crazy sister, i know. (asketill)

elle le sait mel, qu'elle peut être chiante au plus haut point. souvent, elle se montre insistante et ce, jusqu'à ce qu'on l'envoie sur les roses. lorsqu'on pense qu'elle a enfin compris, elle revient à la charge, tête baissée. elle ne renonce jamais et bien que cela puisse être une force, c'est surtout et avant tout une source d'usure pour son entourage. sa dernière proie en date est surement la plus complexe. pourtant melania, elle ne baisse pas les bras, au contraire, elle porte beaucoup d'espoir en asketill. pas seulement parce que c'est un garçon brillant qui cherche juste à se faire discret et se fondre dans la masse. non, elle agit de cette façon parce qu'elle aussi est passée par cette case à un moment de sa vie. il y a quatre ans, en arrivant chez les king, mel ne savait plus où elle en était. gamine perdue, abandonnée par ses parents, elle avait toujours été livrée à elle-même. en l'espace de quelques jours seulement, on lui demandait de reprendre sa place de petite fille. une place qu'elle n'avait jamais vraiment tenu et ce, même lorsque sa mère était encore dans les parages. mel, elle ne savait pas comment faire, elle ne savait pas comment se comporter avec ces inconnus. elle voyait bien qu'ils essayaient de faire tout leur possible pour qu'elle se sente à l'aise seulement, les choses étaient beaucoup plus complexes que cela et elle ne pouvait pas changer du jour au lendemain. finalement, elle a eu des problèmes à l'école. des problèmes de petite fille qui l'ont poussé à s'ouvrir et à se réfugier dans les bras de gareth. aske, il est plus âgé. il arrive après tout le monde. forcément, ce n'est pas facile pour lui et surement que l'intégration sera plus compliquée. enfin, faudrait-il déjà que mel détecte si c'est son véritable caractère, s'il fait semblant parce qu'elle le gonfle ou, si c'est juste une mauvaise phase. pour elle, ça ne peut être que la dernière option et c'est pour cette raison qu'elle insiste autant.

aujourd'hui encore, melania a monté tout un stratagème pour que asketill accepte enfin de s'ouvrir à elle. un truc de dingue, comme toujours. un truc presque pas réfléchi, comme d'habitude. elle marchait dans les rues de santa barbara, skate sous le bras. sur le chemin du retour, après le lycée, son regard s'est posé sur un tout petit chat. un petit chat tout mignon et surtout, très seul. bam, déclic. t'as pas compris ? t'as pas compris comment il fonctionne le cerveau de mel ? je vous explique. elle a couru vers ce petit chat et elle a fait des pieds et des bras pour réussir à le capturer. ouais, c'est vraiment le terme approprié lorsqu'on l'imagine en train de courir après cette pauvre bête de pavillon en pavillon. bref, tout ça pour dire qu'en scred, elle l'a ramené à la maison et, au lieu de demander la permission ou de l'enfermer dans sa chambre, elle est allée se réfugier dans l'ancre de asketill. inutile de préciser qu'elle n'a pas pris la peine de toquer, elle a juste couru jusqu'à lui et claqué la porte derrière elle. à bout de souffle et le t-shirt replié sur lui-même, elle s'est tourné en sa direction : tu devineras jamais ce que j'ai trouvé ?!

Aske était à la maison, plus précisément dans sa chambre. Il chattait avec ses copains islandais, leur racontait la vie américaine, ce qui était différent d'avec leur vie d'avant. Ces amis-là, Aske savait qu'il pourrait toujours compter sur eux. Ils étaient amis depuis la première année de collège et ils avaient intégré Aske malgré son mutisme et ses changements fréquents de famille d'accueil. Ici, il était le gamin timide qui ne disait pas un mot. Il avait peur que son accent soit si horrible que tout le monde se moque. Et puis ses vrais copains lui manquait trop. L'islande lui manquait aussi mais il était bien dans sa famille et c'était ce qu'il leur racontait. Il avait gagné à avoir une grande famille et à ne plus se sentir seul. Ces moment-là, lui remontaient le moral. Et Aske racontait alors le lycée, les cours et surtout celui qui faisait battre son coeur à chaque fois qu'il le croisait. Heureusement pour Aske, il écrivait tout ça en islandais comme ça il était sûr que personne d'autre que lui ne le comprendrait.

Soudain la porte de sa chambre s'ouvrit et Aske vit l'une de ses soeurs, Melania. C'était celle qui était le plus souvent sur son dos à chercher à le faire parler et à chaque fois, Aske faisait semblant de ne pas comprendre ce qu'elle disait. Même si cette attention le touchait, il n'avait pas envie qu'on le force trop à aller vers les autres, il préférait aller de lui-même vers sa famille. Et pour le moment, il n'avait pas envie. Il voulait d'abord être sûr qu'on le jetterait pas dehors, comme il avait subi dans ses différentes familles précédentes. Elle semblait être essoufflée et excitée à la fois. Il eut du mal à la comprendre tellement elle parlait vite mais il comprit qu'elle avait trouvé quelque chose. Il leva son regard vers elle et il dit: "Quoi?" Il se posait des questions et s'inquiétait un peu. Il avait peur que ce soit une mauvaise blague, ou quoi que ce soit, d'effrayant à ses yeux. Il ferma son ordinateur vivement et il continua de la regarder, curieux tout de même.

melania, c'est le genre de filles qui n'a aucune gêne. elle agit sur un coup de tête et elle réfléchit par la suite. elle ne connait pas ses limites et quand bien même ils y en auraient, elle tente de les tester un peu plus chaque jour. mel, c'est une petite boule d'énergie. une vraie pile électrique. on n'a pas encore trouvé le bouton off pour l'arrêter l'espace d'un instant. pourtant, y en a qui ont du essayer depuis le temps. elle n'est pas bien méchante du moins, pas autant qu'on pourrait le penser mais, elle est épuisante et ça, toute personne la connaissant un temps soit peu serait incapable de vous dire le contraire.

aujourd'hui, c'est vrai asketill qu'elle se tourne, consciente que l'adoption ne doit pas être une chose facile pour lui. à seize ans, durant la crise d'adolescence, les choses doivent être encore plus complexes. elle a vécu la même chose que lui mais, quelques années auparavant. elle aussi avait eu du mal à s'ouvrir. après tout, on lui demandait de faire confiance à de parfaits inconnus, ce n'était pas la chose la plus simple qui puisse exister. et pourquoi, elle avait fini par croire en eux. elle s'était rendue compte qu'elle n'avait d'autres choix mais surtout, que les king formait une famille géniale, unie, aimante et qu'il n'y avait aucune raison pour qu'ils l'abandonnent comme ses parents avant eux. de toute façon en matière d'éducation, on ne pouvait faire pire que sa véritable famille. mel avait fini par la rayer de la carte pour ne penser qu'au présent. qui a dit qu'on ne pouvait choisir sa famille ? elle, elle n'avait fait et comptait bien prouver à asketill qu'il avait sa place parmi eux.

pour cette raison, la demoiselle pénétra à l'intérieur de sa bulle. elle détestait lorsqu'on se permettait de rentrer dans sa chambre sans frapper et pourtant, c'est ainsi qu'elle agissait à longueur de temps. à bout de souffle, elle voulait confier quelque chose à son petit frère. sourire aux lèvres malgré l'épuisement, elle ne le quittait pas du regard, attendant une réaction de sa part. le jeune homme était tout de même curieux de savoir ce qu'elle avait à lui annoncer et la questionna malgré la faible envie de communiquer avec elle. mel, elle était contente de cette petite victoire. elle s'approcha du lit et s'installa. lorsque asketill eut fermé son ordinateur, elle déplia son t-shirt pour laisser apparaître la petite bête. le chaton, légèrement perdu, sans doute apeuré, n'osait pas vraiment s'aventurer dans la chambre. il réussit tout de même à descendre de ses genoux pour aller à la rencontre du petit blond. il est pas trop mignon ?!

Melania était dans sa chambre avec quelque chose qu'elle déposa sur son lit. Un chaton, aussi perdu qu'Aske, qui n'osait pas s'aventurer. Sans le vouloir, les larmes lui montèrent aux yeux. Il avait l'impression de se reconnaître dans ce chaton privé de ses parents, contre sa volonté. Aske se revoyait à la sortie de l'école quand des inconnus étaient venus lui annoncer qu'il ne reverrait plus jamais son père et sa mère. Il se souvenait des larmes qui avaient couler le long de ses joues sans que plus aucun mot ne sorte, coincés au fond de lui. L'animal s'approchait de lui et Aske le prit dans ses bras. Il se mit à lui parler en islandais, dans un murmure presque inaudible pour sa soeur. "Je vais m'occuper de toi, on sera tous les deux..." Le temps d'un instant, il avait oublié sa soeur. Le temps d'un instant, le passé alors dépeint en noir reprenait quelques couleurs aux yeux d'Aske. Les larmes roulaient toujours le long de ses jours. Melania avait voulu sûrement déclencher quelque chose chez Aske. Elle avait tout gagné. Aske se comparait à ce chaton perdu. Lui aussi était perdu dans son nouveau pays, dans son nouveau lycée et dans sa nouvelle vie.

Il posa son regard sur sa soeur et il tentait de se contenir. Mais c'était impossible. Tout était impossible, son coeur en émoi, entre le professeur de théâtre et ce chaton, ses émotions au plus haut, à cause de tout ça. "Pourquoi? "  Pourquoi elle le faisait pleurer? Pourquoi elle réveillait tous ses souvenirs qu'il n'avait pas envie de revoir aujourd'hui. Peut-être qu'elle ne voulait plus l'entendre? Peut être qu'il devait garder le silence définitivement. Comme son professeur ne le remarquerait jamais. Aske pourrait s'effacer pour qu'on l'oublie. Même s'il savait que sa soeur n'avait pas de mauvaises intentions, sinon elle n'aurait pas ramener ce chaton."Je peux le garder? "  demanda-t-il. Il était hors de question de l'abandonner, il ne voulait pas qu'il vive la même histoire que lui. Et tant pis s'il demandait pas l'autorisation, il s'en occuperait. Peut être que ce chaton pourrait combler le manque de son pays et de ses amis.

mel, elle n'avait aucune envie de faire pleurer son petit frère. elle ne voulait pas le voir triste ou mal à l'aise. elle voulait juste qu'il s'ouvre un temps soit peu. qu'il comprenne que quoi qu'il arrive, elle serait présente pour lui. que toute la famille le serait d'ailleurs. alors, elle décide de faire le premier pas en se confiant à lui. elle lui amène le chaton qu'elle a trouvé dans la rue. il était seul, abandonné, livré à lui-même et pourtant, il débordait d'énergie. sans doute un petit chat qui venait tout juste d'être abandonné et ça, elle ne pouvait pas le cautionner. elle le dépose sur son lit et bien qu'il reste un instant dans ses bras, apeuré et perdu, il finit par aller à la rencontre d'asketill. dans les bras du jeune homme, il semble tout de suite plus paisible. il se met à ronronner alors que le petit blond lui murmure des mots incompréhensibles. encore une fois, aske va surement faire semblant de ne rien comprendre à ses propos, il va surement faire comme si l'islandais était la seule langue qu'il parlait. pourtant mel, elle sait qu'il se débrouille en anglais. assez pour communiquer avec elle mais pour faire semblant lorsqu'elle l'agace. bref, était loin de se douter que son frère allait verser une large (plusieurs même) et quelque part, ça lui fait mal au coeur de le voir ainsi. elle se rend compte qu'il a du subir des choses horribles. son passé aussi doit le hanter jour après tout. elle déglutit.

pour la première fois de sa vie, elle se contente d'observer. elle ne le coupe pas. elle admire jste le rapprochement qui se fait sous ses yeux, léger sourire collé sur les lèvres. c'est beau à voir, c'est touchant. mel, c'est le genre de filles émotive qui pourrait pleurer pour un rien mais là, elle tente de se montrer forte et se retient. asketill finit par lui demander pourquoi. pourquoi elle lui a amené le chat, sans doute. du moins, c'est ce qu'elle comprend et c'est pour cela qu'après un court instant de silence, elle pose sa main contre la sienne. parce que... tu... t'es pas encore prêt à te confier à nous. il te faut quelqu'un à qui parler et de préférence, quelqu'un de réel. elle esquive un sourire parce qu'elle se doute que sur son ordinateur portable, il ne fait pas que travailler. ouais, il doit sans doute communiquer avec des amis ou faire des rencontres virtuelles. elle retire assez rapidement sa main, consciente que ça peut faire beaucoup. par contre son sourire lui, ne la quitte plus. elle les regard tous les deux et se rend compte qu'ils sont fait l'un pour leur. il lui demande si il peut le garder et elle fait semblant de chercher alors que la réponse est très évidente. bien sûr. mais, on le dit pas tout de suite aux parents. j'suis pas sûre qu'ils acceptent. faut que je tâte le terrain d'abord. bon en y réfléchissant bien, ils sont déjà huit. ce n'est pas un petit chat qui va faire du mal à qui que ce soit ou qui va prendre tout l'espace. enfin, elle ne veut pas qu'il se fasse engueuler par sa faute ou que les parents lui demandent de l'emmener à l'aspa. bref, maintenant qu'ils se sont attachés l'un à l'autre, mel va tout faire pour que cette nouvelle relation se poursuit. de plus, ça sera leur petit secret. enfin un truc qu'ils peuvent partager !

Asketill n'avait plus envie de se séparer de ce chaton qui lui rappelait sa propre existence. Lui aussi avait abandonné, sûrement contre son gré. L'islandais imaginait le pire. La maman chat morte, le bébé incapable de survivre seul. A 10 ans, Asketill était dans la même situation. Il était même tellement sous le choc, que les mots s'étaient coincés à tout jamais dans sa gorge. Six ans après, Asketill ne parvenait toujours pas à décoincer les mots. Il préférait se cacher derrière un masque d'incompréhension. Il n'arrivait plus à rien, mise à part tout faire pour suivre les traces de son père. Et de voir ce chaton, il avait l'impression de soudainement, ne plus être seul., comme s'il mettait des mots invisibles sur des maux bien réels. Asketill commençait à comprendre des choses, comme si sa sœur devinait de quels maux non visible, Aske souffrait. Mais il ne voulait rien montrer, il voulait faire comme si de rien n'était comme il le faisait depuis près de 5 ans maintenant. Il jouait au fort, parce que dans sa tête, il était fort. Dans sa tête, il ne s'était rien passé. Il était ici le temps que ses parents reviennent. Mais ils ne reviendraient jamais. Aske fixa le chaton d'un air perdu . Sa sœur parlait. Elle lui expliquait qu'il avait besoin de parler. Il entendait le message. Alors il dit clairement : « Je n'ai rien à dire... » Mensonges. Aske en avait gros sur le cœur. Il en avait déjà un peu parler avec Gareth, mais l'islandais savait complètement masquer quand il doutait. Lorsqu'Aske demanda s'il pouvait le garder, il savait qu'il se battrait jusqu'au bout pour l'avoir auprès de lui. C'était qu'un animal mais pour Aske, il avait l'impression d'avoir comme un frère dans ce pays étranger. Le mal du pays, il l'avait au début, quand il était arrivé. Et parfois, encore aujourd'hui, il regrettait l'Islande. « Je le laisserais pas.... » déclara le blond en fixant sa sœur. « Peut être qu'il voudra partir un jour... parce qu'il n'a jamais cru que ses parents étaient morts... » Inconsciemment en parlant de ce chaton, il parlait de lui-même. «  Tu crois qu'il faudra le laisser partir ou lui dire la vérité ? »

une bonne action. mais aussi le moyen de faire causer asketill. mel, elle aura vraiment tout essayé. c'était sa dernière chance. alors, elle explique les raisons de ce petit chat. elle n'y va pas par quatre chemins, ce n'est pas son genre. elle lui explique donc que c'est pour lui tenir compagnie, pour qu'il puisse s'exprimer en toute liberté puisqu'il ne semble pas encore prêt à s'adresser à sa nouvelle famille. melania, elle comprend. elle sait que ce n'est pas facile, que ça prendra plus ou moins du temps. ça dépendra d'eux mais aussi du jeune homme. ça ne sert à rien de le brusquer. il ne fera que se renfermer davantage. d'ailleurs, peut-être qu'elle force un peu trop les choses mel mais, ça part d'une bonne intention. elle ne voit que le bon côté du truc. léger sourire aux lèves qui se veut rassurant, elle ne rétorque pas lorsqu'il dit n'avoir rien à dire. elle sait que c'est tout le contraire. rien que le fait de raconter sa journée à quelqu'un parfois, ça fait du bien. il faut extérioriser pour ne pas finir dingue. aske, il a pas encore le truc. il préfère se confier à ses anciens amis, aux islandais. un truc que mel, elle ne comprend pas très bien parce qu'elle n'a jamais trop eu d'attaches avant d'arriver dans le coin. son petit frère, il lui explique ensuite qu'il ne le laissera pas, le chaton. mel, elle approuve d'un hochement de tête parce qu'elle en a parfaitement conscience. elle sait que jamais il ne fera une chose pareille. d'ailleurs, aucun d'eux ne ferait un truc aussi dingue. sans doute à cause de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à leur adoption. assise sur son lit, elle réfléchit aux paroles qu'il vient de prononcer. ben évidemment, sa question le concerne directement, c'est juste qu'il n'est pas encore prêt à l'avouer. je pense qu'il faudra lui dire la vérité. tu sais, rien ne vaut l'honnêteté. après, s'il veut s'en rendre compte par lui-même, parce que certaines per.... certains chats ne croient que ce qu'ils voient alors, tu pourras l'accompagner. l'important, c'est qu'il sache qu'il n'est pas seul, qu'il pourra toujours compter sur toi. sur nous. la jeune femme glisse ses doigts dans le pelage du petit animal, lançant un léger regard en direction d'asketill. elle lui sourit timidement, tente de lui prouver qu'elle est bel et bien présente pour lui. aujourd'hui, demain, jusqu'à ce qu'il l'envoie balader une bonne fois pour toutes.