- beautiful liars (w/primrose)

Tu sortais de ton cours de mathématiques et te rendais directement à la bibliothèque où tu espérais trouver Primrose. La belle blonde adorait flâner entre les rayons pleins de bouquins et tu étais presque sûr de pouvoir la retrouver là-bas. Tu avais besoin de la voir et de te faire pardonner pour avoir été si distant avec elle ces derniers temps. Cela faisait des lustres que tu ne la regardais plus, que tu ne la touchais plus et que tu lui adressais à peine la parole de peur qu’elle ne s’aperçoive de quelque chose. Tu te sentais coupable de l’abandonner de la sorte alors même si cette pièce remplie de livres est loin d’être ta préférée, pour Prim, tu voulais bien y mettre les pieds et faire un effort. Au fond, tout ce que tu voulais, c’était sauver les apparences et pouvoir te regarder dans la glace sans te faire honte mais dans ta tête, il n’y avait déjà plus que lui. Tu arrivais à la bibliothèque et cherchais la plus belle blonde, la même qui ne te suffisait plus. Elle est bien trop intelligente aussi et tu te demandais ce qu’elle te trouvait tout en arpentant les immenses rangées d’ouvrages. Tu jetais un oeil aux tables où travaillaient des lycéens et ne pus t’empêcher de penser que tu n’étais vraiment pas à ta place ici. Puis, après quelques minutes de déambulation, tu finis par apercevoir la longue chevelure couleur des blés de la magnifique Florel. Tu t’approchais le plus silencieusement possible et cachais les yeux de la capitaine des cheerleaders avec tes mains. Tu prenais une voix grave et demandais : « C’est quiiii ?! » Elle allait sûrement de reconnaître directement et te prendre pour un idiot mais tu t’en fichais complètement. Une fois démasqué, tu posais ton sac à dos sur la table, écartais délicatement ses cheveux de sa nuque et déposais un baiser dans son cou. Tu prenais ensuite place à côté de ta petite-amie, sortais une boîte à bijoux de ton cartable et la fis glisser devant Primrose. « Si je ne me trompe pas, ça fait un an que nous sortons ensemble. » tu commenças par dire avant d’ajouter : « C’est presque rien, une bricole, ouvre. » Ce cadeau, c’était plus pour t’excuser de t’éloigner d’elle et te faire te sentir mieux que pour fêter vos un an de relation. Tu ne la méritais pas et tu le savais bien mais la vérité était bien trop dure à dire et tu avais trop peur des réactions que cela susciterait au lycée. Tu en avais marre de vivre dans le secret mais tu ne pouvais pas laisser tomber la blonde. Parce que ça la blesserait, parce que tu n’aurais plus de couverture et parce que personne ne comprendrait que tu la lâches et certainement pas pour un autre homme.

tu es à moitié endormie dans tes cahiers
tu te demandes combien de temps tu vas devoir continuer à réviser
et tu n'as qu'une envie, te plonger entièrement dans le nouveau roman à l'eau de rose que tu viens de recevoir dernièrement de la part de ton cher père. un roman qui coûte cher et que tu n'as pas forcément envie d'abîmer. les examens c'est dur, de plus, tu sais que tu aurais toujours de bonnes notes mais tu veux quand même te persuader que rien n'est parfait dans la vie. tu penses et tu penses, essayant de garder une posture droite afin de ne pas tomber à la renverse sur la surface de la table. tu entends des bruits de pas derrière ton dos, mais tu n'oses pas te retourner et regarder qui c'est. après quelques secondes, tu sursautes après avoir réalisé que deux mains sont posées sur ton visage, empêchant ta vision de fonctionner. tu entends une voix plus ou moins grave, mais tu ne peux t'empêcher d'esquisser un sourire en reconnaissant celle-ci. sid... ce prénom t'a manqué, cela fait quelque temps que vous ne traînez plus ensemble et il ne te parle plus vraiment. va savoir pourquoi, mais tu es heureuse de le retrouver. cependant, tu te demandes quand même ce qu'il fabrique ici, dans une bibliothèque ; après tout sidney n'est pas du genre à aller te retrouver dans des endroits de ce genre-là. tu le regardes sortir une espèce de boîte étrange de son sac, qu'il pose juste en face de toi après avoir pris place sur un siège. tu comprends qu'est-ce que c'est après avoir entendu ses paroles qui te font sourire soudainement. c'est vrai, ça fait une année que vous sortez ensemble. à vrai dire, tu n'avais pas oublié ce jour-ci mais tu craignais qu'il ne fasse rien pour cet événement spécial à tes yeux. tu attrapes la boîte à bijoux, afin de l'ouvrir calmement, un peu pressée de découvrir ce qui s'y trouve. après ouverture, tu remarques une chaîne magnifique, que tu t'empresses d'enfiler à ton cou. tu n'as même pas songé à regarder ses moindres détails, ça, tu le feras après. mais tu n'avais pas à faire ça pour moi... je te remercie sid. lances-tu, de ta voix douce, en lui offrant un baiser sur la joue en signe de reconnaissance. puis surtout, ça fait longtemps que tu n'as pas fait ce geste à ton petit ami. tu as envie de lui raconter tout ce qui t'est arrivé ces derniers temps, il y a tellement de choses que tu dois lui partager. mais tu préfères t'intéresser à sid, savoir ce que lui a fait. alors, quoi de neuf sisi ? tu aimes beaucoup l'appeler sisi, tu trouves ça affectueux et plus mignon. mais tu n'aimes pas forcément quand d'autres filles du lycée l'appellent comme ça, tu as l'impression de le partager... et ça, tu n'apprécies pas, même pas du tout.

Tu t’assois sur le bord de la table et poses tes pieds sur la chaise à côté de la belle. C’est une princesse Primrose et tu n’es vraiment pas à la hauteur de sa magnificence. Cette chaîne en or avec sa perle bleuté lui va à ravir, elle fait ressortir sa chevelure dorée et ses yeux azurs. Tu te dis que tu as quand même bien choisi son présent mais de toutes les manière, Florel est resplendissante en toutes circonstances. Elle n’a besoin de rien pour faire irradier son charme et tu n’es même pas sûr qu’elle sache le pouvoir qu’elle a sur les hommes. Hélas, elle est tombée sur le seul type qui s’est entiché d’un mec. La vie fait parfois mal les choses. Tu chasses cette sombre idée de ta tête et revient à toi, ton esprit étant parti ailleurs l’espace de quelques minutes. Un sourire étire tes lèvres quand elle vient déposer un baiser sur ta joue qui tu en es presque certain, se teinte légèrement de pourpre. « C’est rien, vraiment. » tu dis quand elle te remercie. En réalité, si pour toi, l’achat de ce collier ne représente qu’une petite partie de ton argent de poche du mois, tu es conscient que pour d’autres, cela représente des années d’économies. Que voulez-vous, on a pas tous la chance d’être né avec une petite cuillère en argent dans la bouche !  Puis elle se met à te demander s’il y a du nouveau dans ta vie et t’appelle Sisi, surnom que tu détestes. Du coup, tu ne peux t’empêcher de maugréer : « Arrête de m’appeler comme ça Prim, j’ai un prénom ! Puis, tu sais bien que je déteste ça. » Déjà que tout le monde t’appelle Sid et non pas Sidney comme ils le devraient, tu aimerais qu’on arrête de t’affubler de surnoms ridicules, il en va de ta réputation. Puis, tu essais de gagner du temps pour préparer ta réponse. Ça fait des semaines que tu évites ta petite-copine malgré ses regards insistants quand vous vous croisez dans les couloirs ou en cours et tu te dis qu’elle va finir par trouver ça louche. « Boh, les cours, rien de spécial tu sais. » Tu marques une pause avant de reprendre : « On a un match contre l’équipe de Sacramento ce week-end, mais je suppose que tu es déjà au courant. » Votre discussion est des plus banales et tu as l’impression que vous êtes devenus deux étrangers. Et c’est ta faute. Tu es à l’origine de cette situation et tu ne peux que t’en vouloir à toi-même. Tu te saisis du cahier de la blondinette et l’interroge : « Tu révisais quoi avant que je ne vienne t’importuner jolie demoiselle ? » Tu tentes de faire diversion, tu n’as pas envie de parler de toi et surtout pas de votre couple qui bat de l’aile, c’est évident, même si tu te refuses un peu de voir la réalité en face.

tu ris en l'entendant se plaindre parce que tu l'as appelé sisi.
tu t'affales sur la table, laissant ta joue s'écraser contre la paume de ta main.
il t'accorde une réponse plus au moins banale, les cours. tu sais qu'il n'y a pas que ça, alors tu insistes en le fixant fermement. après quelques secondes, il t'annonce qu'il a un match contre les sacramento. mais ça, tu le savais déjà. alors tu baisses la tête, un peu ennuyée et puis surtout déçue de cette conversation qui ne vous ressemble pas. tu le sais pourtant, sid t'évites depuis un moment mais tu ignores la raison de tout ce cinéma. avant même qu'un soupir t'échappe, il agrippe ton cahier, te demandais sur quoi tu révises. les sciences... je n'ai jamais été la meilleure dans ce domaine alors je stresse un peu. tu espères qu'il te réconforte comme avant, qu'il t'adresse des mots doux et des compliments comme tu en avais l'habitude. tu le sens bizarre ces derniers temps, c'est comme si la flamme entre vous deux commençait à s'éteindre et tu préfères parfois ne pas y penser, simplement souffler et arrêter de te torturer. mais c'est difficile, parce que sid est ton seul vrai amour sur cette planète. ta mère t'a dit de foncer dans le tas et ne pas le laisser partir, ton père également. alors tu n'oses pas affirmer le contraire, tu n'oses pas te dire qu'un jour tu devras peut-être l'oublier et le laisser s'en aller comme il est venu. sidney, est-ce que tu pourrais m'aider à réviser ? juste quelques minutes, ce ne sera pas long . il faut juste que tu me poses des questions en rapport avec le thème de l'examen... ton regard se remplit de tendresse, en même temps que tu te redresses, jetant un coup d'oeil discret derrière l'étagère où doit sûrement se trouver un autre garçon du lycée. tu fermes les yeux, essayant de remémoriser les quelques leçons que tu as retenues ces dernières semaines. c'est vrai que d'habitude, c'est olivia, mika, et silene qui t'aident à réviser, et maintenant que c'est sid, tu sens que ce n'est pas vraiment la même chose avec lui. ok sidney, je suis prête, tu peux y aller !

Tu lui caresses les cheveux quand elle se laisse tomber sur la table, les révisions ayant apparemment eu raison d’elle, essayant de recréer un semblant d’intimité entre vous. Tu sens bien à sa façon qu’elle a de te regarder que ta réponse ne la satisfait pas mais toutes les vérités n’étant pas bonnes à dire, tu préfères te contenter de ça. Tu lui rends son cahier de sciences et tu remarques que vous devez parler un peu fort pour l’endroit, les lycéens d’une autre table vous fusillant du regard. Tu fais une mine désolé à leur attention et réponds à Primrose, essayant de parler plus bas : « C’est vrai que ce n’est pas ton domaine de prédilection mais on ne peut pas être bon partout Prim ! » La cheerleader est plus douée pour les matières littéraires que pour les sciences et tu te souviens encore du C qu’elle a eu la dernière fois, dépitant la belle pendant des semaines. Primrose est loin d’être idiote et c’est une fille studieuse et tu es sûr qu’elle finira par remonter sa moyenne. T’essaies de te montrer positif et de l’encourager. Toi, il t’arrive régulièrement d’avoir de mauvaises notes mais cela ne t’affecte pas autant, ce n’est qu’une lettre sur une feuille de papier. Puis, en français, tu n’arrives pas à te concentrer, il hante bien trop tes pensées pour que tu retiennes ne serait-ce qu’un mot de la langue de Molière. « Je veux bien t’aider à réviser si tu acceptes mon invitation à dîner au Tides ce soir ! » tu dis, mutin. Ce n’est pas vraiment du chantage, tu es quasiment persuadé qu’elle répondra par la positive. Tu la laisses se remémorer son cours et tu l’observes en train de réfléchir, les paupières closes. Elle fait des mimiques qui te font sourire et tu la trouves mignonne quand elle fait ça. Le blonde réouvre les yeux et t’annonce qu’elle est d’attaque. « Bien, alors… » tu commences par dire en te saisissant du cahier et en feuilletant les pages de celui-ci tout en songeant à la question que tu pourrais poser. « Hmm, pouvez-vous me parler des différentes étapes de la division cellulaire mademoiselle Primrose Florel ? » tu la regardes, une petite flamme malicieuse dans tes yeux. Dommage que tu ne mérites pas ce petit bout de femme parce qu’elle te rend meilleur et tu espères que même quand votre histoire sera terminée, vous resterez en bons termes. Sinon, votre complicité de manquera atrocement. Tu la laisses cogiter quelques instants avant d’ajouter : « Alors ? »