hit that shit w/ kennedy

c'est pas nouveau les rumeurs, les bruits de couloir, la peste des étudiants. et elles sortent pas de nul part ces commères, les langues de vipères. c'est tout un quotidien, les ragots, les mesquineries. bitcher, y a rien qu'on fait mieux. et on se languit de savoir quelle est la dernière frasque jusqu'à ce que la frasque ce soit toi. bee, elle a jamais trop fait attention à tout ce qu'on dit, aux messes basses et aux regards de travers. elle cherche pas à comprendre ce sentiment de supériorité qu'on ressent quand on se moque - quoi qu'elle ne se gêne pas de cracher sur le dos des cons, parfois. et y a ces mots qu'on emplois qui la dérange, ces " pute " qu'elle entend entre deux cours et les ricanements stupides quand on la voit passer, ken. bee, elle cognerait bien deux trois têtes si elle n'était pas contre la violence. parce qu'on touche pas à kennedy. et c'est la détermination dans le coeur qu'elle cogne à la porte de son amie, bien décidée à mettre la main sur cette petite merde de yakuza. sur ce suppôt qui a osé profiter d'une demoiselle déchirée pour l'amocher, un peu plus encore. bee, elle a ramené des provisions, confiseries et vin blanc, qu'elle brandit à sa meilleure amie quand celle-ci se pointe à la porte. tadaaaam. elle se fait pas prier pour pénétrer dans la demeure, déposer un baiser sur la joue de kennedy et se débarrasser du superflu. on va l'avoir ce fils de tchoin, mais d'abord : à boire ! elle perd pas le nord, bee. puis c'est peut-être aussi parce qu'elle n'est pas venue ici que pour lancer la chasse aux sorcières. parce qu'y a des choses qu'elle doit avouer, des choses qu'elle s'avoue même pas à elle même.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sorry, je dis toujours oui pour commencer, mais sérieux j'devrais arrêter.

t'as pas revu bee depuis la soirée chez ruby. soirée qui s'est avérée aussi terrible qu'intéressante. on se serait cru dans confession intime, un truc dans le genre. tout le monde a appris des trucs sur tout le monde, c'était dingue. sauf qu'évidemment, bee et nate en ont pris pour leur grade. t'étais pas au courant pour eux, pour ce qui s'est passé. t'as été la première à tomber des nus. tu ne l'as pas forcément mal pris, mais t'aurais préféré l'apprendre autrement, c'est vrai. t'aurais dû l'appeler, t'assurer qu'elle aille bien, mais t'as pas mal été occupée avec cette histoire de nudes. putain d'histoire dont tu te serais bien passée. t'es devenue une traînée aux yeux de tous, et clairement ça ne te plaît pas du tout. t'aimerais pouvoir revenir en arrière, effacer tout ça, mais tu ne peux pas. t'aurais pu passer autre chose. t'aurais pu laisser l'histoire se tasser. sauf que le crétin qui a fait ça s'est manifesté. quelques sms, du chantage, une rencontre - ou des retrouvailles -. t'as encore rien raconté à qui que ce soit, mais tu ne comptes rien cacher à ta meilleure amie. beryl qui frappe à la porte et qui entre comme si elle était chez elle, c'est presque le cas d'ailleurs. « je suis hyper contente de te voir, tu ne peux même pas imaginer. » c'est la vérité, parce que bee, c'est sans nul doute la personne avec qui t'aimes le plus passer ton temps. et puis vous avez des choses à vous raconter. « t'es la meilleure, tu me connais décidément par cœur. » tu dis en désignant les confiseries et le vin blanc. le vin blanc c'est un peu ton pêché mignon. goût de gosse de riche. « on va aller dans ma chambre. mes parents ne sont pas là mais y'a mes demis. » mieux vaut ne pas laisser ton demi-frère et tes deux demies-sœurs entendre ce que vous avez à vous dire. tu vas chercher des verres à vin dans la salle à manger et t'entraîne bee dans ton immense chambre. tu poses tout sur ta table de chevet et tu sers le liquide jaunâtre. « bon, j'ai eu des nouvelles du fils de tchoin en question. » ouaip, pas un sujet forcément très agréable. « mais d'abord, tu vas bien ? j'veux dire... après ce qu'il s'est passé vendredi soir ? »

en ce moment y a tout qui part en vrille, véritablement. c'est comme si plus rien ne tournait rond, ni la terre, ni sa vie. bee, elle a l'impression de perd le contrôle de sa propre existence, de ne pas faire ses choix correctement et de voir son entourage se casser la gueule avec elle. parce qu'il n'y a pas qu'elle qu'atteint cette vague d'inepties. alors, ça lui fait du bien, à bee, d'être là tout simplement avec l'une des personnes qui comptent le plus à ses yeux. kennedy, véritable source de bonheur, rayon de soleil même dans les nuits les plus sombres, pilier de sa vie tour de pise. alors, elle l'entoure de ses bras chargés quand kennedy lui déclare être heureuse de la voir, comme pour appuyer le fait qu'elle aussi elle l'était, qu'elle ne tenait plus et que dieu sait combien elle se sent mieux ici que seule à ressasser les derniers jours. parce que t'en doutais encore ? sourire narquois, sourcils arqués, elle se la joue fausse modeste. mais c'est surtout que les années ont marqué leurs empruntes et que bee, elle est attentive à tous ces petits détails qui ont pourtant une si grande importance. elle acquiesce, approuve sagement et se laisse embarquer sans broncher, presque automate d'un chemin qu'elle a tracé de nombreuses fois. elle ne fait aucune découverte quand elle se trouve chez kennedy, parce qu'elle connaît trop les lieux pour s'émerveiller. bee, elle s'assoie sur le lit. elle est prête à goûter aux dernières nouvelles quand ken lui parle de ce fils de tchoin, mais elle coupe court à cette conversation pour remettre sur le tapis un sujet qu'elle pensait pouvoir éviter. sauf que non, faut croire. et c'est normal. bee, elle s'en veut d'ailleurs de ne pas avoir eut l'occasion de le lui dire, à ken, de lui raconter cette histoire. ce n'est pas qu'elle voulait le lui cacher, au contraire. seulement, elle-même avait du mal à entamer le processus de digestion. oui. je veux dire, oui ça va, on a vécu pire. - comme avec nate, l'autre soir par exemple. elle hausse les épaules comme s'il ne s'était rien passé de bien important. c'est juste pluton qu'a voulu foutre sa merde. mais c'est rien, ça va se dilater avec le temps. et elle y croirait presque, bee. du moins elle voudrait y croire. et j'suis vraiment désolée ken, de pas te l'avoir dit plus tôt. qu'elle dit la mine triste, sa main sincère posée sur la sienne. parce qu'elle l'est, sincèrement désolée. parce qu'elles se disent tout. mais toi, dis moi les nouvelles du type ? et ça va, t'arrives à tenir le coup ? elle sait pas comment elle encaisserait le coup bee si elle avait été à sa place ...

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beryl et kennedy. bee et ken. inséparables depuis presque cinq ans. votre rencontre, c'est la meilleure chose qui te soit arrivée dans ta vie. aujourd'hui, tu ne sais pas comment tu vivrais sans ta meilleure amie, ton pilier. gardienne de tes secrets, guérisseuse de tes maux. mieux qu'une sœur. ta bee. elle te connaît par cœur, c'est dingue. tu l'embarques dans ta chambre pour ne pas que vous soyez dérangées. avec trois demi-frère et demie-sœurs à la maison, y'a souvent des oreilles qui traînent. c'est toujours mieux que chez ton père, mais bon. vous vous enfermez dans ta chambre et vous installez sur le lit, avec deux coupes de vin blanc. c'est l'heure de parler des choses sérieuses. vos vies ont été un peu bouleversées ces derniers jours. des ennuis, du drama, que vous auriez préféré éviter toutes les deux. du côté de bee, c'est cette histoire avec nate qui a éclaté au grand jour durant la soirée de ruby. pas évident, surtout quand ça s'apprend devant tout le monde lors d'un action ou vérité. t'es désolée pour elle. pour eux. vraiment. se sont tes amis, et t'aurais préféré ne pas les savoir dans ce genre de situation. « je ne sais pas ce qui lui a pris, à pluton. il a été exécrable toute la soirée. » d'habitude tu t'entends plutôt bien avec lui, même si vous passez votre temps à vous lancer des insultes. pluton, il fait partie des mecs qui comptent le plus dans ta vie. mais tu lui en veux pour ce qu'il a fait. mais il n'était pas tout seul. « et puis c'est melania qui a lancé l'idée de l'action ou vérité. pourtant elle sait aussi bien que moi que ce genre de jeu ne finit jamais bien. » tu considères ta demie-sœur un peu fautive, mais tu ne peux pas lui en vouloir, elle ne se doutait pas que ça partirait en bazar monstre. « mais t'inquiète, tout le monde va finir par passer à autre chose. comme dirait mon père, les ados créent environs une situation dramatique par jour. y'aura un nouveau scandale d'ici quelques jours. » t'essayes de la rassurer, pourtant tu sais bien que c'est ce genre de drama qui créé les réputations merdiques. t'en fais les frais aussi. « je ne t'en veux pas, bee. je comprends parfaitement que t'aies pas franchement eu envie de m'en parler tout de suite. c'est pas facile à gérer comme situation. » tu souris à ton amie en serrant sa main dans la tienne. tu en lui en veux vraiment pas, même si t'aurais préféré apprendre toute cette histoire de sa bouche. changement de sujet. ton drama à toi. « j'essaye de tenir le coup, d'ignorer les idiots. c'est pas toujours évident, surtout quand des mecs de traitent de salope en plein milieu des couloirs. » t'en veux terriblement au connard qui a diffusé les photos. t'aurais eu envie de le tuer quand tu l'as vu. « il m'a envoyé un message il y a quelques jours. pour me faire du chantage. il m'a demandé 500 dollars pour ne pas diffuser une sextape. je croyais que ça ne pouvais pas être pire que les photo, mais il a fait une putain de sextape, bee. »