ALL THE GOOD GIRLS GO TO HELL --

nom complet - ( b o r d i z z o ), lettres faussement dorées, l'acier impur recouvert d'une peinture ocre étincelante. descendance que l'on disait maudite jusqu'à ce que la lumière céleste vienne bénir ce patronyme sans prestige ni valeur. bordizzo, vestige d'un passé tapis dans l'ombre et la poussière. ( a n d r é a ), vénus accablée par un prénom originellement porté par les appolons. mélodie délicieuse aussi chaleureuse que le soleil enragé et que les ciels orangés. la vérité, la vraie, la véritable -- elle est pas aussi jolie. le paternel voulait un mâle mais il a hérité d'une fille mystique, parce qu'en italie c'est les mecs qui s'appelle andrea, pas les nanas aux cheveux longs.  surnoms - andréa qui se déforme sous l'accent américain, le "é" qui se transforme en "i" et très vite l'agacement d'une cacophonie, sous la langue anglaise, les lettres ne sont pas aussi jolies, harmonieuses. elles sonnent comme une blague de mauvais goût. certains finissent par abandonner et andréa devient a n d y, on l'américanise, on la masculinise et les regards étonnés des passants quand andy se cognent contre leur cage crânienne  et qu'une nymphe épineuse répond à l'appel, la font sourire. alors andy elle a finit par l'accepter.  lieu de naissance et date de naissance - ( new york city, little italy ) airs du pays natal, ils y vivaient dans la médiocrité la plus profonde mais la   chaleur des racines ancestrales faisaient tout oublier. ( 31st october, 2002 ) , déesse de la destruction, enfant maudite depuis sa venue sur la terre sacrée. le premier paysage déjà oublié, enfouie aux tréfonds de ses cellules grises fut celui d'une nature morte, silencieuse. les feuilles cramoisies tombaient sans bruit sur les dalles mouillées et les vitres pleuraient, on pouvait voir le contraste entre la douce brise d'automne et la ferveur humaine. et tandis que la nature s'éteignait et que les morts se retournaient sous leur pierre tombale, un être venait à la vie, laissant son premier souffle envahir la pièce et de ses grands yeux émeraudes imposer son règne de princesse sans trône ni couronne.     nationalité et origines - ( this is america ), âme tiraillée entre le pays d'accueil, tout ce qu'elle a jamais connu.  pays au capitalisme grotesquement majestueux qui lui a offert les plaisirs viscérales des billets verts. pays gravé sur sa peau constellée des souvenirs estivales de l'ascendance ( italienne ), l'italie autrefois connu qu'à travers les paysages qui se dessinaient sur le papier cartonné, les cartes postales des aïeux et de la famille restée au sanctuaire des bordizzo, peu attirés par l'illusion américaine d'une vie dorée. à nevada city depuis - (2 0 1 1 ), oh we won the lottery and two years later daddy bought a country club there and mommy write a book and became an online star and she wanted to get sunkissed, yikes.  classe à la rentrée 2019 - ( 12th grade, s e n i o r  ), et elle compte bien en faire son année. situation familiale - ( put on your doll faces ), hypocrisie aiguë, débris de souvenirs heureux -- ça remonte à loin. il y a bien longtemps que les sourires chaleureux ont laissé place à des grimaces crispées. bien trop radin pour se séparer et une nouvelle réputation à entretenir. celle de la famille soudée, de la famille parfaite, l'objectif tourné vers eux. spotlight. au centre de l'attention, une fois les caméras éteintes, le silence s'installe dans la luxueuse demeure. et andréa qui chantonnent (pictures pictures smile for the pictures) et les parents qui dorment chacun de leur côté, dans un lit trop grand pour une personne.   situation financière - ( r i c h  k i d s ) fortunés, riches. mots interdits, mots lointains -- mots qui semblaient intouchables, qu'ils n'auraient jamais pensé être un jour associés à leur humble patronyme, vermines de la classe moyenne. chanceux d'un jour, crésus est venu bénir leur miséreux quotidien. le champagne coule aujourd'hui à flot, les voitures de sports s'enfilent dans leur cour privée et les caméras fusent sur l'excentrique famille qui pavane leurs richesses descendue tout droit des cieux, un rictus au coin des lippes rosées. statut civique - ( one, two, three -- peter, paul and mary ) véritable tragi-comédie dont elle est l'héroïne, la passion qui brûle tout son être, la flamme bien trop forte pour être éteinte. il lui est impossible de résister, l'impulsivité qui coule dans ses veines, l'envie de briller, d'être le centre de l'attention. alors elle n'a su dire non et elle n'a su dire au revoir. reine des cœurs, elle s'amuse avec ses deux amants, belle mais cruelle.  les rideaux s'ouvrent, la scène s'éclaire et le jeu de l'amour et du hasard commence. le public se tait, spectateur d'un désastre amoureux.  orientation sexuelle - ( humans ) si l'humain est agréable aux iris, alors andréa peut fantasmer bien que seuls les adonis ne l'aient fait pour l'instant frisonner. elle ne ferment pas complètement les portes à la frivolité des aphrodites. traits de caractères - incertitude est ce qui la définit le mieux. gamine perdue entre ses bijoux et ses jouets d'enfants, le nounours délabré et les vêtements de créateurs. elle masque la peur qui dévore son esprit derrière un mécanisme de défense. solaire, sourire faux, rires exagérés. elle respire la joie de vivre tandis que ses poumons suffoquent par tant de mensonges. un brin névrosée, troubles émotionnels provoqués par des symptômes fantomatiques bipolaires. il n'y a jamais de nuances de couleur, le gris absent de son vocabulaire, un jour c'est blanc et l'autre aussi noir que les profondeurs de l'obscurité. inconstante comme la beauté du monde, elle aime puis elle n'aime plus. impulsive, destructrice, elle est une pluie d'étoiles filantes, elle est une rafale de vent, elle débarque dans ta vie sans prévenir et repart aussitôt. elle aspire l'admiration de certains et la hantise d'autres, charismatique, elle sait manier les mots, maîtresse de l'éloquence, marionnettiste des lettres écarlates. manipulatrice hors-paire qui sait obtenir ce qu'elle veut. avide de vivre, à fond. passionnée, indomptable, elle est un electron libre, elle est le feu ardent des nuits moroses, elle est le tympan qui vibre quand la musique est trop forte. calculatrice, intelligente, elle cache son génie méphistophélique derrière le masque contemporain de la beauté angélique. traits divinement sataniques, nymphe démoniaque. elle est le rêve le plus cauchemardesque, mirage des nuits blanches. l'ego trop gros pour reconnaître ses torts, elle sait tout ramener à elle autant qu'elle connaît toutes les ruses pour que l'on fasse preuve d'indulgence face à ses fautes. vipère perfide, renarde à deux têtes, elle émane la bonté et la naïveté tandis que dégouline sur sa peau satinée la plus odieuse imposture.  avatar -sonia ben ammar. groupe - golden hours.

matière préférée - ( le français ), la langue de molière, dramaturge adoré de l'italienne et puis ça fait classe sur le curriculum vitae. ( la littérature anglaise ), la gamine a toujours été plus littéraire que scientifique, les chiffres c'est pas trop pour elle mais les lettres se forment et se déforment en parfaite harmonie. elle se dit apprentie de shakespeare, future star de ses propres pensées, trop brillante pour être dicter par les autres. ( le club de débat ) imbattable, elle n'est jamais à court d'argument, les idées fusent, intrépides, perspicaces. les mots se veulent brefs, tranchants, pertinents. il faut que ça marque les esprits. ( le théâtre ) le bruit du vieux bois de la scène qui grince sous ses pas gracieux, le papier jauni, les costumes. et surtout les lumières qui explosent en pluie d'étoiles sur son visage séraphique, l'acclamation à chaque fin de pièce qui fait vibrer sa poitrine. cette sensation de légèreté quand les rideaux se soulèvent, l'émotion qui la remplit. plus une passion qu'une vocation, aujourd'hui ce n'est pas sur les planches qu'elle s'imagine mais sur un plateau de tournage, comédienne de toute une vie. elle veut nourrir son avidité par la reconnaissance artistique et la célébrité malsaine.   sport préféré -faux-monnayeuse à temps plein, elle veut noyer toutes traces de sa pauvreté d'autan. exerçant les clichés sportifs de la haute société ( tennis, équitation, golf ) et les prémices de l'échelle sociale qu'incarne le cheerleading dans le milieu impitoyable qu'est le lycée.  livre préféré -
Multiplicité suffocante des œuvres littéraires, incapacité à rester singulière mais deux œuvres marquantes toutes détentrices d’une douceur amèrement addictive. le ravissement de lol v stein , signé Marguerite Duras. poésie illusionniste sur l'amour d'une pureté à la féroce rareté, démiurge démoniaque d'idéologies démesurées. Et le classique intemporel, the beautiful and the damned de F. Scott Fitzgerald, à la narration parnassienne, au lyrisme romantique agrémenté d'une modernité et d'un cynisme profondément efficace. artiste préféré - Lana Del Rey, l'organe qui s'emballe à chaque écoute, le carmin écarlate qui se réchauffe claquant contre les parois de la carnation. orgasme auriculaire quand sa voix de velours prend possession de sa playlist, remède contre le blues, fuite éphémère dans le monde des rêves. obsession malsaine pour les paroles qui font mal, pour les voix douces mais puissantes, pour les divas de toutes époques ou les artistes incompris. inondation de drogues mielleuses dégoulinantes, remède sans faille pour un aller simple au pays des merveilles.  marque de vêtement préférée - Copie-collée des insta modèles, elle porte du gia, du brandy melville, tout ce qu'elle trouve de plus cher sur urban outfitters. elle y ajoute un peu de vintage et du chanel pour donner l'apparence qu'elle est originale alors qu'au fond elle est banale as fuck. mais la couture n'est qu'au second plan. Princesse contemporaine à l'exquise physique féerique. être céleste dont les vêtements sont en réalité éclipser par sa magnificence naturelle.  marque de ton téléphone - iphone xs, jusqu'à que le onzième sorte et quand il sortira elle attendra le douzième. réseau social préféré - instagram, Fantasme de la réalité, parodie améliorée d'un monde utopique où la perfection n'est plus qu'une légende urbaine. Ancrage d'un souvenir dans le temps qui semble se figer pendant un instant.