the day is over (gareth)

Ca faisait plusieurs mois qu'il était à Santa Barbara aux USA mais Asketill pensait souvent à l'Islande. D'accord, ce n'était pas la même culture et le blond faisait tous les efforts du monde pour s'intégrer aux américains et ce grâce à sa famille. Il avait eu de la chance d'être adopté, à 16 ans, alors que pendant 5 ans, il avait été dans plein de familles d'accueil à Reykjavík. Mais il n'avait jamais été en crise ou rebelle. Ses parents lui manquaient souvent et il pensait souvent à eux. Mais Asketill était plus fort
que ça malgré son air timide et effacé. A l'école, il s'accrochait encore plus. Il voulait être premier, il voulait intégrer les meilleurs universités pour faire honneur à son père. Il voulait devenir un scientifique et partir à l'aventure. Alors même s'il avait changé de pays, même s'il avait pris le nom de sa nouvelle famille, Asketill gardait son but en tête.

La journée avait été longue à ses yeux, il avait l'impression de déjà tout savoir et il voulait en apprendre plus. Il n'avait plus qu'une hâte de rentrer et de s'enfermer dans sa chambre, si possible, sans qu'on le remarque. Et il voulait ouvrir son ordinateur pour discuter avec ses anciens amis, restés en Islande et en apprendre plus sur la dérivation des pôles. La sonnerie le libéra du lycée. Il rassembla ses affaires et il sortit dans la rue. Marcher ne l'ennuyait pas. Il mit alors une capuche sur sa tête, pour se cacher de tout le monde et il commença à avancer, perdu dans ses pensées. Il ne prêtait attention à rien et il continuait à avancer, distraitement.

CODAGE PAR AMATIS

Toujours perdu dans ses pensées, Aske ne faisait attention à rien, même aux gens aux alentours. Ce fut une voix familière qui le sortit de ses pensées, qui le fit sursauter. Mais malgré tout, le blond était rassuré. Même si ça faisait quelques mois qu'il était ici, il avait toujours peur de se perdre surtout vu comment il était distrait. Le contact avec son père adoptif le fit également sursauter, c'était toujours comme ça. Il tenta de sourire, timidement et il suivit son père, silencieusement. Il savait qu'il devait faire encore des efforts pour parler. Déjà qu'ils avaient eu de la chance qu'Aske commence à reparler depuis la mort de ses parents. Il l'écouta lui poser plein de questions, parfois dans un anglais un peu rapide pour lui. Heureusement, il maîtrisait les bases de l'anglais, mais l'islandais lui manquait déjà. Il avait envie de reparler avec ses copains, de passer du temps avec eux et de ne plus penser à celui pour qui son coeur battait un peu trop rapidement. Il pouvait toujours tenter de répondre à ses questions mais il aurait quoi à dire? Non, il n'avait pas plus d'amis que ça, que ses vrais amis étaient à Reykjavík et qu'il avait envie de retourner les voir. Ca sonnait trop enfant capricieux à ses yeux et surtout pas reconnaissant d'avoir été accueilli par une famille qui voulait enfin de lui.

Aske répondit alors d'une voix toute timide :" ça se passe bien, plus en sciences qu'en anglais et littérature mais j'aime pas ça..." Le peu de mots qu'il avait dit le fit rougir. Son accent nordique se faisait encore entendre et il n'était même pas sûr qu'il allait se faire comprendre, tellement son accent était fort. Il se tut sur le sujet amis et journée, il ne voulait pas donner l'impression qu'il se plaignait. Malgré tout, le jeune garçon se sentait complètement intimidé par sa famille, par peur que s'il disait un mot de travers, il retournerait en famille d'accueil, loin de sa pays d'origine.

CODAGE PAR AMATIS

Il voyait bien qu'il faisait des efforts pour l'intégrer et Aske tentait d'en faire aussi pour lui montrer qu'il avait bien compris le message. Mais il y avait trop de choses qui le bloquait encore, trop de choses qui se bloquaient dans sa tête d'enfant et qui le dépassaient. Il avait peur que s'il se rapprochait de sa nouvelle famille alors il oublierait là d'où il venait. Il avait également peur que s'il parlait, les mots s'égaraient au fond de son esprit, effaçant peu à peu les traces de son enfances islandaises. Et ça, ça angoissait le blond qui avait peur de finir rejeté s'il ne faisait pas plus d'effort. Pourtant ce père là lui rappelait Olgeir, son père. "Merci, j'essayerais de faire des efforts"   répondit-il spontanément en islandais. C'était parce que son esprit était retourné en Islande dans ses souvenirs et l'islandais avait remporté sur l'anglais. Conscient qu'il était en Amérique, Aske se reprit et dit: "Désolé..." . C'était comme si les mots se bloquaient dans sa gorge.

Il fut sauvé par la proposition de son père. Ils seraient que tous les deux? Asketill hocha la tête pour répondre par l'affirmatif. Peut être qu'il arriverait à parler un peu plus, faire des efforts pour montrer qu'il était content d'être là. Car oui, au fond de lui, il était heureux. Mais ça faisait bien trop longtemps qu'il coinçait toutes ses émotions derrière ce masque timide et peu bavard. Il ne voulait pas accepter la mort de ses parents jusqu'à ce qu'il arrive ici. Changer de continent lui avait ouvert les yeux sur la réalité de la situation. Même s'i'l avait envie de parler islandais, même s'il avait envie d'être avec ses copains, Asketill était ravi de passer du temps avec son père adoptif. "Des fois ça me fait bizarre qu'on soit si nombreux..."   confia l'islandais. L'enfant unique qui passait dans une grande famille, encore une adaptation difficile pour Aske mais il y travaillait  avec sérieux et application.

CODAGE PAR AMATIS

Discuter avec son père adoptif comme ça, lui faisait du bien. Arrivé en dernier dans une famille lui donnait la crainte qu'on pourrait s'en débarrasser en premier et c'était pour ça qu'il tentait de se faire oublier, comme ça si on le remarquait pas, on ne penserait pas à lui dire de prendre ses valises. Même si ça faisait six mois qu'il était là maintenant, il n'arrivait pas à se rassurer. "Je ne veux pas déranger...."  répondit le jeune blond avec un petit air timide. Même avec son propre père adoptif, il était timide. Il suivit son père jusqu'au Starbucks où il commanda un thé tout simplement. Il n'avait pas très faim. Il s'installa à la table en face de lui et il l'écouta. Mais il ne savait pas s'il avait très bien compris. D'abord il lui demandais des cours d'islandais. Puis il lui proposait d'inviter ses copains. Mais ses copains étaient à l'autre bout du monde, donc c'était un peu compliqué. Il répondit alors: "Je.. je t'apprendrais.... "  Il voulait dire que ses seuls copains étaient à Reykjavik et que s'il parlait des copains de l'école, il n'avait personne... à part peut être Leonie. Mais ça pourrait porter à confusion. Et l'autre seule personne était professeur et Aske serait ridicule s'il le voyait encore. Il était souvent maladroit en sa présence parce que son coeur battait pour lui. Il reprit : "Mes copains de Reykjavik? J'aimerais tellement les revoir... "  Son visage s'illuminait un peu, avec l'espoir de les revoir en vrai. Mais peut être qu'il avait vraiment mal compris alors il ne voulait pas s'emballer trop vite. "Je sais que vous faites des efforts avec moi... et j'ai l'impression que je mérite pas tout ça... "  Son attitude pouvait laisser croire qu'Aske en avait rien à faire mais il était bloqué pour se montrer totalement, il était bloqué depuis 5 ans. Comme si une partie de lui était morte avec ses parents, dans cet accident.

CODAGE PAR AMATIS

Il buvait son thé, l'esprit perdu entre l'Islande et ici. Il était vraiment reconnaissant d'avoir été adopté par les King même s'il ne savait pas le montrer. En vrai son esprit était encore resté en Islande, pensant que tout ça n'était qu'un semi rêve et semi cauchemar. Qu'il allait se réveiller dans son lit et il verrait ses parents attablés pour le petit déjeuner. Il y avait cru pendant 4 ans. Les mots de son père adoptif lui fit avoir un sourire timide. Il était déjà un peu rassuré de savoir qu'il ne dérangeait personne et qu'on le mettrait pas dehors même s'il restait méfiant à cause de ses expériences précédentes. Puis la nouvelle lui réchauffa le coeur, un de ses amis pourrait venir ici le voir. Même si ce n'était pas sûr. Il demanda alors: "Ou sinon je peux y aller moi? On devait aller faire du camping dans le nord de l'Islande... "  Ce projets, ils en avaient parlé pendant toute une année, mais maintenant il était à l'autre bout du monde alors il ne pouvait plus y penser. Lui les mots, ne venaient plus. Parfois, ils se coinçaient dans sa gorge, perdus entre l'islandais et l'anglais. Et il pensait qu'avec ses copains, même si c'était juste trois-quatre jours, il pourrait peut être apprendre à parler un peu plus. Retrouver ce passé qu'il avait impression d'oublier parce qu'il se sentait bien chez les King. Gareth reprit la parole, ce qui toucha Aske au plus profond de lui même. Il lui rappelait son père. C'était peut être un signe qu'il fut adopté par lui. Il s'en fichait bien d'avoir 16 ans, que tout le monde le regarde. Il se leva et alla se blottir dans ses bras. S'il ne pouvait pas parler, il pouvait exprimer sa reconnaissance autrement. Parce que même si des fois, il avait l'impression de ne pas tout comprendre, que tout le monde parlait trop vite, là, il avait compris les attentions. "merci..."  murmura le blond, qui voyait ses angoisses s'apaiser sans qu'il ait la moindre crise de panique. Peut être qu'avec le temps, il arriverait à parler un peu plus. Peut être que les King arriveraient à réanimer la partie morte à l'intérieur de lui. Et juste ce petit signe, signifiait à Gareth, qu'il commençait à lui faire pleinement confiance.

CODAGE PAR AMATIS

Il avait été rassuré le temps de ce calin dont il avait demandé en se blottissant dans les bras de son père adoptif. Puis, il retourna à sa place, finir son thé. Il savait qu'il avait fait une demande un peu dure à entendre. Mais retrouver ses copains ne voulait pas dire qu'il ne voudrait plus rentrer par la suite. En plus, il avait de bonne raison de rentrer aux USA. Tout d'abord les King, puis le professeur de théâtre. Il avait envie qu'il le remarque un peu plus, pas trop non plus. Gareth lui proposa de rentrer ou bien ils pouvaient encore faire quelque chose rien que tous les deux. Il aurait pu parler de ce qu'il ressentait mais il avait peur de mal faire. Peut être que Gareth le prendrait mal. Et puis, il ne savait pas s'il avait réellement le droit d'aimer un professeur, peut être que c'était une bêtise qu'il valait mieux taire. Mais Aske n'avait pas envie de rentrer tout de suite, il préférait le silence au brouhaha. Alors il demanda: "Est-ce qu'on peut aller voir l'exposition sur la dérivation des pôles?"  Ce sujet était celui de son père, le grand expéditeur et Aske voulait marcher sur ses pas. Peut être qu'il en demandait trop à Gareth. Généralement tout le monde trouvait les expos ennuyeuses à mourir. Seul Aske trouvait un intérêt et se passionnait pour les sciences. La passion d'un père transmis à son fils, qui pensait pouvoir se rapprocher de lui s'il allait à toutes les expositions et conférences possibles. Il leva son regard vers son père adoptif et il dit: "Ou je peux y aller seul et je rentrer plus tard... " . Aske était peut être le seul adolescent à trouver les expositions plus intéressante que les soirées. "S'il te plaît... "  ajouta l'Islandais qui se rendait compte qu'il avait oublié l'essentiel, la politesse.

CODAGE PAR AMATIS

Aske pensait à beaucoup de choses, dont à son avenir qui le préoccupait. Il avait peur de ne pas être à la hauteur de ses ambitions et decevoir tout le monde au final. Il avait très peu confiance en lui. Et cette exposition qu'il voulait absolument aller voir, c'était pour se rassurer, se dire qu'il avait tout compris et qu'il pourrait être à la hauteur. Son père adoptif décida de l'accompagner et Aske se sentit mieux. Lorsqu'il se levan Aske le suivit et il eut même un sourire à sa remarque. Pour comprendre la planète, il n'y avait pas besoin d'être un crack en science, selon lui. Son père lui avait donné goût à la science et la protection de l'environnement à travers des jeux et depuis, Aske n'en démordait plus. Mais il reconnaissait qu'il était pas comme ses frères et ses soeurs. Lui, avait un seul objectif. Finir le lycée, aller à l'université et s'installer dans une base sur l’Antarctique. "C'est facile à comprendre... c'est ouvert à tous... "  répondit le blond, qui faisait d'énorme efforts de communication. Il n'avait pas beaucoup envie de parler, parce qu'encore une fois, il avait peur d'oublier. Peur d'oublier son passé, ses souvenirs. Il sourit une nouvelle fois à sa remarque et il dit: "Des faux en carton... ceux que je peux faire pour l'école... " . Aske s'ennuyait en cours de sciences, il ne parlait pas assez de choses qui lui plaisaient. Pareil en maths, il trouvait ça, trop facile et avait généralement fini avant les autres. "Il y aura peut être des travaux de noms que je connais... "  Il ne voulait pas trop mentionner le nom de son père devant Gareth, parce qu'il ne voulait pas qu'il se mette à croire qu'Aske ne les considérerait jamais comme sa famille.

CODAGE PAR AMATIS

Ils arrivaient à l'exposition, Aske avait le cœur qui battait la chamade comme s'il faisait quelque chose de mal. Alors que non, il n'avait rien à se reprocher. Il regardait les explications, parfois son père adoptif. Il voulait lui expliquer des choses, mais les mots de nouveau se coincèrent dans sa gorge. Son père tentait une nouvelle fois de le faire sourire et Aske ne put que sourire timidement. Oui, il était drôle mais Aske savait ce qu'il allait découvrir. Quelques pas et il entrait dans un univers bien connu. C'était comme si son père était encore en vie, coincé dans une base au Pôle Sud. Il voyait son nom partout, il y avait sa photo aussi, qu'Aske resta à contempler pendant quelques minutes. Et pourtant, aujourd'hui, il n'était plus seul. Il se rapprocha de Gareth silencieusement et il resta quelques instants vers lui. Puis, il prit sa main et l'entraîna vers la photo de son père avant de dire : «  maintenant il est rassuré, je ne suis pas seul... » Pourtant les larmes envahirent ses yeux, comme si sa réalité s'effondrait. Sa réalité n'était pas la bonne. Désormais, le visage de son père ne serait qu'en photo pour diverses expositions scientifiques. Il y serait resté pendant des heures, voire toute la nuit, auprès de son père et de ses travaux. Il s'assit d'ailleurs sur le banc et il fixa les photos. Il ne voulait pas que Gareth ne voit ses larmes. Il devait être plus fort que ça. Ses souvenirs revenaient avec ses parents, leur sourire, les moments avec leur fils. Tout ça, restait dans sa tête. Mais il savait que de nouveau ses mots allaient restés coincés. Il avait peur, tout simplement. Peur que les mots ne le blessent profondément. Il fixa une photo fortement afin que les larmes ne s'échappent pas. Il ne voulait pas blesser son père adoptif. .

CODAGE PAR AMATIS