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 how hopeless (sasha)

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Dulcie Gutts
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MessageSujet: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyMar 17 Mar - 15:43

it’s always been just me and you
and this friendship bracelet sadness.
we talk about how hopeless we are and laugh.

we crack more jokes about dying but always add a colon-parenthesis smile
before anyone catches on.


Le faisceau de la lampe de poche balaie les troncs noueux. Pleine lune moins scintillante qu'elle aurait dû l'être pour cause de couverture nuageuse impromptue, mais Dulcie ne compte pas laisser ses plans se faire interrompre par quelque chose d'aussi trivial que la météo. La lampe torche est lourde dans sa paume, "empruntée" à la grange et qui, si elle suit le même destin que ses compatriotes de plastique rouge utilisées auparavant pour le même genre d'excursions nocturnes, est amenée à disparaître subitement. Tout à coup introuvable avant de se matérialiser dans deux semaines ventre en l'air dans une flaque, noyée et de facto inutilisable. Dulcie sème les lampes torches sur la propriété avec la régularité d’un coucou suisse. Heureusement, elle a le charme et/ou la persuasion suffisamment efficaces pour que les saisonniers, aka les premiers (les seuls) sur la scène du crime, la couvrent. Celle du jour est un vieux modèle, hoquetante même dans ses meilleurs moments. Dulcie la secoue en espérant que le mouvement rapprochera magiquement les piles du contact. Tout se trouve dans le fait de ne pas douter de sa propre divinité et tout à coup, la lumière est. Dans l'autre main, le revers de la veste de Sasha. Tout le bras est enroulé autour de celui de la rousse, prétendant la guider sur le terrain irrégulier alors que le vrai but s'arrête à la proximité. La sentir proche et tiède contre sa manche, les pointes de leurs cheveux soulevées par la brise, qui se mélangent et s'emmêlent. Car c'est comme ça qu'elle sait que leur amitié est vraie (qu'elle sait que n'importe quoi l'est), si elle est ressentie par les mains et la peau. Si elle est attachée à la hanche. Sasha fait un pas à droite mais Dulcie tire à gauche. L'avancée est ardue mais elles ne reculent pas, et selon la princesse des lieux, mantra répété douze fois à sa compagne, Là Est L'Important. Au moins, la progression est nettement moins casse-gueule maintenant qu'elles sont suffisamment loin du ranch pour que sa silhouette se perde dans la distance. Suffisamment loin pour se permettre d'allumer la lampe en toute tranquillité, de rire à volume conséquent, sans risque que le bruit et la lueur alertent les grands-parents Gutts qui, pas encore anciens mais déjà résolument vieux, ont le sommeil plus-que-léger. "Là !" L'enthousiasme fend l'air, se traduit par un tadaaa triomphal, particulièrement tonitruant car le reste du monde est silencieux. Même la faune, même le vent, semblent respecter le cérémoniel du moment. Dulcie désigne une souche noire, vaillante rescapée d'un coup de foudre. Au milieu des orangers, feu un cyprès qui, par raison de surplomber le bosquet, a été la seule victime d'un violent drama climatique trois ans auparavant. L'accident a laissé derrière un trou parmi les arbres, petite clairière qui forme un cercle mystiquement parfait, meublé en son centre d'un trône qui, vu qu'il est calciné, correspond parfaitement à l'aesthetic voulue. Par conséquent, sur le domaine, l'endroit compose le haut lieu des rituels nocturnes et autres caprices de Dulcie auxquels Sasha, excellente amie mais encore meilleure associée, est tenue de participer au pied levé. Clair de lune suffisamment lumineux maintenant que les nuages et la canopée se sont clairsemés, la lampe de poche est éteinte et déposée sur la souche. Rapidement rejointe par Dulcie elle-même, qui y grimpe et s'installe en tailleur. Peak Gutsie, la Barbour cirée de son grand-père enfilée au dessus de la chemise de nuit en coton, longues mèches préalablement brossées mais déjà rendues semi chaotiques par le chemin et les éléments. Elle règne sur la clairière. De la poche de la veste apparaît une paire de ciseaux, présentée poignée devant à Sasha. "Laisse s'exprimer ta muse." Avant que la main laiteuse s'échappant du pull ne puisse se refermer sur l'objet, Dulcie le ramène vers elle. "Dans la mesure du raisonnable, s'entend." Rebelote. "Juste, pas trop court." Le sourcil de Sasha commence à s'arquer, en chemin vers l'ironie, et il suffit de ça pour que la détermination marque de fabrique des Gutts fasse son grand retour. La paire de ciseaux est enfoncée dans la paume tendue comme un commandant distribue les armes à feux. "Un pouce, tout autour. Go." Et pourtant, c'était son idée. Bien sûr que c'était son idée. Se faire couper les cheveux sous la pleine lune car c'est supposé les rendre plus beaux, les faire pousser plus vite. Car la superstition et la lune sont deux choses auxquelles Dulcie souhaite activement entrelacer sa ligne de vie. Si ça s'avère pure crédulité de ménagères, elle s'en fiche. Dans le pire des cas, ça leur fera une bonne histoire. Une lubie supplémentaire, qu'elles auront la complicité de rebaptiser "aventure". Ça fera un poème. Des métaphores filées en guise de nom de couleurs, car rien de de plus visuellement saisissant que Sasha sous la pleine lune. Son roux devient cuivre sous la lueur pâle, brille dans une aura métallique si nette que Dulcie jurerait percevoir le goût d'un penny sur sa langue —sauf que bien sûr, il n'y a rien. Tout juste une sensation fantôme que, nécessairement, elle imagine artificielle. Inférieure. Un ersatz de sens. Tant pis. Elle se gavera avec ceux qu'il lui reste. Menton levé vers Sasha, Dulcie s'imprègne du tableau. Compose déjà mentalement les mots, tous clichés, qu'elle utilisera pour décrire le sacré de ce moment. Le visage rond qui l'observe, si pâle qu'il est argenté, c'est lui, la pleine lune. Elle entend déjà sa prose poétique d'ici. "Blood Moon", la lune rousse, que Kleio interprétera fatalement pour elle, mais de son poste, drapée contre les jambes de Sasha, Dulcie lèvera le tête et elles échangeront un regard. Elles sauront. Et ses cheveux seront plus beaux que jamais.
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Sasha Love
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyMer 18 Mar - 17:00

Sasha suit Dulcie dans l’orangeraie, au milieu de la nuit, sans se poser des questions, comme toujours. Dulcie et ses lubies, elle y est habituée, et elle y prend goût. Passer du temps avec la brune, c’est comme s’approcher un peu trop du soleil. Elle profite de sa douce chaleur, souvent. S’y brûle, parfois. Mais elle y revient toujours, incapable de rester dans le froid trop longtemps, de peur de glisser doucement mais sûrement vers les glaces éternelles où l’attire sa dépression. Quand elle a l’impression de couler, c’est toujours la douce qui lui temps la main, la ramène à la surface, dans son monde à elle, beaucoup plus lumineux que celui de Sasha, ça ne fait aucun doute. Et elle pourrait presqu’y croire, à cette bulle qu’elles partagent toutes les deux, en dehors du reste du groupe. Ce lien particulier qui les unies, sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi. Comme si Dulcie était la seule à vraiment la comprendre, à s’inquiéter pour elle, pour de vrai. A vraiment vouloir la voir aller mieux. Et ça, Sasha ne l’oublie pas. Avec elle, elle ravale son cynisme, laisse son mal de côté, le temps d’une entrevue, de peur d’assombrir de ses nuages l’éclaircie que la douce ouvre sur son passage. Elle se contente de la suivre dans chacune de ses envies, de profiter de ces instants privilégiés qui lui sont offerts, sans contester. Même lorsqu’il s’agit de s’aventurer au beau milieu de la nuit dans l’orangeraie familiale pour trouver une clairière aux allures mystiques, tout ça pour couper quelques centimètres de cheveux à la belle. Les deux comparses s’avancent à la lueur tremblotante d’une lampe de poche vieillissante, se faufilant à travers les arbres le plus silencieusement possible. Sa douce s’accroche à son bras, et Sasha serre les dents, retient de justesse un gémissement alors que la main pourtant délicate vient réveiller la douleur encore vive des plaies qui se referment à peine. Sasha se laisse trimballer au milieu de la nuit, avec l’étrange sensation d’être un sac à main que l’on secoue dans tous les sens, mais ça ne la dérange pas. La joie qui émane de Dulcie alors qu’elle lui présente enfin cette clairière à l’aura sacrée est contagieuse, et Sasha ne peut réprimer le sourire qui vient étirer ses lèvres. Elle la contemple alors qu’elle va s’installer sur cette souche, au milieu de ce cercle parfait former par les foudres de mère nature, dans ce clair-obscur que viennent éclairer quelques rayons de lune. Le tableau qui se dessine sous ses yeux est d’un romantisme incroyable, comme venu d’un autre temps, et elle n’ose venir le déranger de sa présence, aurait l’impression de commettre un acte blasphématoire, de ternir la pureté presque religieuse de l’instant. Et pourtant, l’autre la rappelle à son devoir dans cette cérémonie, lui tend la paire de ciseaux, qui disparait à nouveau avant qu’elle n’ait eu le temps de l’attraper. Le doute qui s’installe dans le regard de la douce, et Sasha ne peut s’empêcher d’hausser un sourcil, un sourire en coin venant étirer ses lèvres, prête à la taquiner sur ses craintes nouvelles. « Alors, Dulcie, on n’est plus aussi sûre de soi ? » Elle appuie sur ce point précis où elle sait qu’elle fera mouche. Attaquez la Gutts sur sa volonté, et vous pouvez être sûrs qu’elle mettra toutes ses hésitations de côté pour foncer tête baissée. Et la réaction ne se fait pas attendre. Les ciseaux qui viennent s’écraser dans la paume de sa main encore tendue. Sourire aux lèvres, Sasha s’avance, vient s’installer derrière la belle, glisse ses doigts dans la chevelure déjà à nouveau emmêlée par le trajet cahoteux. Elle se délecte de la douceur de la tignasse qui glisse entre ses doigts, délicate crinière de celle qui règne en maîtresse dans son cœur, bien qu’elle ne l’avouerait jamais à voix haute, à qui que ce soit. Elle a déjà du mal à se l’avouer à elle-même, a accepté que cette amitié si particulière qu’elles partagent puisse être autre chose que ça : une simple amitié. Alors le clamer à la face du monde, à la face de Dulcie qui se perd régulièrement en discours sans fin sur son amour pour Sohan, au grand damne de Sasha. Alors elle garde tout ça pour elle, enfermé quelque part, ne laisse rien transparaître de cette douce torture qui vient lui lacérer l’âme à chaque mention du valet. Machinalement, elle tire sur la manche de son pull, s’assure que les bandages récents restent camouflés, qu’elle ne puisse rien en voir, sous peine de se voir servir un discours moralisateur, une tirade sur l’inutilité de la chose, pire encore, de voir l’inquiétude venir déformer les traits si fins de ce tendre visage. « Prête ? Il est encore temps de lever une dernière objection… » Elle la pousse encore un peu plus, pour le simple plaisir de voir sa détermination s’enflammer. Elle donne les premiers coups de ciseaux, ralentis ses gestes pour prolonger l’instant, la garder prêt d’elle tant qu’elle le peut. « Tu crois que cet endroit pourrait posséder une sorte de… d’aura magique ? Être chargé d’une énergie particulière ? » Pas spécialement du genre à croire à ce genre d’histoire, mais elle aime entendre sa compagne élaborer des théories fumeuses, des légendes inventées pour passer le temps. Et dans le fond, elle se meurt d’entendre sa voix cristalline s’élever avec élégance dans le silence de la nuit, douce mélodie qui vient éclairer la noirceur de son âme de ses chants.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyLun 23 Mar - 15:11

Le manège de Sasha est limpide. Dulcie, bout du nez plissé pour indiquer qu'elle voit clair dans son petit jeu, se fait tout de même avoir. Elle se dirige droit dans le piège, par dessein, au lieu d'y tomber par mégarde et là se trouve toute la différence. À la seconde où sa témérité est mise en doute, celle-ci trouve un second souffle. Rejaillit des tripes, tel réclamé par le patronyme, le menton dressé en défi tandis qu'elle adoube Sasha d'une paire de ciseaux de salle de bain. Toutes les deux, elles se connaissent un peu trop bien. Surtout, elles connaissent le degré auquel elles se connaissent. Prétendent êtres transparentes l'une pour l'autre alors même que leur amitié est bâtie sur le dos des secrets. Elles en font un commerce singulier, échangent la substantifique moelle tout en couvrant le réel et tangible. Dulcie la première, qui n'a confié son gigantesque penchant à l'eau de rose pour Sohan qu'à Sasha, mais lui cache que l'eau en question, pour elle, est inodore. Hypocrite de réclamer l'exhaustivité de la part de son amie tout en ne lui offrant que des facettes d'elle-même, mais ce sont celles qu'elle préfère, et c'est là que tout prend sens. Elle lui offre une version d'elle qui est forcément supérieure d'avoir été légèrement étudiée, discriminant le superficiel et l'arbitraire. Elle planque ses moches secrets sous ses semelles car les seuls qu'elle souhaite entretenir sont ceux qu'elles partagent. Les faire crapahuter en pleine verdure à trois heures du matin, contrairement aux apparences, ne tient pas (uniquement) du caprice. Dulcie, marteau en main, leur bâtit un souvenir. Leur bâtit un secret. Longue vie à la lune rousse. Stoïque, elle ne répond pas à la provocation. Se contente de figer les omoplates et de baisser le menton, regard résolu qui indique shut up and snip. Quand le premier cliquètement des ciseaux retentit, elle serre les dents. Pense sentir le poids en moins de la mèche qui chute tout en sachant que c'est purement psychologique ; rien que des bribes de sa précieuse féminité, alimentée à l'huile d'amande douce et aux prières, sacrifiées à la bonne cause. Et si maman la superstitieuse a toujours refusé de porter une paire de ciseaux près de la silhouette de sa fille, que ce soit pour couper une boucle ou une étiquette —"un coup de travers et on coupe le lien"— Dulcie a appris de la religion à pick and choose les croyances qui lui plaisent. Raison précise pour laquelle, dans le vaste champ des options, Sasha choisit de poser la question qu'elle pose. Dulcie sait que son amie agite un appât devant son nez. Il n'empêche : elle mord. "Dans l'Ancien Testament, le bruit de la foudre représente la voix de Dieu," énoncé dans un délicat monotone pseudo-éducatif, celui-là même dont Sasha aime se moquer en posant des questions d'ordre vaguement cosmologique, l'écoutant invariablement avec un rictus dans le regard. Le ton en question se fissure aussitôt, devient goguenard. Les pupilles se précipitent au coin de l’œil dans l'espoir de croiser le regard de son amie. C'est une vraie torture de se forcer à ne lui offrir que son profil, de peur de causer la décapitation impromptue si elle devait tourner la tête trop soudainement. "Tu crois qu'ici il essayait de dire quoi ? 'Dépêche de rentrer le linge Diane' ?" À l'aise dans aucune de ses propres contradictions autant que dans le foutoir de sa philosophie catholico-païenne, Dulcie est instruite dans les écritures mais à leurs contenus, ou encore leur explication scientifique, elle préfère encore la beauté du folklore. Ouais, ok, Dieu est tout-puissant et effrayant, certes, mais il n'arrive pas à la malléole de mère nature et il le sait. "Ce n'est pas parce que ça ne vient pas de Lui que ce n'est pas divin. On dit bien que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit. Par définition, c’est l’endroit le plus sûr du jardin," Jardin, ou le pet name réducteur qu'elle utilise pour parler de l'orangeraie, le domaine, les hectares de racines et de feuilles, "peut-être même de la ville." Faisant fi du "danger", Dulcie profite d'une interruption dans le mouvement des ciseaux pour tourner la tête. Épinglant Sasha d'un regard qui déborde tellement de foi qu'il en est presque fiévreux. "Tu comprends ? On est à l'abri ici. C'est ça l'aura." Et si l'évidence veut qu'elle parle de la souche au milieu de la petite clairière, son trône pour cette pleine lune et leur berceau pour toutes les suivantes, d'une façon bien plus concrète, elle parle d'elles. Elle parle d'ici as in les quinze centimètres d'interstice entre leurs deux poitrines, gonflées à l'amour mutuel jusqu'à en faire craquer les coutures. Instinctivement, sa paume perfore la distance, monte en flèche pour agripper le poignet de son amie en vol stationnaire au niveau de son épaule, ciseaux en main. Désespérée à faire en sorte que ce moment compte, le souvenir qui se veut sacré et patiné alors même qu'il est en train d'être joué ; le paradoxe de se souhaiter toujours jeune et de les vouloir déjà vieilles. Futures elles, ridées et sophistiquées, ricanant de leur frivolité adolescente tout en sachant que rien ne sera pourtant jamais aussi historique, que rien ne l'a été depuis. "C'est ça la magie."
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Sasha Love
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyMer 25 Mar - 10:56

Elle tend son piège, et bien sûr, la douce ne marche pas, elle court à toute vitesse, se précipite dans la toile volontairement, sans se poser de questions. Elle le sait, la connaît depuis le temps, mais ça ne l’empêche pas d’en rire en silence à chaque fois, de s’amuser de la facilité avec laquelle elle peut se laisser toucher dans son ego. Concept qui lui est presque inconnu, à Sasha, trop distant pour qu’elle puisse en comprendre toutes les subtilités. Quoique. Sohan avait dû réussir à toucher un semblant d’ego en elle pour qu’elle en vienne à lui en coller une. Le geste était parti avant même que l’idée ne se forme dans son cerveau, elle en avait été surprise tout autant que lui, et l’avait laissé avec un arrière-goût amer. Il avait touché une corde sensible avec son avis un peu trop brutal pour elle en ce moment de faiblesse, et elle n’avait pas su contenir la colère qui l’avait enflammée, s’était réveillée au quart de tour. Elle laisse ce douloureux souvenir tomber au sol à chaque mèche coupée, revient dans l’instant présent, à la crinière sacrée qui glisse entre ses doigts, au profil qui se dessine avec douceur dans le clair de lune, d’une pureté presque céleste, divine au milieu de cette clairière surnaturelle. Sasha l’écoute alors qu’elle satisfait sa curiosité, comme toujours. Elle n’a pas besoin qu’on la pousse beaucoup pour se lancer dans un cours improvisé sur les potentielles raisons d’être d’un tel lieu, ou tout autre interprétation de légendes ou autre conte d’antan. L’esprit qui s’envole vers d’autres cieux, la religion en proue de bateau, la voix divine qui s’élève au milieu de la nuit, comme un écho résiduel de la foudre qui s’est abattue ici. « La voix de Dieu, rien que ça… » Le sourcil qui s’arque, le sarcasme qui se fait léger alors qu’elle vient la titiller, la piquer là où elle est quasiment sûre d’avoir une réaction. Le rire qui résonne alors qu’elle lui offre son interprétation du message divin, beaucoup plus terre à terre. « Ca, ou peut-être qu’Il a surpris des amants interdits, et fait tomber la foudre en guise d’avertissement. » La voix qui tombe, prend un ton doucereux, la frontière floue entre jeu et séduction, dans les faits comme dans ses pensées. Car elle ne sait jamais trop bien où elle en est, avec Dulcie. Le palpitant qui se meurt de la voir, de ne l’avoir que pour elle, et pour autant, aucune attirance, aucun feu qui ne s’éveille en elle à l’idée de laisser courir ses doigts sur sa peau. Amour qui l’étouffe, mais qui reste purement platonique, dont elle ne sait que faire. A défaut de pouvoir s’exprimer, elle profite de chaque instant, accepte avec grâce d’être la favorite en secret, quand elle-même lui reste dévouée corps et âmes, sa loyauté acquise à sa reine de cœur, comme un pacte scellé entre elles deux, loin du reste du groupe, dynamique intrinsèque qui leur est propre. Si un jour elle devait choisir, elle ne se poserait pas la question, suivrait Dulcie jusqu’au bout du monde s’il le fallait, et quelque chose lui disait que la Gutts en ferait probablement tout autant pour elle, au risque de s’attirer les foudres de la reine toute puissante. Elles viendront s’abriter dans cette clairière, qui prend des allures de refuge sous ses mots, d’endroit le plus sûr selon des règles de physique digne de superstitions de grand-mère. Mais elle lui accorde cette croyance, la laisse s’emballer dans la légende qu’elle est en train de créer pour elles, qui les unira en secret, restera le refuge de leur échappée nocturne, de cet instant partagé en retrait, en dehors du groupe, instant qui leur est consacré. Les cheveux s’échappent avec légèreté alors que le visage se tourne vers elle, que les yeux se plongent dans les siens, animés de cette flamme qui leur est propre, lorsqu’elle s’abandonne aux histoires qu’elle se crée, qu’elle leur crée, et l’espace d’un instant elle la croirait presque. Elle pourrait presque accepter ces histoires d’abri, d’aura protectrice qui les entoure, les recouvre de son épais manteau nocturne. « A l’abri de la foudre, ou à l’abri de tout ? » Elle cherche, la pousse encore plus loin sur la pente du mythe qu’elle leur invente, se laisse glisser avec elle devant cette protection offerte. Elle ne peut nier que l’idée d’un tel lieu est alléchante, un endroit où rien ne pourrait lui arriver, leur arriver, après ce qui s’est passé quelques jours auparavant, bien sûr que ça a un côté attirant. Mais elle est bien vite rappelée à la dure réalité de ce monde, alors que la main de la douce se referme sur son poignet, trop vite, trop brutale pour qu’elle puisse serrer les dents, retenir l’éclair de douleur qui la frappe. « Aouch… » Les ciseaux lui échappe des doigts, viennent tomber mollement sur le sol alors qu’elle cherche désespérément une échappatoire, un moyen de détourner l’attention de la belle. « …tchoum ! » L’éternuement est loin d’être convaincant, elle le sait, elle le sent, elle ne réussira pas à la berner. Sasha guette dans le regard les signes annonciateurs de l’orage qui risque d’arriver si elle découvre le crime. Finalement, la foudre pourrait bien tomber deux fois au même endroit.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyDim 5 Avr - 19:29

Les yeux de Dulcie brillent à la mention d'amants interdits menacés par la foudre. La romance brillamment entrelacée à son catholicisme à qui elle a toujours reproché un manque de cœur. L'étincelle habituelle se glisse au creux de la cornée, là où elle est le mieux accueillie. C'est exactement ce qu'elle veut entendre. Enthousiaste mais lucide, elle ne se fait aucune illusion sur le fait que Sasha le sait parfaitement. Joue de ses émotions comme d'une flûte traversière, juste besoin d'un peur d'air et d'une impulsion pour que la mélodie résonne. Et ça fonctionne, bien sûr. Dulcie ne marche pas, elle court. Moins par romantisme que simple goût de la belle narration, une mythologie à même son jardin qu'elle reçoit comme un cadeau. "Maintenant que tu le dis..." qui crépite au bord des lèvres comme un vin pétillant. Sasha gets it. C'est la seule qui ne lui a jamais rien ôté, précautionneuse de protéger ce que Dulcie considère précieux, de rentrer dans son jeu pour lui donner de la substance. God bless the soulmate. La question suivante l'amuse et lui plait, trop heureuse de pouvoir étaler sa science tissée sur le moment même. Avec toute l'autorité de sa colonne droite, elle crée une liturgie sur du tac-au-tac. "Tout. La foudre est une métaphore, Love." Un geste de poignet qui dessine des spirales désinvoltes devant elle, l'insupportable ton de bêcheuse sous-entend keep up. L'attitude de première de classe est seulement rachetée par le fait qu'il y a de l'amour plein les mots ; plein la prophétie aussi. La superstition en kit existe uniquement pour qu'elles s'y abritent toutes les deux. Dulcie veut l'y traîner de force, l'absorber à l'intérieur de leur folklore, y met les mains et l'emprise, et est abasourdie de rencontrer une résistance si farouche. Le mouvement de recul lui lacère les tripes, perce l'utopie comme une bulle de savon. Toute à son offense, Dulcie se concentre sur le fait que Sasha rejette son affection physique quelques secondes de trop, se complait dans sa susceptibilité avant d'être percutée par les circonstances qui l'entourent. Le geste abrupt et viscéral. La paire de ciseaux au sol, déjà disparue contre les racines de la souche, prête à être oubliée derrière. Le pauvre éternuement qui n'aurait même pas convaincu Hellen Keller. La mâchoire se fige. Les phalanges sont rigides de peur avant même qu'elle ait relié les points. Ceux-ci dirigent droit vers la seule réponse possible —d'autant plus prévisible qu'elle n'est pas inédite— mais une partie d'elle, candeur qui refuse d'y croire, ignore l'évidence jusqu'à ce qu'elle prenne trop de place pour être contournée. "Sasha..." elle gronde, une paume plate présentée comme un ordre, exigeant que l'autre y dépose la main. Naturellement, elle ne le fait pas, et Dulcie, les doigts piquant comme une abeille, l'attrape de force. Dans son irascibilité, elle est toutefois précautionneuse d'agripper le plat de la main pour ne pas renouveler la douleur. La maintient en étau pour lui empêcher de se dérober, au moins suffisamment longtemps pour remonter la manche le long du bras. Malgré le peu de luminosité, mélange faiblard de lune pâle et de quartier de faisceau de lampe de poche, elle en voit suffisamment pour savoir. Le bandage sur la peau claire masque tout sans rien laisser à l'imagination. Dulcie connait ce qui se cache en dessous parce que quelque part, elle attendait ce moment. Elle le savait inévitable. Pourtant, la réaction n'attend pas, se manifeste dans un ahurissement déchainé, placardé partout sur le visage alors qu'elle saute sur ses pieds. "Sasha, NON ! Tu—" Les mots se pressent à la sortie, et dotée d'aucun filtre quand Sasha est concernée, Dulcie est tout de même bâillonnée par le fouillis des réactions qui s'embouteillent dans sa gorge. "Mais qu'est-ce qui t'as pris ? Il va te renvoyer là-bas ! C'est ça que tu veux ?" Du flou gaussien et des euphémismes. Elles comprennent pourtant toutes les deux que il est son père et là-bas, la clinique. Et si elle veut demander si Sasha va bien —le devrait—, la sollicitude est ravalée. Elle lui fera de la place plus tard. L'état de Sasha n'aura pas changé dans deux minutes mais l'attention de Dulcie, peut-être, alors elle sort le plus tranchant de son arsenal, la vérité qui doit être dite. "Tu n'es pas ta mère, ok ? Il faut que tu t'en rendes compte." D'une voix fébrile car l'oratrice est frénétique, piétinant sur la terre humide pour occuper tout l'espace de Sasha, un pas en droite quand elle fait un pas à gauche. "Pitié comprends-le. Pitié. Une fille n'est pas sa mère." Le ton aux contours qui s'effilochent et se dégradent est pur désespoir. Pour qui est érudit en matière de syntaxe, l'important ne se loge pourtant pas dans l'intonation qui tremble, mais dans l'absence de pronom. Le "tu" devenu tout à coup impersonnel. Une vérité générale que Dulcie énonce avec force car elle est catégorique. Une fille n'est pas sa mère. Face à la détresse, elle prouve qu'elle reste égoïste. Qu'elle préfère défendre ses secrets plutôt que protéger celle qu'elle aime tant. Emmurée dans les détails qu'elle enfouit et ceux qu'elle invente, elle qui n'a jamais confié à Sasha que des débris nébuleux au sujet de sa propre mère, Dulcie a beau ignorer farouchement la réalisation, il n'y a aucun doute : c'est elle-même qu'elle souhaite convaincre.
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Sasha Love
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyVen 10 Avr - 17:20

La bulle protectrice vole en éclat avec les ciseaux qui tombent au sol, brise l’atmosphère mystique installée par la légende, pour revenir à quelque chose de bien plus terre à terre, d’ancré dans la chair. Les marques conciliées sur son bras, qu’elle pensait pouvoir garder secrète coûte que coûte, tout au long de la nuit, loin du regard de la douce. En vain. Foutaises qu’elle se disait à elle-même avant de venir, alors qu’elle essayait de convaincre que oui, elle serait capable de garder son écart pour elle, caché de la Gutts qui ne manquerait pas de s’inquiéter, et pire, de tourner les choses au drame, sans équivoques. Tout noir, ou tout blanc. Mais les nuances de gris, c’est plus difficile. Elle essaie, comme elle peut, de camoufler le gémissement traître qui lui a échappé, mais si elle ne fait pas partie du club de théâtre, ce n’est pas seulement pour éviter le Villin, et son manque de panache ne trompe pas Dulcie, qui commence à réaliser, comprendre le recul du poignet si soudain quand elles sont pourtant habituées aux marques d’affections physiques. Son prénom qui gronde dans la gorge de la Gutts, alors qu’elle demande – qu’elle exige – que Sasha lui tende à nouveau la main, pour pouvoir constater l’affront par elle-même. Elle s’y refuse, essaie de cacher son bras dans son dos alors que son regard se fait fuyant, qu’elle a l’impression d’être un lapin que l’on vient de prendre dans les phares d’un camion lancé à pleine vitesse, l’impact inévitable. La main qui s’abat sur elle est dépourvu de toute sa douceur naturelle, se transforme en poigne de fer alors qu’elle se referme sur sa main pour tirer le bras à elle. La fautive résiste, essaie de se dérober à l’inquisition alors que la manche est remontée le long de son bras, que le bandage est mis à jour à la lumière de la lune, suffisamment longtemps pour éblouir la douce de sa blancheur macabre. Elle se dresse sur ses pieds alors que Sasha se dégage, rabaisse par réflexe la manche sur son bras, comme si ça servait encore à quelque chose, qu’elle pouvait encore camoufler les traces, revenir en arrière rien qu’en abaissant cette foutue manche de pull. Dulcie se lance dans son sermon, et déjà Sasha sent la colère monter en elle, colère qu’elle essaie de contenir, de réprimer comme elle peut, parce qu’elle ne veut pas éclater sur elle, qu’elle ne veut pas la repousser alors que si la forme laisse à désirer, dans le fond, elle s’inquiète pour elle, et ne demande qu’à l’aider. Mais le mécanisme est là, bien en place, démarre au quart de tour, car s’il y a bien une chose qu’elle ne supporte, c’est qu’on lui tende la main, qu’on essaie de la réparer. Déjà quand elle demande elle-même de l’aide, elle a du mal à l’accepter – Sohan en aura fait les frais plus d’une fois – alors quand elle n’a rien demandé, c’est plus fort qu’elle, elle repousse, se défend par l’attaque, mord avant que la main tendue n’ait pu l’aider à se relever. « C’est bon, pas la peine d’en faire tout un drame. Il n’est au courant de rien, Sohan a bien pris soin de ne laisser aucune trace, t’as pas à t’inquiéter, je mettrai pas un pied à l’hôpital. » La voix claque, froide dans l’air de la nuit, le nom qu’elle a choisit de mentionner en connaissance de cause résonne au milieu de cette clairière censée les protéger de tout. Tout sauf les drames, apparemment. Elle sait très bien que Dulcie a un faible pour Sohan, elle aurait pu éviter d’évoquer son rôle dans cette affaire de salle de bain, mais c’est plus fort qu’elle. Elle le regrette déjà, ou presque, quand l’autre mentionne sa mère, et ça tique dans le cerveau, ça débloque, et elle se referme encore plus. Parce que si, elle est comme sa mère. Qu’elle le veuille ou non, elles sont unies par la même maladie, lien indivisible malgré la mort de l’une. C’est bien pour ces putains de ressemblance que son père supporte à peine de la voir, qu’il l’ignore la plupart du temps, la laisse de côté pour se concentrer sur sa nouvelle famille parfaite, ignore complètement les attaques de sa belle-mère. « Plus que tu ne le penses, Dulcie. Bien plus que tu ne crois. » Sa voix devient amère, alors qu’elle détourne le regard, que l’autre insiste, qui généralise alors que sa voix se fait moins assurée, plus faible, et il ne faut pas longtemps à Sasha pour comprendre que le focus de la belle a pris une déviation, s’est éloigné de son chemin initial pour se retourner à elle. Parce que même si elle ne connait pas les détails, Dulcie les ayant toujours gardés pour elle, changeant d’histoire à chaque fois qu’elle la raconte, Sasha la connait assez pour savoir qu’elle n’a pas la relation la plus saine qui soit avec sa mère. Et c’est plus fort qu’elle, ça l’exaspère de voir que son attention – bien que non désirée – l’ait quittée ne serait-ce qu’une seconde. Alors elle mord, comme un animal blessé, se moque de la faire souffrir alors qu’elle arque un sourcil. « T’es sérieuse, là ? T’es vraiment en train de ramener la situation à toi ? Maintenant ? Bravo, c’est du beau. » Tout pour ne plus être la seule à avoir mal.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyVen 10 Avr - 19:30

Sasha rue comme un prédateur pris au piège. Plus puissante que son gabarit ne le laisse présager, quand elle frappe, elle laisse un impact. Et Dulcie, un penchant pour le strident et le tragique, parce qu'elle n'aime rien tant que la passion de la rising action, se prend le choix de mots de plein fouet. Pas la peine d'en faire tout un drame, comme si c'était elle l'architecte du dramatique qui tempête entre leurs deux silhouettes, alors que Sasha est allée gribouiller son ennui à même la finesse de sa peau. Dulcie est choquée par les implications du reproche. Comme si elle était supposée rester de marbre tandis que sa meilleure amie s'applique du nihilisme sur les poignets, lui prouve avec une nonchalance violemment inappropriée que non, à l'évidence, leur amitié n'est pas si précieuse que ça puisque l'entièreté de la vie de Sasha semble ne pas l'être de façon générale. Dulcie est aux prises avec l'affligeante réalisation qu'elle n'a été ni un facteur dans la décision, ni un réflexe après coup. Elle tombe de si haut qu'elle ne voit pas le sol. Le prénom brandi claque comme une gifle. Elle le sait soigneusement mentionné, prononcé de façon un poil trop délibérée pour que ça soit accidentel, ou purement factuel. Au contraire, Sasha ne le place pas comme un détail mais comme une riposte, et au centre de leur nature silencieuse, elles en entendent toutes les deux les retombées. "Sohan ?" Syllabes sur-énoncées, comme une prière ou une mauvaise blague. "Tu te fiches de moi ?" La voix est tellement saturée d'aigreur qu'elle en est laide. Méconnaissable. Verte de jalousie, sans être sûre quant à qui elle voudrait remplacer exactement dans cette dynamique qui l'exclut, Dulcie se contient difficilement, sait que ça craque aux coutures et que Sasha peut voir la rancœur comme le nez au milieu du visage. Ça ne peut être qu'à lui que s'adresse la convoitise nauséabonde qui lui ronge le ventre, la second thought est formelle, car ce qu'elle veut avec lui, elle ne l'aura jamais, tandis que ce qu'elle veut avec elle, il est en train de lui retirer. Puisque Dulcie doit blâmer quelqu'un pour l'horreur qu'on lui a cachée, elle n'a aucun problème à déplacer un peu du blâme jusqu'à Sohan. Il n'en est pas à sa première offense. En outre, il s'en fichera. N'a jamais accordé le moindre intérêt à tout le bien que Dulcie pensait de lui. Sasha frappe juste. Ses beaux traits sont figés dans une insulte froide, comme si la conversation ne requérait pas tellement plus de braises. Dulcie s'enflamme pour deux, lash out, feule dans la nuit. "LA FAUTE À QUI ?" Ça claque comme un fouet, réarrange pendant une seconde la symphonie tranquille de la faune environnante, qui se tait, médite, et repart. "C'est TOI qui me gardes à distance. TOI qui appelles Sohan à l'aide et pas moi. Tu veux que je ramène la situation à qui si TU ne me dis rien ?" Ça crie et crise, suraigu de colère fébrile. La logique est loin d'être implacable. Elle répond à la loi du ici et tout de suite. "J'étais jamais supposée l'apprendre, c'est ça ?" Elle sait très bien ce que Sasha va répondre, entend les mots fœtus dans la bouche de son adversaire et fait un pas en avant pour l'interrompre avant qu'elle ne puisse les accoucher. "Quoi, tu voulais m'épargner ?" Elle la sonde, le ballet des yeux chaotiques, oscillant le focus entre l’œil droit de Sasha, le gauche, son nez, sa bouche, et le point scintillant sur son crâne où la lumière rebondit sur ses cheveux. "Alors dis-moi : ça se passera comment quand Sohan the Lionheart n'arrivera pas à temps ? Tu m'épargneras comment ? Quand tu seras un peu plus déterminée—ou juste un peu plus chanceuse ?" L'adjectif est baigné de venin ; l'humour noir relève du domaine de Sasha, sans le moindre doute, mais by God Dulcie ne se rendra pas sans se battre. La certitude chancelante de leur amour atout, le Joker qui supplante tout le reste. Dans la poitrine, sous la veste et la robe de nuit, bat ce besoin désespéré d'être la favorite. D'être la plus importante dans le cœur de quelqu'un. Elle a naïvement cru que son pari le plus sûr, c'était Sasha. Qu'elle avait parcouru les trois quarts du chemin. Il s'avère que peu importe la place qu'elle parviendra à occuper dans la vie de son amie, elle sera toujours devancée sur le podium par Sasha elle-même, et un fantôme en vol stationnaire au dessus de la première marche. Du beau ? Par ça elle refuse farouchement de se laisser atteindre. Il n'y plus a rien de beau ce soir. Sasha s'en est assurée. À croire que la sagesse populaire se méprend ; la foudre est retombée.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyLun 13 Avr - 11:34

Comme elle l’avait prévu, la mention de Sohan fait mouche, met le feu au poudre en un instant, et Dulcie la douce part au quart de tour, laisse place à Dulcie la furie, et c’est presque plus facile pour Sasha, de devoir faire face à un miroir de la colère qui l’habite, plutôt que de la tristesse qui l’aurait désarmée, ou de l’apathie contre quoi elle n’aurait su quoi faire. Comme face à Sohan, qui l’exaspérait par son manque de réactions généralisé, comme s’il n’avait aucun égo, aucun amour propre. Quoique. Elle avait réussi malgré elle à provoquer une vague à la surface, la dernière fois, et elle en avait été presque fière. Mais face à la Gutts, elle maîtrise, sait exactement où appuyer pour faire mal, pour armer l’autre, et c’est presque confortable, de pouvoir mêler sa douleur à la sienne. « Non, je suis tout à fait sérieuse. Il sait garder son calme, lui. » Contrairement à elle. C’est petit, c’est méchant, parce qu’elle sait que si l’autre réagit aussi violemment, c’est à cause de tout l’amour qu’elle lui porte, de cette amitié si précieuse qui les unies. Mais elle met tout ça de côté, prendra le temps de regretter plus tard. Pour l’instant, elle se sent piégée, coincée par le regard de l’autre qui cherche à la rendre coupable d’avoir pour une fois pensée à quelqu’un d’autre qu’elle-même et sa dépression, d’avoir voulu la préserver. Et quand elle éclate, c’est une réaction en chaîne qui s’enclenche, Sasha aveugler à son tour par les flammes alors que l’autre rejette la faute sur elle, et c’est dur de ne pas s’enflammer à son tour, de garder cette façade glaciale quand elle à l’intérieur, l’incendie ravage tout, cherche à s’échapper pour tout consumer, tout engloutir, finir de détruire cette clairière, cet instant. « Tu vois, ça ? » Et elle englobe l’autre d’un geste de la main, pour la désigner. « C’est exactement pour ça que j’ai appelé Sohan et que je ne t’ai rien dit. Parce que j’ai pas que ça à faire de gérer tes états d’âmes quand j’ai besoin d’effacer les traces. » Elle pousse un peu plus loin, peut-être trop loin, mais elle n’en a cure, toutes griffes dehors pour marquer l’autre, attisée par la jalousie qu’elle éprouve pour Sohan, par la rage que Dulcie laisse s’exprimer alors qu’elle fait un pas en avant, les enlevant les mots de la bouche. Parce oui, elle voulait l’épargner. Oui, elle ne voulait qu’elle l’apprenne, jamais, que ça reste son secret, parce qu’elle se refusait de voir l’inquiétude s’imprégner sur son front, qu’elle ne voulait pas l’effrayer pour ce qu’elle ne considère que comme une simple rechute, un moment d’égarement qui ne s’est pas reproduit depuis, une impulsion à laquelle elle ne compte pas céder de sitôt. Mais alors que l’autre la dévisage, qu’elle l’observe, elle refuse de lui offrir cette réponse facile, logique, et pousse toujours plus loin, prête à la faire craquer, n’ose même pas penser aux conséquences de ses paroles, préfère laisser les regrets pour plus tard. « Non. C’est moi, que je voulais épargner. M’épargner tout ce drama pour un instant d’égarement qui ne veut rien dire, et dont j’avais pas envie de faire tout un plat. » C’est froid, c’est glaciale, ça pue la mauvaise foi, mais elle tient ses positions, plante ses prunelles noires dans celle de l’autre. Qui pousse à son tour le vice, et ça vient toucher la corde sensible alors que le mot s’infiltre en elle comme un poignard qu’elle lui enfoncerait lentement dans la poitrine. Sa respiration s’accélère alors qu’elle fulmine, qu’elle cherche comment reprendre le contrôle, mais ça lui échappe, ça craque de partout alors que les larmes menacent de s’échapper. « Chanceuse ?! T’es sérieuse, là ? Tu sais quoi, pas de souci, la prochaine fois je me raterai pas, comme ça tu seras tranquille, épargner à vie de mes conneries ! » Elle s’emporte, fait volte-face, déterminée à fuir, quitte à se perdre dans la nuit.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyVen 17 Avr - 19:39

Le retour de fouet ne se fait pas attendre. Chanceuse, le mot qu'elle trouvait redoutablement ironique entre ses propres lèvres se couvre de vitriol dans celles de Sasha. Devient laid laid laid. Les traits de Dulcie se réarrangent en une expression scandalisée, prenant comme offense personnelle ce qu'elle voit comme de l'incompréhension volontaire. Not what she meant, cela va sans dire, mais force est de reconnaître le coup de maître indéniable de la part de celle qui a désormais le droit de se placer en victime. Dulcie ne s'arrête pas pour contempler ce que l'arrière-boutique de son cerveau sait déjà : que c'est anormal que ce qui était, en essence, l'aveu forcé d'une vulnérabilité, se soit transformé si vite en champ de bataille. Il n'empêche que la ligne est mince entre silence et mensonge et pour Dulcie l'Inconditionnelle, cela fait longtemps qu'elles l'ont effacé sous la semelle des bottes. Ne pas se confier auprès d'elle au sujet de ses entailles relève de la trahison. Se fier à Sohan, par contre, c'est carrément de la perfidie. Elle en est toujours bouleversée lorsque Sasha lui présente l'arrière de son crâne et fait mine de s'éloigner. Oh no she didn't. Prévisible parce qu'obéissant à une logique personnelle mais constante, Dulcie se presse vers elle. Deux grandes enjambées et une inspiration qui brûle. C'est la colère, ou fait-il vraiment si froid ? Elle l'attrape par le revers de la veste —pas la manche, leçon retenue— et la fait abruptement pivoter vers elle, les joues baignées de carmin. "Et tu veux fuir où en pleine nuit, primadonna ? Tu dors dans mon lit ce soir !" Pot calling the kettle black, absolument, et au regard que Sasha darde sur son accusatrice, elles le savent toutes les deux. Puisque Sasha lui a déjà reproché son drama, elle a grillé cette carte. Dulcie n'a donc rien à perdre à l'user jusqu'à la corde. D'où la grande hypocrisie. Elle a toujours été, et de très loin, la plus grande tragédienne des deux, contrebalançant l'élégante apathie de Sasha avec son goût propre pour les envolées verbales et émotives. L'argument tient malgré tout : nuit noire et elles sont en plein milieu d'une sleepover à l'orangeraie. Si Sasha n'aurait sans doute pas trop de mal à rentrer chez elle sans attirer les questions de quiconque, Dulcie a des comptes à rendre auprès des grands parents qui seront indubitablement surpris de ne pas trouver l'invitée au petit dej. Sasha ne peut raisonnablement pas lui faire ça. Les matins sont la partie favorite de Dulcie ; repliées sur les fauteuils du porche, chair de poule sur les quatre jambes nues, les lèvres teintes pourpres par les grandes gorgées de jus d'orange sanguine, fraichement pressé par une Dulcie qui a à cœur d'être une hôte irréprochable. Meaning: cette nuit, Sasha est à elle. Elle ne s'en ira nulle part. "Mes états d'âme ? Redis-moi ça pour voir ? T'es la personne que j'aime le plus SUR TERRE, et je ne veux pas que tu MEURES. Ça t'a l'air d'un état d'âme ?" L'important est souligné par la voix qui crisse et crise. Qui, derrière des airs si scéniques, ne véhicule que sincérité. La prise sur le tissu est implacable —que Sasha se débatte, pour voir. Dulcie est plus que prête à en rajouter une couche. À rouler au sol s'il le faut. Au lieu de quoi, son cœur s'emballe et ralentit abruptement le rythme de ses sentiments. Un ballon qui se dégonfle, et ce sont les épaules qui retombent, découragées. Un instant d'égarement ; yeah, right, elle n'a aucune intention d'y croire. "Sasha... Pourquoi tu m'as pas dit que ça allait si mal ?" La compassion se pointe, fashionably late, à la fête. Alors même qu'elle prouve l'existence d'un fond de décence, elle le dément aussitôt en plaçant Dulcie fermement au centre des négociations. Plus rien à fiche de rentrer tête la première dans les accusations de Sasha, de leur donner du grain à moudre en prouvant que tout est bel et bien ramené à elle ou n'est pas. Dans l'immédiat, il est plus important d'obtenir des réponses que de monter son dossier de défense. Elle est persuadée de pouvoir lisser les accrocs causés par ses défauts plus tard, lorsque leurs températures seront redescendues et qu'elle se blottira sous les draps, murmurant de nouvelles légendes au dessus du sillon de couette entre leurs deux flancs.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyMar 21 Avr - 11:34

Elle n’a pas le temps de faire trois pas qu’elle se trouve stoppée dans son élan, tirée en arrière par la main impérieuse qui vient attraper le revers de sa veste, ne lui laissant pas d’autre choix que de se retourner pour faire face à la primadonna en puissance. Elle roule des billes, alors qu’un soupir d’exaspération franchie ses lèvres, ne sait même pas quoi répondre. Parce qu’elle sait que l’autre à raison. Qu’elle ne risque pas de fuir bien loin au milieu de la nuit, pas tout à fait certaine de retrouver son chemin hors de l’orangeraie dans l’obscurité. « N’importe où, tant que c’est loin du drama de série b. » Argument déjà utilisé, certes, mais seul pique à laquelle elle ose encore se raccrocher, peu désireuse d’envenimer encore plus une situation qui commence à devenir trop chargée pour elle, l’atmosphère devenue si lourde qu’elle sent ses poumons se comprimer en elle, la respiration qui se fait difficile, bloquée par ce poids qui lui écrase la poitrine. La déclaration théâtrale de Dulcie qui vient enfoncer le dernier clou dans son cercueil, la met face à ses propres torts, face à l’inquiétude sincère de la douce, et elle ne peut que fuir son regard alors que les mots viennent la transpercer, brûle plus qu’il ne réchauffe le myocarde meurtri. Elle croise les bras devant sa poitrine alors que le regard se concentre sur les aspérités du sol à ses pieds, qu’elle essaie de faire taire cette petite voix dans sa tête qui lui dit que non, elle ment, ce n’est pas possible. Cette part d’elle qui refuse qu’on puisse l’aimer, pas pour ce qu’elle est, et surtout pas dans ces moments-là, où elle se fait mauvaise et attaque sans réfléchir. Impossible. Elle pince les lèvres, empêche les mots de s’échapper, empêche la part d’elle qui souhaiterait voir l’autre disparaître s’exprimer. Lutte intérieure qui l’épuise bien plus que ce qu’elle ne voudrait l’admettre, part d’ombre qu’elle ne laisse jamais sortir au grand jour, qu’elle estime bien trop noire pour l’avouer aux autres. Comment dire à ceux qui l’aiment qu’elle pense sincèrement qu’ils font une erreur, en s’attachant à elle ? Qu’ils sont stupides de croire qu’elle ira mieux comme ça, du jour au lendemain ? Qu’il n’y a rien en elle qui justifie cet élan d’amour ? Qu’il ferait mieux de retourner à leur vie qui serait beaucoup plus simple s’ils n’ont pas à s’inquiéter constamment pour elle ? Et de son côté, elle se trouverait libérée de cette pression qui l’étouffe, cette peur de décevoir, de blesser, de faire de la peine à ceux qui acceptent de faire un effort pour elle, sans se rendre compte que parfois, c’est trop lourd pour elle. Quand la Gutts pose la question tant redoutée du pourquoi, sur un ton beaucoup plus calme qu’auparavant, ses envolées dramatiques pour l’instant essoufflées, la petite voix essaie de sortir, de s’exprimer enfin, de se libérer de ce poids, mais elle la contient, se retient de justesse, l’enfonce au plus profond de son cœur, dans sa boîte qu’elle referme à double tours. Reste sur sa ligne de défense habituelle, logique, réaliste. « Sincèrement, je… je voulais pas que tu t’inquiètes, vraiment. Je… C’était juste, un moment d’égarement ? A peine fait que je le regrettais déjà ? » Et elle est sincère. Pour une fois, elle n’a pas ressenti ce besoin pressant de continuer, de s’attaquer au deuxième bras, ni sur l’instant, ni dans les jours qui ont suivi. La vue du sang sur le blanc éclatant de la salle de bain a été beaucoup plus brutale que d’habitude, comme un rappel à la réalité, jetant une lumière trop franche sur ce qu’elle venait de faire. Elle lève enfin les yeux vers la douce, essaie de ne pas flancher alors qu’elle plante son regard dans le sien. « Je compte pas recommencer de sitôt. Promis. »
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyVen 1 Mai - 17:39

Ledit drama de série b s'offusque de la comparaison, réceptionnée avec une bouche en O sous un nez plissé. À peu de choses près de porter le dos de la main au front ; précisément parce qu'il est hors de question de lui donner raison. Le coup est parfaitement envoyé, moins parce qu'il l'accuse de virer dans le mélodrame que de virer dans le mélodrame cheap. Quitte à faire dans le trop théâtral pour Sasha —Dulcie appelle cela une expression saine de ses sentiments, mais chacune sa terminologie et ce n'est certainement pas Ice Queen Over There qui risque d'en comprendre soudainement l'intérêt— elle se préfèrerait gothique, elle se préfèrerait élisabéthaine, et d'être une amie farouchement présente, elle s'imagine avoir droit à au moins ça. Présomption de sophistication : elles sont au clair de lune, oui ou merde ? Alors que tous les sens —ceux qu'il lui reste— lui hurlent de lâcher Sasha comme s'il s'agissait d'une flamme nue, Dulcie tient bon. Est persuadée, à même les os, que son amie risque de s'évaporer à la seconde où elle lâchera prise, pertinemment consciente que sa crainte s'explique par la métaphore, "l'instant d'égarement" que sa peur ne parvient pas à couvrir des mêmes euphémismes auxquels Sasha a recours. Dulcie, versée dans les excès et les raccourcis, voit la minimisation comme un signal d'alerte indiquant que tout va mal, qu'elle n'a rien vu, que rien ne va mieux, qu'elle est la pire des amies et craint de, pour cette raison, perdre la meilleure. Sous sa veste cirée, Dulcie tremblote, son cocktail personnel de colère et désarroi ayant permis au froid, jusque là maintenu à distance par le sentiment d'aventure, de la rattraper. Joues rougies par son déferlement d'émotions, la poitrine qui se soulève en écho des cris, mèches asymétriques balayant les épaules —douloureusement consciente qu'avec tout ledit drama de série b, Sasha n'a jamais eu le temps d'arriver jusqu'à la partie droite de sa chevelure— elle sait qu'elle doit avoir l'air plus désaxée que jamais. Elle croit en lire la confirmation dans le regard de Sasha, posé sur elle avec ce qui ressemble méchamment à de l'effroi, et il y a quelque chose de décourageant dans la certitude que, actuellement la plus instable des deux, elle offre du bien mauvais terreau à ses arguments qui, sur papier, restent pourtant solides. Sasha est supposée être la plus fragile d'elles deux ; c'est ce que prétendent les bandages, le séjour en clinique, la dépression. Comparée à quoi Dulcie est une success story, right?, elle qui a si bien surmonté le deuil, équilibrée et rationnelle, illusion qui n'a jamais été aussi bien démentie que ce soir. Mise sous pression puis fissurée, l'emportement qui se distille en échardes de chagrin. Les yeux rivés dans ceux de Sasha, elle déglutit. Prend les promesses très au sérieux. "Tu promets-promets ? Cross your heart, hope to not die?" Les jérémiades seront, avec un peu de chance, trop sincères pour risquer de passer pour des accusations. No use crying over spilled milk, certes, mais les dégâts laissés par le sang ont tendance à être un brin plus permanents et elle sanglotera tant qu'elle l'estime nécessaire. "Sweetheart, comment tu voudrais que je le prenne ? Bien sûr que je suis blessée, tu fais plus confiance à un étranger qu'à moi. C'est injuste qu'il le sache, qu'il ait eu l'opportunité de t'aider, et pas moi —peu importe ma réaction," addendum ajouté précipitamment, qui anticipe l'argument de Sasha et veut le neutraliser d'entrée de jeu. Hors de propos que Dulcie ne parvienne pas à garder son calme et s'adonne au drama —ou toutes les autres insultes mal camouflées que Sasha aurait l'idée de lui asséner. C'est ça l'amitié, de la façon dont elle la réclame et de la façon dont elle l'impose. Inconditionnelle quitte à ce qu'elle soit houleuse, prendre le pire avec le meilleur. Y compris quand, au comble de sa self-righteousness, Dulcie n'a aucun scrupule à qualifier Sohan d'étranger. Symptomatique de  ses sentiments, embarrassants par leur simple volume, qu'elle insiste à maintenir contre lui. Épitre de Jacques, "mais toi qui es-tu qui juges le prochain", et si, elle est bien forcée de naviguer les secrets et la distance de Sasha Love l'occasionnellement bien mal nommée, cette dernière devra composer avec son penchant pour l'hyperbole. "Ils datent de quand ?" Regard entendu coulé vers l'avant-bras tandis que, à contrecœur, les doigts de Dulcie lâchent précautionneusement prise. "Raconte-moi. Moi je te dis tout." La voix est faible, toujours filtrée par parts égales d'affection et de peine —à croire qu'elle est la grande victime de la situation. Au moins, Dulcie a le mérite de croire les platitudes qu'elle prononce avec ferveur.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyLun 4 Mai - 11:46

Les flammes semblent enfin s’éteindre dans le regard de la douce, pour laisser place à ce qui semble être du chagrin, et ça lui vrille le cœur de la voir dans cet état, d’être la cause de cette explosion nucléaire qui ne laisse place qu’à la tristesse et au désarroi. On ne parle que trop peu du calme d’après la tempête, celui qui laisse le terrain nu et ravagé, avec tout à reconstruire, les dégâts à évaluer, les blessures à panser, dans la mesure du possible. Les morts à déplorer. Sasha lâche un soupir alors que la Gutts se fait insistante, exige la promesse qui ne laissera place à aucune équivoque, et la Love oblige, offre son auriculaire en un geste aux apparences si enfantines mais aux implications bien réelles. « Promis-promis. » Elle se rattache au pas de sitôt, trois petits mots qui lui laisse encore une marge de manœuvre, la simple possibilité de pouvoir encore déraper venant alléger le poids considérable d’une promesse qu’elle n’est pas entièrement sûre d’être capable de tenir, alors que la pression même du serment vient déjà l’écraser. Dulcie lui coupe l’herbe sous le pied, vient lui interdire son argument préféré, trop évident à force de le brandir vaillamment comme la défense ultime expliquant son silence sur les marques encore vives à même la chair. Elle prend une inspiration, s’apprête à parler, mais les mots s’échappent, lui font défaut alors qu’elle cherche une autre raison pour expliquer son choix. « C’est pas une question de confiance, c’est… Je sais pas quoi te dire d’autre. C’est pas juste ta réaction, c’est… » Elle revoit le sang coulant de ses bras, gouttant sur le tapis, dans l’évier, avant que Sohan ne vienne faire tout disparaître. Elle se revoit, le visage déformé par les sanglots, sa main venant s’écraser contre la joue de Sohan. « Je veux pas que tu me vois comme ça. » Elle fuit le regard qui se fait trop pénétrant à son goût, incapable de la regarder dans les yeux alors qu’elle offre cet aveu à cœur ouvert. Ça lui arrache la gorge de prononcer ces mots, l’honnêteté et la sincérité venant lui rapper la langue plus violemment que la facilité du sarcasme auquel elle est habituée. Mais c’est la vérité. Elle se refuse à se laisser aller à ses phases les plus sombres devant celle qui semble lui accorder cette attention si particulière, la peur de réussir à finalement la faire fuir venant lui ronger les entrailles. Le concret la rattrape, et c’est presque plus facile, de se rattacher à quelque chose de physique, de quitter le domaine de l’émotionnel l’espace d’une seconde, ce monde trop incertain et trop angoissant pour elle qui préfère taire ses sentiments plutôt que de les déballer au grand jour. « Une semaine, plus ou moins. » La main de Dulcie la lâche enfin, mais l’envie de s’enfuir au milieu des orangers dans la nuit s’est depuis longtemps envolée. Elle lâche un soupir, pas tout à fait certaine de vouloir s’engager sur ce terrain. Elle préfèrerait de loin passer à autre chose, laisser l’erreur derrière elle plutôt que de remuer le couteau dans la plaie – au sens figuré uniquement, cette fois. Mais elle la connait, la Gutts, sait pertinemment qu’elle ne lâchera pas le morceau. Alors autant baisser les armes, pour un temps, céder aux caprices de l’autre après une bataille trop acharnée pour lui laisser la force de résister plus longtemps. « Okay… mais laisse moi le faire en finissant ce qu’on a commencé, parce que ça ressemble à rien. » Faible sourire qui vient essayer de détendre l’atmosphère alors qu’elle se saisit de sa main pour l’entraîner vers la souche, ramasse les ciseaux laissés au sol dans le tumulte pour reprendre la coupe à moitié achevée. Mais c’est aussi pour s’assurer que Dulcie lui tournera le dos, et qu’elle pourra ainsi fuir toute expression qui pourrait s’échapper du regard de la douce. Elle se concentre sur les mèches qui glissent entre ses doigts, essaie de mettre de l’ordre dans ses idées alors que les ciseaux s’activent. « Je sais pas vraiment quoi te dire, tu sais. C’est juste… Y a des périodes comme ça, où je… J’ai l’impression de pas exister ? C’est con, je sais mais… j’ai l’impression de pas être réellement là, parfois ? » Elle cherche les mots justes, mais le sentiment est si abstrait que ça lui semble mission impossible.
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Dulcie Gutts
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyDim 17 Mai - 19:57

Le corps sur vibreur, Dulcie tremblote tellement qu'elle buzze. Le trop-plein d'émotion se manifeste de la façon la plus ridiculement littérale qui soit, et sa frustration gronde. Elle serre les poings. Façon tout aussi premier degré de maintenir le surplus sous contrôle et éviter qu'il se manifeste dans des larmes de rage qui risqueraient d'inciter plus d'embarras que de compassion chez Sasha. Elle est éléphant dans le magasin des émotions fragiles d'une Dulcie en porcelaine, intrinsèquement maladroite car elles lui sont étrangères, Sasha qui manipule mieux l'engourdissement généralisé tandis que Dulcie somatise ses excès sentimentaux. Malgré l'image d'élégante apathie que Sasha cultive, tout porte à croire qu'il n'y a personne de mieux placé pour comprendre l'envie de bondir en dehors de sa propre peau. Derrière le prétexte de complémentarité qui sert à justifier qu'elles s'aiment autour de leurs tempéraments opposés, elles ont au moins ça en commun. Il n'y a qu'en termes d'un espoir de libérer la pression intenable qui s'amassait à l'intérieur que Dulcie peut envisager de comprendre la tentation de porter une lame à son poignet. Ça a l'air si Romantique, de la position d'insouciance naïve où elle se trouve. Un geste si brutal et souverain, dont elle envie presque le courage. Sous cet éclairage, elle réalise douloureusement son propre acharnement à mettre son intensité au service de causes qui paraissent futiles par comparaison. Sasha, nettement supérieure dans sa robe de mystère funeste, parle une autre langue de souffrance. Dulcie veut pouvoir la plier à son propre vocabulaire, jusqu'à lui prouver qu'elle n'a rien à craindre de ses réactions ; tu vois, on se comprend, le suraigu et le contondant sont synonymes. La confession de pudeur lui fait mal —est même à deux doigts de la vexer. L'idéaliste ne se contente de rien de moins que l'intimité absolue qu'elle voit comme ce qui se fait de mieux en termes d'amitié. Elle veut que Sasha lui montre tout, et elle se fantasme suffisamment mature pour avoir les réponses à toutes ses aspérités. "C'est le rôle de personne d'autre de te voir comme ça," semi grommelé au milieu de ses trésors de douceur volubile. Son besoin d'être la favorite est tellement encombrant qu'il l'étouffe. En l'absence d'une sœur qui partagerait les gènes c'est à Sasha que revient le rôle de l'inconditionnelle, et plutôt mourir que de laisser une seule de ses fonctions échoir à quelqu'un d'autre. Dulcie exige d'être confidente, alliée, dame de compagnie et protectrice. Rien de moins que tout. Elle la suit à la souche avec plus d'entrain que de docilité, espérant retourner à l'état d'esprit complice plus tôt dès qu'elles se seront réinstallées dans leurs empreintes physiques. À ceci près qu'elles ont un secret de plus à enterrer dans la clairière, plus sombre mais pas moins précieux que le reste du folklore et les mèches coupées. Dulcie, capable de tout réécrire pour que ça se glisse proprement dans sa narration idéale, décide de voir les bandages comme une confession clandestine, d'autant plus lyrique que les enjeux sont grands. Sasha est dans sa nuque, les ciseaux grincent, et Dulcie prend une grande inspiration. Elle fait les calculs, tente d'accorder la timeline avec un supposé changement de comportement. Tente de mettre de l'ordre dans le purement Incompréhensible et se morigène de ne pas l'avoir vu venir. Dans le fond de son esprit, elle s'inquiète vaguement de ce qu'un état trop fébrile pourrait signifier pour sa nouvelle coupe. Dans le pire des cas, tant pis. Ses cheveux, capital précieux qu'elle n'avait aucun mal à lui confier tout à l'heure, sont devenus un sacrifice qu'elle est prête à faire au nom de La Communion. Les omoplates se figent. La voix terriblement familière dit des choses qui ne le sont pas moins. Ça lui glace le sang. Tire sur le cœur qui bat trop fort et laisse des marques. Sa nuque pivote précipitamment, trop vite pour que Sasha puisse le sentir venir, et Dulcie sent la lame de la paire de ciseaux rencontrer la peau tendre de son cou —et s'en contrefiche. Ses doigts attrapent la main de Sasha et la portent à l'intérieur de sa veste, contre le coton léger où le pouls se débat. Elle l'épingle de son regard qui déborde de signification, alors même que les lèvres tremblent. T'es ici. T'es toujours ici. Ça fera office de pacte, puisque partager du sang à travers des entailles fraiches dans leurs paumes serait légèrement trop approprié. "Fais un vœu. Tout haut. Quoi que ce soit, on a un an pour le réaliser. Wish upon a soulmate." À de plus rationnelles, il serait évident que Sasha a besoin d'aide éduquée, d'un spécialiste en blouse, des diplômes sur le mur —mais elles sont poètes. L'esthétique de l'orangeraie laiteuse devra faire office de thérapie. Si les conséquences sont belles, cela signifie nécessairement que la cause l'est aussi, et Dulcie est prête à tout pour donner aux cicatrices une raison d'être qui sera majestueuse —et qui l'inclura.
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MessageSujet: Re: how hopeless (sasha)   how hopeless (sasha) EmptyVen 22 Mai - 10:58

C’est le rôle de personne tout court. La réponse brûle les lèvres, mais le calme à peine retrouvé est si fragile qu’elle n’ose pas, garde sa réflexion pour elle. Assez de drama made in Gutts pour la soirée, Sasha aspire à plus de paix à partir de maintenant, même si ça signifie devoir céder, ouvrir la porte sur les aspects les plus sombres de son cœur qu’elle a l’habitude de garder pour elle. La noirceur de l’encre qui vient s’imprimer sur le monde immaculé de la douce, qu’elle aurait aimé préserver de la sorte. Ca, elle aurait dû y penser avant de venir entacher ses avants bras à l’encre rouge. Elle se laisse conduire jusqu’à la souche, et Sasha s’active à nouveau, ciseaux en mains, essaie de laisser voler ses états d’âmes dans l’air aussi facilement et légèrement que les mèches qui se laissent virevolter avec grâce jusqu’au sol. Mais les mots sont bien trop lourds de sens, la vérité sur son ressenti bien trop cru pour avoir cette légèreté, et ont plutôt l’impact du plomb que la douceur de la plume. La violence de la confession à la hauteur de la réaction de la Gutts, qui se retourne beaucoup trop vite pour le temps de réaction d’une Sasha encore assommée par le trop plein émotionnel qu’elle vient de vivre. La lame du ciseau laisse une trace rouge dans le cou de la douce alors que les yeux de la Love s’écarquillent d’horreur devant ce qui n’est pourtant qu’une égratignure quasi insignifiante par rapport aux marques qui se dessinent encore sur ses bras, à l’abri des bandages. « Dulcie, fais gaffe bor… » La fin du mot se meurt sur la langue alors que sa main se retrouve à nouveau prisonnière de l’impétuosité de la douce, plaquée contre la peau délicate où le palpitant s’agite alors que les yeux se figent dans les siens, le regard lourd de ces mots qui ne seront pas prononcés, et elle peut sentir sa gorge se serrer face à cette déclaration muette qui vient la transpercer en plein cœur. L’intensité de l’instant est presque trop forte pour elle, et peut sentir une douleur sourde qui part du myocarde pour se répandre dans tous le corps, venant appuyer sur les glandes lacrymales. Pour autant elle se contient, ravale les larmes qui menacent avant qu’elles ne débordent, plus habituer à maintenir une apparence de dépressive sans aucune émotion que de laisser filtrer ses penchants émotifs au clair de lune. Dulcie part de nouveau dans l’une de ses envolées oniriques et ça lui arrache un sourire alors qu’elle arque un sourcil, rassurée dans le fond de retrouver la Dulcie à laquelle elle est habituée, celle qu’elle maîtrise et qu’elle connaît par cœur. Elle lève les yeux au ciel, fait mine de réfléchir. Hésite dans son vœu, entre lâcher une bonne dose de sarcasme pour la taquiner, ou se plier au sérieux de l’exercice exigé par le regard impérieux. Elle finit par pencher pour la deuxième option, de peur de voir la foudre frapper une troisième fois au même endroit. « Je souhaite… d’être encore là dans un an, dans cette clairière, pour te couper les cheveux. » L’excuse facile qui cache des enjeux plus profonds quant à la fragilité de sa santé mentale, elle lui offre un de ces rares sourires emprunts de douceur qu’elle lui réserve, comme pour appuyer la promesse fébrile. « Et toi ? C’est quoi ton vœu ? » Hors de question qu’elle échappe à ses propres lubies.
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