{ beautiful disaster } mykesha

— teen attitude, teen problems.
sursaut te sortant de ton sommeil, respiration saccadée. secouée par le rêve que tu venais de faire. sensation brulante du bout de tes doigts. tu ressentais leur présence. tu tournas la tête cherchant leur visage. sur ce papier photo, dans ce cadre vieilli, tu le pris délicatement. et comme si tu le découvrais pour la première fois, tu te mis à analyser chaque recoin du papier. tu pouvais presque voir leurs visages. presque te rappeler de leurs grains de voix. te rappeler de leurs étreintes.

puis soudain, tu vis la voiture cabossée, un parterre rouge, des traces de pneus. un tableau qui se dessine dans ta tête. tu connais par cœur l'esquisse. les éclats de verre te découpe le cœur, encore et encore. chaque nuit. ce cd, qui tourne en boucle.


résonne dans ta tête. tu ne bouges pas. tu ne vois même plus ce qui t'entoure, tu te perds dans l'infinité. tu t'imagines traverser le ciel. les retrouver. soudain, on te sort de tes illusions. tu vois kabi et mobi, assis, en chambre de nuit. ridés de tout l'ennui que tu leur fais subir. tu vas bien ? encore ce mauvais rêve ? oui encore. tu esquissas un sourire. non. j'ai entendu du bruit ça m'a réveillé, c'est tout. tu savais qu'ils n'allaient pas te croire mais tu ne voulais pas en parler encore. tu n'allais jamais oublier et tu ne voulais pas leur faire de la peine. ils t'élevaient si bien, du mieux qu'ils pouvaient. ils avaient laissé une porte ouverte à ton futur. et tu n'osais pas leur dire que cette porte tu l'avais brûlé.




plateau à peine entamé. miettes de pains qui s'emmagasinent dans ton estomac. mélodie grave de ton estomac. petite voix dans ta tête qui te susurre que tu es trop en forme, pas assez belle. tu regardes toutes les chearleaders autour de toi. et toi, tu te sens petite. un déchet qu'on a oublié de jeter. tu laisses ton plat et t'en vas. tu cours jusqu'à sentir le froid te glacer le sang. le vent frais sur ta peau, tu te bats avec tes pensées. tu meurs d'envie de manger, tu veux noyer ta peine dans un bon hamburger mais tu sais que tu finirais tête dans les toilettes. tu n'oses plus rien faire. paralysée par ton alter ego. soudain tu t'effondres, toutes les larmes du monde s'échappent de tes yeux. le poids du monde sur tes épaules. tu observes le ciel gris, tu rêves de t'échapper, te ramenant droit à tes nuits d'enfance où tu rêvais de parcourir les étoiles aux côtés de tes parents. tu te vois en haut de cette grande tour enfermée attendant qu'on te sauve. tu aimerais te sauver toi.

alors tu feintes que tu es bien dans ton corps, tu te caches derrière ton rouge à lèvres rouges et tes talons qui résonnent dans les couloirs du lycée. entourée d'un groupe de poupée, haut en couleur tu cherches leur approbation sans même t'en rendre compte. tu joues la comédie sur ta vie tout aussi bien qu'au lycée au club de théâtre. tu t'occupes l'esprit en pensant que ton problème va s'envoler si tu lui prêtes plus d'attention.