais même aimé redoubler pour se retrouver a coup-sûr dans la classe de ce dernier. Et ta sœur, enfin ta sœur adoptive, tu l'apprécies tout autant qu'elle t'énerves, t'aimerais lui secouer les neurones dans tout les sens quand elle se bloque dans sa mélancolie, a se lamenter sur son sort tel Orphée qui perds sa moitié, t'aimerais tout savoir d'elle, comme avant. et tu sais qu'elle te mens, qu'elle a ses secrets, t'en es quasiment-sûr: elle a été enceinte.

ton rêve à toi Louis, c'est la Formule 1. faire partie des vingts-meilleurs pilotes du monde? genre voyager, piloter, gagner des millions. personne ne refuserait de vivre grâce à sa raison d'être. les mots brouillés a la radio quand on t'annonce que ton coéquipier se crash, ou que tu dois rentrer au stand. ou la peur que t'as entendu dans cette même radio quand t'as fait plusieurs tonneaux en début de saison, dieu merci tu n'as absolument rien eu, peut-être un tour de cou pour quelques jours mais ça allait. et tu te demandes encore comment c'est possible, parce-que tu te rappelles de l'état de la voiture, y'avait rien de récupérable presque. t'as entendu les mots de tes parents adoptifs qui t'engueulaient, parce-qu'ils refusaient que tu mettes ton corps dans une monoplace, t'en as fait qu'à ta tête: comme toujours, et la semaine d'après, tu reprenais le volant. t'es pas mauvais comme pilote, pour preuve t'es premier du championnat pour ta première participation, plus tard c'est l'Indycar Series qui t'ouvre les portes de la célébrité, a coup-sûr. mais c'est pas ce que tu veux. tu veux aller en Formule 1. et devenir le meilleur, dans un domaine. et c'est le tien celui-ci. le petit-prince des moteurs: c'est toi. et tu le sais, tu arriveras sur la plus haute marche du championnat de Formule 1 un jour. parce-que c'est tracé depuis ton enfance. les médailles des championnats nationaux traînent dans un carton dans ta chambre, y'en a trop pour les exposer. et c'est pas assez bon pour toi, être le meilleur au niveau national, toujours et encore plus. et l'espoir est pas loin, Ferrari t'as repéré, t'es dans leur filiale de développement, tu risques d'avoir ton baquet d'ici peu.
t'aimes voyager, prendre des photos pour faire genre sur instagram, jouer aux jeux-vidéos, parce-que dans le fond tu restes un ado lambada, et quoi de plus lambada que de ne quasi rien faire d'autre que rien de tes journées?"