letdown (melania)

t'sais pas vraiment si tu es prête à l'écouter. pas vraiment si tu as envie d'en parler encore, encore et encore. tu veux simplement oublier. tourner une page sur des souvenirs désormais trop douloureux. juste oublier la douceur de ses lèvres, le bonheur que de le regarder sourire à tes côtés. parce que c'était que du vent tout ça. un amour qu'il a brisé d'un simple claquement de doigt. toi.. qu'il a brisé. et tu sais pas ce qui te fait le plus de mal. lui qui couche avec une autre, ou ta meilleure amie qui est de son côté. t'as aucune envie de te prendre encore une fois la tête avec elle. mais, c'est ce qu'il ce passe. chaque fois. parce que t'es trop bornée pour comprendre son point de vue. pour accepter qu'elle soit l'avocat du diable. tu avais besoin d'elle. pour te soutenir. pour te comprendre. et t'as l'impression que c'est plus du tout le cas. alors, tu soupires. debout face à sa porte. t'espère que la conversation va pas durer des heures. déjà pessimiste à l'avance. du grand art. presque certaine de ne pas apprécier ce que tu vas entendre. t'as jamais été contre le fait que ton ex petit-copain soit ami avec les même personnes que toi.. mais, cette règle ne semble pas s'accorder avec ta meilleure amie. alors, tu sonnes. dose de courage que tu cherches au plus profond de toi. cette force pour ne pas t'écrouler devant elle. parce qu'il ment bordel. comment est-ce qu'il peut continuer à te mentir comme ça ? ton cœur à la dérive et personnes pour venir te sauver de là. parce que t'en parle pas olevia. tu souffres en silence. tu souris devant les autres. tu bois. tu fais la fête pour oublier. tu te rapproches d'autres garçons même si t'en as aucune envie dans l'fond. vengeance. pansement que tu poses sur tes blessures. et la porte qui s'ouvre. un sourire timide. et encore. tu sais pas trop à quoi il ressemble mais, c'est tout ce que tu sais lui offrir. t'es pas à l'aise. t'aimes pas cette distance. « j'ai essayée de faire vite. » et c'est la vérité. tu as juste perdu du temps à te poser trop de questions pour quand même arriver ici sans réponses. à imaginer ce moment alors, que tu n'as aucune idée de ce qu'elle va bien te dire. de ce qu'elle va trouver pour défendre elias. pour le faire remonter dans ton estime. tout ce que tu demandes c'est la vérité. pourquoi il était dans cette chambre avec elle. pour parler ? non. tu connais assez bien aspen. « tu voulais me parler. je suis là. » un peu froide. un peu distante. c'pas toi qui parle. c'est cette souffrance qui refuse de te quitter depuis la séparation. t'es capable de faire semblant devant n'importe qui mais, pas ceux qui te connaissent le mieux. pas melania.

tu t'attends pas à ce qu'olevia accepte de te parler, pas aussi vite. tu pensais qu'elle prendrait un peu de temps pour réfléchir. tu ne pensais encore moins qu'elle proposerait de passer chez toi pour discuter. cet endroit n'a rien d'un lieu neutre et tu pensais que c'est ce qu'elle aurait recherché. après tout, c'est plus facile pour tout le monde. tu pensais qu'elle commençait à en avoir marre qu'on lui rabâche sans cesse la même chose. qu'on tente d'élucider cette histoire. qu'on souhaite la faire changer d'avis. tu t'es dit qu'elle devait en avoir ras-le-bol que tu tentes de défendre encore et encore elias et que pour cette raison, elle ne souhaitait plus te voir. c'est vrai que les choses étaient compliquées entre vous ces derniers temps. plutôt tendues. tu ne lui demandais pas de se ranger de ton côté. tu voulais juste qu'elle accepte que ton point de vue soit différent du sien. elle avait beau être ta meilleure amie, ce n'est pas pour cela que vous deviez constamment être d'accord. tu trouvais dommage de gâcher une si belle historie d'amour sur un mal entendu. pour olevia, c'était beaucoup plus que ça. elle y croyait dur comme fer. elle pensait qu'elias l'avait trompé. qui plus est avec aspen. tu imaginais bien que les choses devaient être vraiment compliquées pour elle. mais tu ne pouvais pas concevoir que tout son être était d'accord avec ça. une partie d'elle devait bien se douter qu'elias était incapable de lui faire une chose pareille, bien trop amoureux pour se comporter de la sorte. sans parler d'aspen. tu avais beau la détester, elle avait beaucoup trop de respect pour olevia. jamais elle n'aurait eu le cran d'agir comme ceci. alors aujourd'hui encore, tu tenterai de la résonner. tu répétais en boucle les phrases que tu avais travaillé. malheureusement, lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre, toutes tes pensées divaguaient. sourire aux lèvres, tu allais répondre à ta meilleure amie. celle-ci était resplendissante bien que fatiguée. ça se voyait à ses traits du visage légèrement tirés. malgré tout, elle tentait de faire bonne impression, comme à son habitude. ça me fait plaisir que tu sois venue. j't'en prie, rentre! ole, elle était ici chez elle. elle avait passé tellement de temps chez toi. comme toute la bande bien évidemment. mais avec elle, c'était encore plus spécial. plus fort. elle te rappela qu'elle était ici pour parler et tu approuvas d'un signe de la tête tout en te dirigeant vers la cuisine. tu veux peut-être boire un truc avant ? histoire de détendre l'atmosphère et de ne pas la faire fuir.

sentiment d'impuissance quand ton regard se pose tendrement sur la belle. tristesse qui prend possession de ton coeur. sans prévenir. tsunami d'émotions qui envahit ton esprit. tu n'aimes pas cette situation. cette distance. tu n'aides en rien dans cette situation. étrange sensation d'être trahie par ta meilleure amie. elle dont tu as besoin et qui pourtant continue de prendre la défense de ton ex petit-copain. ce n'est pas ce que tu voulais. pas ce que tu espérais. toujours à imaginer naïvement que rien ne pourrait vous séparer toutes les deux. qu'elle serait toujours de ton côté dans toutes les circonstances possibles. parce que contrairement à elle tu n'aurais jamais eu la force de lui tourner le dos. de mettre en doute sa parole. un sourire faible qui s'affiche sur tes lèvres. tu ne pensais pas revenir ici un jour. pas aussi vite en tout cas. ton corps qui passe la porte alors, que d'un bref regard tu t'assures que les choses soient toujours les mêmes depuis ton absence. qu'est-ce que ça pourrait changer après tout ? rien. vraiment rien. toujours l'image de ton ex qui remonte dans ton esprit quand tu la regardes. jalousie. inutile. parce que contrairement à aspen.. melania n'essayerait jamais de faire quoi que ce soit avec elias. les filles avant les mecs. un dicton qui ne s'applique pas à toutes visiblement. « je veux bien merci. quelque chose d'assez frais si possible. » beaucoup trop tôt pour boire un verre d'alcool. et tu en aurais bien besoin vu la tournure de la conversation que tu imagines déjà assez bien. ta meilleure amie que tu observes se rendre dans le frigo. ton regard qui ne la quitte pas. taper le bout de tes doigts sur la table, tic nerveux que tu essayes de cacher chaque fois qu'elle tourne la tête vers toi. elle te connait par coeur. inutile de faire semblant. souffle que tu reprends. « est-ce que tu as l'intention de me parler d'elias ? » question sérieuse. réponse que tu ne risques pas d'apprécier. manière de te préparer en sachant parfaitement que oui. pourquoi sinon ? peut-être pour parler de la bande et encore. ce n'est pas avec toi qu'elle pourrait avoir ce genre de conversation. « désolée d'être directe mais, comme tu peux t'en douter j'ai absolument aucune envie de parler de lui. » pas depuis votre dernière dispute. pas depuis qu'il est venu ramener tes affaires chez toi. pas depuis que tu as explosée pour terminer dans ses bras sans réellement comprendre comment. moment de faiblesse que tu regrettes. pleurer devant lui n'était pas la meilleure idée du siècle. et l'envie de lui en parler te brûle les lèvres. l'envie de lui partager cette blessure.. pourquoi finalement quand tu es celle que personnes ne veut soutenir dans cette rupture.

olevia. un prénom parmi tant d'autres. une fille dans un groupe de cheerleaders. et pourtant, tellement plus que ça. ta meilleure amie. celle qui est présente depuis maintenant quatre ans. celle que tu as vu s'épanouir aux côtés d'elias. encore un ami. peut-être moins proche. tout de même important. un type bien. un type qui ne trahirait pas sa copine. qui ne la tromperait pour rien ni personne. et pourtant o. c'est ce qu'elle s'imagine. alors, tu serres les dents et tu tentes de faire abstraction à tout ce qui se passe dans ta tête. t'es heureuse de la voir en face de toi. t'es triste de savoir qu'elle ne vient plus aussi souvent qu'avant. des souvenirs qui remontent à la surface et beaucoup de nostalgie qui les accompagne. tu déglutis. tu ne dois pas penser comme cela, comme si rien ne pouvait redevenir comme avant. parce que les choses reviendront comme avant un jour ou l'autre. il faut juste du temps. t'es peut-être naïve de penser ainsi mais, tu en as envie. léger sourire aux lèvres, tu lui proposes de rentrer. tu l'invites à te suivre jusqu'à la cuisine et lu proposes quelque chose à boire. tu sors de l'ice-tea, du coca et une bouteille d'eau fraîche. elle n'aurait qu'à faire son choix. tu sors deux verres et elle te questionne sur la raison de sa venue avant même que tu aies le temps de la servir. tu sais que cette situation la met au plus bas, tu le vois parce qu'elle tapote nerveusement sur la table, du bout des ongles. toi aussi tu le fais souvent quand t'es nerveuse. tu prends une grande inspiration. tu n'as pas besoin de répondre à cette question. elle connait déjà la réponse olevia. tu ne tiens pas vraiment compte de ses propos. écoute o., il souffre autant que toi de la situation. et tu sais parfaitement qu'il ne te ferait jamais ça. on parle d'elias là, c'est pas n'importe quel p's du coin non plus! ça te rend dingue qu'elle puisse penser une chose pareille. de la part d'aspen à la limite mais d'elias ? non.