- bébé serre moi fort que j'oublie que c'est le chaos (cosmo)

ni bien, ni mal, certaines existences n’ont pour seul but que de vivre, subir et explorer parmi les âmes qui errante sur ce monde si imparfait. l’imparfait, violente étiquette éditée sur une famille de la troisième rue, à peine de quoi s’offrir un toit convenable, juste se terrain à bâtir jamais habité, une sorte de mobilisme et la vie sommaire d’une famille aussi instable que les chutes du sumatra. cosmo se perd dans la déraison, enfant du martyr, père sans vie au fond du canapé, loque bouffée par la vie, pas l’envie d’une famille exemplaire, brisé par les rêves trop ambitieux d’une femme-enfant. pourtant, il a voulu assumer jusqu’au bout, père loin d’un exemplaire, mais suffisant pour survivre. et cosmo continue sa route à l’inverse des autres. mère absente la plupart du temps, obsédée par l’argent des autres, tentatrice d’une brèche hors de la norme. il suit le mouvement, s’installe avec le padre dans ce temple de la miséricorde, tenu au minimum,  jamais plus sale qu’une chambre d’adolescent. des frères, des soeurs vivent au delà de ses murs, pères différents, aucune concordances de temps. cosmo ignore tout, préférant de loin de contenter du peu qu’on lui met entre les doigts. enfant turbulent et silencieux, communication brève et problème de comportements ruinent son enfance. souvent délaissé  par ses camarades, mauvaise réputation qui poussera l’enseignante à faire appel aux services sociaux à peine la troisième année terminée. mais le père fait ce qu’il peut, dénué de cette capacité innée qu’on les parents pour la sécurité de leur progéniture. padre est beau parleur, dupeur, il relie tout le monde à sa cause et empêchera la mère de s’imposer, rôle qu’elle se plait à ne pas prendre. et les années suivront la même ligne directrice; précaire, neutre, vouée au silence.

cosmo a du mal à comprendre toutes ces histoires, il ne recherche plus la présence réconfortante de l’adulte depuis longtemps, précurseur d’une liberté inconditionnel que personne ne doit lui enlever sous peine de vengeance immédiate. le gamin est difficile à cerner pour les plus grands, difficile à supporter pour ceux de son âge. mais il se plait à croire que les super-héros qu’il a en tête, seront à jamais liés à ses convictions juvéniles, portant haut et fort la bannière de l’enfant plus ordonné, caché sous une cape trouée,  cousue d’incertitudes. il est dur au mal, vaillant et toujours aussi mystérieux, on ne donne plus de mots à ses multiples bousculades et manigances, punit toute la sainte journée pour n’être que le reflet du déséquilibre qui la vu naître. rares sont les moments où la douceur s’éveille en lui, mais ils existent, vibrants d’une nouvel ère, faisant souffler son père du repos du guerrier pour de courts instants.

et puis les années ont passé et le père n’a plus trouvé de travail. privé d’une vie parsemée entre socialisation et sorties amicales, il devient gris, un peu plus chaque jour et la dépression le guette bien trop rapidement aux yeux de l’adolescent déjà aveuglé par la maladie grise comme il aime l’appeler. cosmo ne rentre chez lui que tard à présent, fuyant la présence omniprésente du paternel scotché sur son écran de télévision, verre entre les mains. il n’est pas violent dans les gestes, mais dans les paroles, alors le vagabond continue de fuir la parole, laissant lâchement l’empreinte du père sur sa vie et ses coups durs. il a quinze ans et la tête ailleurs, basculé dans un enfer qu’il ne nomme pas, foyer inexistant aux allures de beuverie quotidienne, honte prenante à la gorge de celui qui reste malgré tout, un enfant. cosmo se perd dans les rues de cette ville dans laquelle il a grandi, cherchant naïvement des repères dans le macadam et des souvenirs dont il serait fier. et la vie veut qu’les instants dehors deviennent plus importants que tout le reste, que les potes deviennent la famille et que le lycée s’impose en sanctuaire.

il devient le marginal dans toute sa splendeur, aux yeux des autres un gars de plus pour faire foirer une soirée convenable ou foutre le bordel en cours. pourtant il ne parle toujours pas cosmo, préférant ne pas agrémenter les rumeurs  sur sa véritable personnalité et identité. du laisser-aller, j’m’en-foutiste, de la flemme chronique assumée pour déculpabiliser sur son réel niveau intellectuel; il n’a plus rien du gamin lambda qui va en cours pour le plaisir de rassurer ses parents. les études supérieures il le sait, ne seront pas au programme, défaitiste, son destin ne rimera jamais avec réussite financière ni même avec bon salaire. alors il se contente du minimum vital, préférant sortir et vivre chaque seconde de cette vie à sa manière, sans contrainte forcée. sauf qu’au fond cosmo, il a le bide tordu en deux de pas pouvoir être vraiment lui-même, d’éviter les crises du padre à chaque fois qu’il passe le pas de la porte après que le bahut ai appelé. il passe de fille en fille pour essayer de se sentir exister sans jamais vraiment aller au bout d’la chose, juste pour se rassurer un peu pendant quelques semaines, avant de terminer par un texto sale et sans coeur.