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 i was busy thinking 'bout boys :: sully

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Charlie Hopper
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MessageSujet: i was busy thinking 'bout boys :: sully   i was busy thinking 'bout boys :: sully EmptyLun 23 Mar - 19:07

chaloupe régulière du corps à chaque impulsion sur les pédales, étonnement droite et imprudemment rivée à son téléphone, charlie joue à ce jeu d'équilibriste suicidaire qu'elle connait par cœur, pianote sur son téléphone en pédalant mollement. les mains sur le guidon c'est pour les lâches. elle en a juste pour deux minutes. juste le temps de répondre à cette conversation whatsapp gone too far où ça parle de la prochaine mine à se mettre entre filles. erreur d'arrogante, les coups d'œil à la route sont brefs, pas besoin de plus elle connait le trajet par cœur, le trafic est désertique en fin d'après-midi par un samedi éclairci. elle a cru bon de se passer de manteau. l'air frais s'engouffre dans les fringues, repousse contre son ventre le tissu léger de son t-shirt, fait flotter le pull. pour parfaire l'inconscience, les écouteurs font barrière au reste du monde, déversent pour l'instant de l'électro par la magie de la prédiction d'un application qu'elle insulte un jour sur deux. les pouces ne sont même pas vraiment pressés, elle se croit invincible depuis toujours, comme si elle régnait dans les rues et que les voitures ne pouvaient rien pour elle. plus rivée sur les promesses de mauvais alcool et bonne musique -ou l'inverse- le vélo dévie, zigzague paresseusement à hauteur de son inattention et elle parvient à se faire peur toute seule sans l'aide de personne. la vision périphérique qui tire l'alarme fait paniquer le cerveau en captant un véhicule, elle lâche son téléphone, perd son sacrosaint équilibre, tout ça pour une putain de bagnole garée qu'elle aurait pu percuter comme une idiote, nul besoin de trafic. l'écart est brutal, la roue va buter violemment contre le trottoir et cavalière à l'assiette défectueuse elle se voit précipité sur le pavé, surprise et mains en avant. ça brûle, ça mord, et la peur galope encore dans la poitrine avant qu'elle se réalise le tribu qu'elle vient de payer pour son excès d'assurance. les paumes brulées, les doigts râpés d'avoir rencontré le béton, elle sent même les yeux qui piquent d'une réaction enfantine qu'elle chasse avec brutalité, pas le moment de chialer. elle se relève péniblement, boitille mais ça ne l'empêche pas de lâcher une cohorte de jurons en cherchant son téléphone qui vient de rendre son dernier souffle en tâtant lui aussi la gravité. putain de vie. elle fixe l'écran plus étoilé que jamais qui reste résolument noir et exprime d'un cri rageur toute sa haine d'être aussi sotte. elle met un coup de pied au vélo comme s'il était responsable, comme s'il pouvait subir ses débordements colériques et c'est là que le genou se réveille, beugle lui aussi sa colère et elle comprend que ça va être une fin de journée plus merdique que ce qu'elle pensait. elle s'appuie comme elle peut contre le pare-choc de la voiture qui lui a tant fait peur pour écarter les bords du jean qui n'a pas plus survécu que son téléphone et grimace de l'entaille franche laissé sans doute par le nez du trottoir. "dégueu." et ça laissera une cicatrice ? et s'il faut des points ? non, elle a pas le temps pour ces conneries. fuck. la grimace déchire ce qu'elle aurait aimé être une parfaite poker face, ça fait mal au posé de pieds, mais on a jamais connu un boss qui déclare forfait pour un genou. elle redresse son vélo et enchaîne les déconvenues. la roue voilée la fait criser un peu plus et elle relâche son meilleur ami, maltraité jusqu'au bout. le scenario catastrophe veut sans doute qu'elle le pousse jusqu'à chez elle en se contentant des grincements et frottement pour unique musique, tout en laissant son corps lui rappeler qu'elle n'est pas de taille contre la dureté du bitume. douleur rugueuse qui frotte au moindre mouvement et l'oblige à taire jérémiades et gémissements plaintifs. et le premier type prévenant qui approche avec sa mine désolée écope d'un "va chier connard" indélicat. instinct primaire et sauvage, le regard noir sans pareil elle chasse l'inconnu sans en avoir rien à faire ce qu'il peut bien penser et s'asseoir sur le bord de trottoir responsable de son malheur. plus de téléphone, pas de clope, un vélo de merde. tout. va. bien. elle soupire en broyant du noir dans son bout de monde complètement foiré, et l'œil refait des siennes, l'attention attirée plus loin, sur une silhouette qu'elle ne connait que trop bien. "fait chier…" c'est la loi de l'emmerdement maximal, tous les dieux lui font payer ses trois cent offenses quotidiennes alors qu'elle détourne la tête pour le fuir, quelque fois que, pour une fois, il capte un langage pourtant évident, sans doute à base de stay away from me jerk. sa main comme une œillère, dans l'espoir de se rendre invisible si elle cache une partie de son visage. douceâtre illusion stupide, c'est sa journée. elle voudrait disparaître ou passer sa frustration sur lui, prête à maintenir dur comme fer que tout est normal, qu'elle s'est assise là pour profiter de la vie etc. "passe ton chemin sully." sullivan. sullivan son prénom et pourtant c'est toujours sully sur le bout de sa langue. c'est plus fort qu'elle, ça échappe par défaut à chaque fois et ça ne la rend que plus exaspérée. "pas besoin de ton élan de preux chevalier ou je sais pas quelle connerie sexiste." échec sur échec elle tourne la tête vers lui, vit mal d'être surplombée, écrasée un peu plus sur son bout de trottoir sans se démonter pour autant. "ni de toi, ni de personne. t'as pas une meuf à serrer dans la voiture de papa maman ? fous-moi la paix." étrange vocabulaire tranché qui voudrait dire j'ai besoin d'aide mais qui ne sait rien faire d'autre que mordre la main qui pourrait être tentée de se tendre vers lui.
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Sullivan Collins
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MessageSujet: Re: i was busy thinking 'bout boys :: sully   i was busy thinking 'bout boys :: sully EmptyMar 24 Mar - 15:54

le pincement au coeur titille quand il sent gabrielle lui lâcher la main. c'est rapide, quelques secondes à peine mais la cage thoracique se comprime instinctivement. trop émotif, trop sensible, trop attaché. les doigts fins de la gamine de cinq ans glissent entre les siens. et là voilà, partie. la discussion sur sa nouvelle poupée est aussitôt terminée. sully restera sur une phrase inachevée sans savoir qui de kelly ou courtney la gosse préfère. déception. la natte décoiffée se balade au rythme de ses pas rapides. et le sourire est fin mais visible sur le visage de l'adolescent. damn, elle est cute.  complètement ignoré dès qu'ils arrivent devant la porte de la salle de danse, la jeune gabrielle collins tient de ses deux mains son tutu trop grand pour courir. pas perturbée. la voie aiguë de sa petite soeur se fait vite entendre dès qu'elle rejoint le groupe d'autres tutus roses pastels. un dernier regard vers elle pour s'assurer qu'elle est entre de bonnes mains, il reste plus que nécessaire. comme toutes les semaines. et c'est la prof qui finit par le foutre dehors en fermant la porte. il ronchonne avant de remonter sa capuche sur son crâne. time to go. les écouteurs dans les oreilles, drake en fond sonore, les baskets grattent le gravier. humeur ronchon aujourd'hui pour sully. probablement plus que d'habitude. l'esprit est ailleurs depuis le réveil. les câlins de ses petites soeurs n'ont pas suffi à fixer le sourire sur son visage. mois de février de merde. application snapchat de merde. il n'a pas fait gaffe à la date ce matin. rien à faire d'être le treize, le quatorze ou le quinze. lui, il s'intéresse davantage au mois de mai. douloureux, amer et regretté mois de mai. mais il s'attendait pas à un souvenir snapchat ce matin. et il aurait dû s'arrêter là. le simple mot souvenir aurait dû un bon gros signal d'alarme. suffisamment clair et explicite. parce-que sully, il évite de regarder en arrière. le passé, c'est pas son truc. ce chemin il l'évite dès qu'il peut parce-qu'il se retrouve chaque jour en face au lycée. avec intensité et brutalité. son regard, sa queue de cheval, ses insultes. il n'a pas le choix que de tout revivre, ressentir en la voyant en cours et aux entrainements. alors à côté, tout ce qui s'avoisine aux souvenirs, la nostalgie ou juste l'an passé c'est mort. sully, il ragequit en tournant le dos  le plus rapidement possible. self care que certains diront. et il aurait dû appliquer cette règle devant son écran ce matin. snapchat qui lui propose de se la jouer sado maso en regardant une photo datant de l'année dernière. quatorze février. st valentin. rien que ça. tout annonçait un désastre sans précédent. et ça brise le coeur -sans surprise. le regard de l'adolescent se voile. le poing se serre. et le visage est juste figé face à cette image qui lui semble être d'un autre temps, autre univers, un autre lui. parce-qu'il n'a pas souri avec autant de sincérité depuis des années lumières. et putain, ce qui fait mal, c'est elle. à côté, sa main sur son torse. son visage de poupée dans son cou. les cheveux en bataille. et ça transpire l'amour et le bonheur. yep, it hurts. alors la journée a mal commencé. l'humeur reste ronchon et sully veut juste rentrer. les mains dans ses poches de gilet, le regard droit devant lui qui finit par glisser vers le côté droit. un vélo au sol, une gamine assise sur le trottoir et si... ? impossible. l'univers ne peut pas se foutre de sa gueule à ce point là. il a déjà eu son lot de souffrance pour la journée. alors il est à deux doigts de se barrer quand il voit quelqu'un se rapprocher d'elle. pas besoin d'être à deux pour l'aider à se remettre en selle. et il suffit juste d'un regard vers le visage de poupée qui se relève pour que le palpitant de sully loupe un battement. fuck universe. évidemment que c'est charlie. un vélo, une insulte, un portable bousillé et du sang sur le genou. et il grogne à distance, sully. il espère qu'elle sera suffisamment intelligente pour accepter l'aide de l'inconnu. et il ne bouge pas, planté dans le sol. le regard sur la scène, attendant une excuse pour tourner les talons. mais il sait au fond qu'elle va le dégager d'un geste brusque et d'une amabilité niveau six pieds sous terre. ça loupe pas. le mec râle et s'éloigne. sully est bloqué. le besoin d'aller s'assurer qu'elle ne s'est pas fracturée quelque chose en tombant -parce-qu'elle en serait bien capable la teigne. et l'envie de fuir, ne pas lui donner une raison de s'en prendre à lui. parce-qu'à l'écouter la hopper, tout est de sa faute à lui. la famine, la guerre, les jeans délavés et les portables qui ne se mettent pas à jour. absolument tout. mais il est incapable de se retourner. pas quand elle est là, seule, blessée, devant lui. trop faible. le palpitant domine la raison. et sully se rapproche en se préparant à finir sur la guillotine. traitement lui étant spécialement réservé par charlie depuis un an. chaque pas qui la rapproche d'elle est autant une bouffée d'oxygène qu'une cicatrice douloureuse. et il y va, il fonce en plein dedans, en toute connaissance de cause. la blonde se cache derrière sa main mais c'est complètement inutile. il connait chaque parcelle de son corps. le nombre de grains de beauté dans son dos, ses fossettes et sa cicatrice sur la hanche. parce-qu'il lui suffit de fermer les yeux pour que tout revienne. l'index vient détacher les écouteurs des oreilles pour qu'ils viennent pendre sur son torse. même pas le temps de dire quoi que ce soit que ça commence. pas le bienvenu. comme à chaque fois, pas vrai ? pourtant les cinq lettres roulent sur sa langue avec une facilité déconcertante. le frisson parcourt son épiderme par le simple fait de rester sully alors qu'il devrait être sullivan maintenant. et il s'y attache. à cet infime espoir. les yeux noirs divaguent vers son genou. les sourcils froncés, il reste debout. parce-qu'il a l'impression -idiote- de mieux la gérer quand ils sont à distance. « charlie. tais toi. » la voix est grave et autoritaire. pas envie de jouer. tout ce qui importe c'est elle. et la vue de son sang sur son jean le fait bouillonner de l'intérieur, sully. incapable d'accepter qu'elle puisse être blessée -même d'elle-même. pourtant il devrait y être habitué depuis qu'elle a décidé d'enfiler les gants. mais elle reste une vraie teigne, en toute circonstance. caractère de merde qui l'empêche de le remercier de ne pas la laisser croupir seule sur son trottoir. alors la remarque purement gratuite et remplie de jalousie sur une possible nana qu'il fréquenterait le fait presque rire. mais rien, impassible. le regard est noir, l'attitude est figée. une autre nana qu'elle ? plutôt crever. « depuis quand ça t'intéresse ? » parce-qu'il n'arrive pas à faire semblant. il pourrait s'inventer un date juste pour la faire réagir. surtout aujourd'hui. il est sûr qu'il aurait le droit à une pluie d'insultes. mais il se contient. ne pas rentrer dans son jeu, ne pas céder, ne pas lui donner d'autres raisons de le haïr. « donc ? je me casse ou pas ? » la question reste en suspens. l'opportunité de lui faire avouer qu'elle a besoin de lui est tentante. ce serait une délicieuse victoire à savourer de l'entendre de sa bouche. les mains, sorties de ses poches, il vient attraper le vélo pour bidouiller dessus. aucun regard vers elle, l'attention est toute offerte à la ferraille qui, elle, ne semble pas si malheureuse d'avoir son attention. il grogne alors qu'il vient démonter sa roue. les doigts experts finissent vite par être salies. « sara a eu le même problème la... » et ça sort tout seul en oubliant presque que c'est charlie à côté. pas sa charlie, non la charlie célibataire et en colère. alors il se coupe tout seul. comme s'il venait de s'ouvrir à elle et de lui avouer un secret. mais il souffle face au vélo. il ne peut rien faire, il lui faut le matériel nécessaire. et il est contrarié, sully, de ne pas pouvoir le réparer comme ça aussi simplement. agenouillé face au vélo, il finit par se retourner vers elle. « il faut le dévoiler, j'peux rien faire. » sully, il est embêté de l'avouer. ça lui fout la mort de s'avouer vaincu. et putain, elle est belle. encore plus avec sa moue en colère et sa fierté en carton. « je te laisse ici ? tu te démerdes pour marcher avec un genou en moins et un vélo à porter ? » son coeur crie non, sa raison dit oui. et le self care peut bien aller se faire foutre parce que le simple fait de la sentir aussi proche de lui ça remet tout en question. prêt à se faire insulter ou à se faire envoyer chier tant qu'il peut sentir son parfum d'aussi près. sully, il est encore piqué. trop pour son propre bien.
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Charlie Hopper
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MessageSujet: Re: i was busy thinking 'bout boys :: sully   i was busy thinking 'bout boys :: sully EmptyMar 24 Mar - 17:49

"me taire ? comme toi tu veux dire ? on est pas tous des putains de tombe dans la vie sully." elle montre les dents par instinct, défensive ou offensive, charlie manie les deux tours à tour, directement tendue d'une présence qu'elle cherche régulièrement. elle a pourtant envie de déverser un flot de reproches sur lui, de tout faire pour ne pas lui obéir. le regard défie, rien à faire d'être plus bas que terre, elle viendra certainement pas s'avouer vaincue pour un connard de mec dont elle a été a m o u r e u s e. et c'est un putain de problème, parce que lui sans doute que non, pas vraiment. il a encaissé la rupture sans un mot—là dedans il excelle à mort. plus rien, le vide, pendant qu'elle son cœur pissait le sang alors que personne ne lui a jamais appris comment on encaisse ce genre de douleur. pourtant elle se tait, le suit du regard avec une méfiance animale, prête à, fuck son foutu genou, se jeter à sa gorge s'il tente quelque chose—elle aura pas le temps de laisser traîner ses lèvres contre son pouls qu'elle jure qu'elle plantera ses dents. enfin. peut-être. dans ses rêves les plus fous. dans la réalité elle y perdrait juste le latin qu'elle n'a pas. elle feule tout en sachant pertinemment qu'elle ne lui fait sans doute pas plus peur qu'un chaton enragé, parce qu'il connait la musique, les mots mordent mais les coups sont majoritairement réservés aux autres, aux demeurés qui pensent pouvoir laisser traîner les phalanges désireuses sur le galbe de ses cuisses ou espérer s'aventurer sur d'autres courbes. sully elle lui offre la verve de ses mots furibonds, l'envie brûlante de le troquer contre le sac de frappe aux entraînements, un acharnement terrible quand le prof a le malheur de les mettre ensemble, mais sur son trottoir les paumes brûlent simplement d'avoir rencontré le sol. piquée au vif, presque humiliée qu'il mette le doigt sur quelque chose de l'ordre du ça ne te regarde pas qui l'exaspère. "ça veut dire non ?" qu'elle s'entête, tant pis si elle valide tous les préjugés, donne raison aux suppositions de jalousie, ça la brûle beaucoup trop vivement pour qu'elle garde ça pour elle. elle le scrute de cette curiosité maladive, détaille les fringues dans l'espoir de trancher si oui ou non il se rend à un date, s'il va la planter parce qu'une meuf douce et délicate l'attend avec une tenue qu'elle a mis la journée à choisir. ça pince un léger frisson de panique qu'elle réprime durement, rentrer chez elle devrait être son seul et unique problème en cette fin de journée. colérique gamine boudeuse, elle souffle, agite la tête, fait danser la ponytail qui est à l'humeur ce que le baromètre est à la météo. "bien sûr. casse-toi. tu déranges mon putain de tea time dans mon petit coin de paradis, je t'ai pas invité je crois, je t'ai pas envoyé un beau faire-part avec dorures." elle roule des yeux, elle est fière charlie, trop fière pour abandonner que de l'aide serait évidemment bienvenue puisque dans sa conception étriquée des choses elle n'a jamais besoin d'aide, ni aujourd'hui, ni demain, d'aucune main et encore moins de celle de sullivan collins. les regards se croisent, elle est douée pour le dévisager comme s'il était l'idiot, celui qui est trop con pour capter quoique ce soit—faut pas lui en vouloir, c'est un mec. le menton lancé en direction du vélo sans un mot, il aura pas mieux, s'il attend des courbettes faudra d'abord envisager de lui briser une ou deux vertèbres, et elle reprend la contemplation de son genou comme une œuvre d'art, décolle les fibres du tissu qui poissent avec le sang avec un air de dégoût douloureux. elle fait mine d'en avoir rien à foutre, d'être ailleurs, mais elle l'écoute religieusement. il se fout d'elle ? se suspend encore et toujours, il a pas avancé sur la question, putain d'handicapé des mots et ça la vexe, la braque dans son dédain. elle ne mérite donc pas le dialogue qu'il s'apprêtait à broder, elle croyait pourtant bien à l'avènement d'un miracle, mieux que la résurrection et tout le bordel. "la ? la quoi sully. rupture d'anévrisme ? ou non merde tu t'es juste souvenu que tu t'en battais les couilles de la hopper ? toujours un fucking plaisir de discuter avec toi, MERCI." ça l'occupe de maugréer, de toute façon c'est pas comme si elle attendait vraiment qu'il trouve comment enchaîner des mots puisqu'il a jamais daigné le faire quand c'était important. pourtant elle le surveille du coin de l'œil, et ça l'apaiserait presque de le regarder faire, de se reposer sur lui même si c'est interdit maintenant, plus rien entre eux que de la colère. détendue tant qu'il lui tourne le dos, tant qu'elle peut l'observer à la dérobée, chirurgien face à son destrier à l'agonie. quand il se retourne, swipe, froncement de sourcils et air contrarié sont de rigueur alors qu'il abandonne la nouvelle. "quoi ? tu peux pas le sauver ?" déçue la gosse, ça passe sans filtre avant de revenir à l'attitude faussement saoulée à base de nevermind qui pue le mensonge. elle était prête à y croire à son héros dans le fond, fuck le conflit d'intérêt mais là elle est séchée avec son désespoir de n'avoir aucune solution en perspective. enfin jusqu'à ce qu'il lui en offre une des plus qualitatives. "t'es sérieux ? me laisser ?! mon genou va très bien connard." ok, mensonge encore une fois, mais elle a besoin de se donner raison alors les paumes contre ses cuisses elle force pour se relever, mord la langue pour compenser, se tenir sur ses deux jambes et putain ça fait au moins aussi mal que le voir lui mais une douleur cachée ou deux elle n'est plus à ça près. "t'avises pas de te barrer comme un bâtard sully." does it sound like j'ai légèrement besoin de toi [insert cringe thing here] etc? mais elle le suppose trop réglo pour la laisser là en sachant qu'elle ne saura pas rentrer chez elle et qu'elle manquera sans doute de ressources pour suivre ce merveilleux plan de porter/traîner. "je te mets ta race à l'entraînement si tu tentes la non-assistance. je jure de faire de ta vie un enfer." elle menace juste parce qu'elle a peur de l'abandon, pas déjà, pas maintenant qu'il a fait miroiter une solution qui l'a faite vibrer d'un espoir naïf. "tu portes je marche." ça se discute pas et déjà là elle n'est pas certaine de ne pas s'asseoir dans trois minutes et retenir ses envies d'arracher cette putain de jambe qui palpite de douleur. pour une fête de merde. qui, elle l'espère, se fera sans elle et sera atrocement nulle, simple retour de karma. "chez toi. t'as forcément ce qu'il faut. tu dois sauver mon vélo maintenant que tu y as touché." et lui demander son avis ? dire merci ? pour les faibles, alors qu'elle croise les bras contre sa poitrine, l'air presque impatiente. elle se promet qu'elle ne desserrera pas les dents si ça peut réanimer en bout de course son vélo— tout en sachant que c'est le genre de promesse qu'elle bousille au bout de trois respirations.
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