(kana) sayonara kanako -- さよなら 佳南子

nom complet - kanako (佳南子), l’enfant béni, celle qu’elle rêvait de devenir. shinohara (篠原), les champs d’herbe de bambous, ceux qu’elle espérait traverser. pour ceux qui l’avaient nommé, elle était la miraculeuse réalisation de centaines d’années de légende insufflées dans quelques caractères. selon ses propres critères pourtant, elle n’était que fraude. parfois, elle se sentait coupable, d’être née kanako. elle aurait pu être n’importe qui d’autre et de temps en temps, elle le souhaitait.

surnoms - il n’y a que kana. pas de traduction, pas de kanji, pas de réprimande désappointée d’un parent déçu. il n’existe qu’elle. kana. kana est facile à retenir. kana sonne local. kana glisse sur les lèvres comme un baiser avec la langue. kana. kana. kana. c’est un joli prénom, kana. elle se le répète si souvent qu’elle a fini par en oublier le sens. peut-être n’y en a -t-il jamais eu ? ça doit être ça. kana, ça ne veut rien dire et c’est très bien comme ça.

lieu de naissance et âge - pas une nuit ne passe sans l’imaginer en rêve, kana se languit de la revoir encore : osaka, sa maison du bout du monde. c’est un jour après l’amour, le 15 février 2002 qu’elles se sont rencontrées pour la première fois ; l’enfant et la ville, sa première et plus grande dévotion. kana n’a que dix-huit ans mais elle redoute déjà de voir le temps glisser entre ses doigts. quand elle ferme les yeux, elle est éternelle.

nationalité et origines - au japon, elle a tout pris : sa nationalité, ses origines, ses couleurs et ses croyances. c’est à des kami d’une religion d’antan qu’elle adresse toutes ses prières, à genoux, en contemplation dans la confidence de quatre murs, avouant à demi-mots à des dieux presque oubliés à quel point le lever du soleil lui manque.

à nevada city depuis - le nouveau départ raté, là où son père espérait trouver à nouveau le secret de la félicité. contemple la ville au milieu des pins comme une oasis à la fin du monde et soupire d’ennui. kana voudrait partir. elle le voulait déjà cinq ans plus tôt (été 2015) quand elle y posait ses bagages, mais son désir n’a fait que grandir avec le temps. pourtant quand elle pense à sa grande escapade, ses muscles se figent, son souffle se coupe. elle ne peut pas partir. il y a quelque chose dans l'air chargé de résine de nevada city qui l’empêche de s’en aller, elle, qui n’aspire qu’à disparaître.

classe à la rentrée 2019 - junior year à gold oak private. son année de retard lourd dans les jambes, elle voit finalement la ligne d’arrivée se profiler à l’horizon. derrière, un précipice. kana voit son avenir à travers un filtre déformant, changeant les ombres en horreur. traine alors sa carcasse indolente dans les couloirs qu’elle craint de quitter espérant apprendre entre cet instant et le suivant, le secret pour arrêter le temps.

situation familiale - famille éclatée, éparpillée entre les cendres d’une mère morte et les vestiges d’un père désabusé. de lui, il ne reste que son ombre flânant, cossarde, le dos courbé par le deuil, indifférente au soleil ou à la pluie. d’elle, il ne reste qu’une urne. et quand l’indifférence devient insupportable, quand le silence monte le son jusqu’au point de l’assourdissement, kana disparaît. parfois pendant des jours ; préférant mille fois être seule plutôt que de passer une autre seconde à être ignorée.

situation financière - sustentée par le salaire de son père tantôt apathique tantôt professeur d’histoire négligeant à silver creek high et ses propres revenus en tant qu’employée au cinéma, sa situation est moyenne. pas assez riche pour fricoter avec les élites de son école ; pas assez pauvre pour gagner son badge d’honneur avec l’établissement rival, kana est parfaitement ordinaire, absolument quelconque.

statut civil - galante désespérée soupirant d’amour pour ce qu’elle ne pourra jamais atteindre. elle chasse après un nuage, persuadée du romantisme d’une poursuite sans espoir. kana a fait le choix de donner son cœur à quelqu’un qui, elle le sait déjà, finira par le briser. et parce qu’elle s’obstine dans des affections infertiles, elle est l’éternelle célibataire, vierge au corps pur.

orientation sexuelle - il suffit de lui sourire pour la conquérir complètement. kana est par nature dévote, son amour ne saurait différencier entre sexe ou genre, n’ayant pour unique critère que l’attente d’être rendu. éprise au moindre mot, elle les aime tous. elle les aime toutes.

traits de caractères - douce comme une plume et presque aussi silencieuse, kana rêve si souvent d’autres mondes qu’elle est presque sûre de venir d’ailleurs. son âme est trop pure pour n’être native que de cette terre. sinon d’un autre univers, laissons-la croire au moins qu’elle provient des étoiles. son toucher est délicat, comme si le moindre mouvement brusque pouvait suffire à la briser. à la regarder de près, on pourrait y voir le coton qui rembourre son emballage, elle, la précieuse poupée de chiffon. comme un jouet, elle est docile et malléable. comme un animal de compagnie, elle est loyale jusqu’à la bêtise. et comme une enfant, elle est naïve. kana n’aspire qu’à plaire. elle voudrait qu’on la possède, qu’on la dévore tout entière, qu’on la décortique jusqu’à ce que tout disparaisse. oui, kana est à vous, car kana vous aime. elle vous aime plus que tout. c’est là tout ce qu’elle est : de l’amour, de la compassion, de la gentillesse. elle est à la dévotion ce que le jour est à la nuit : il ne peut exister l’un sans mentionner l’autre. et dans toute cette grande ferveur, kana se cherche. elle espère trouver dans l’affection qu’elle projette le secret de sa propre énigme. profondément ancrée dans un syndrome de cendrillon languissant, elle donne son cœur à qui veut le recevoir dans l’espoir peut-être de trouver en autrui les morceaux manquants de son impitoyable sentiment d’inadéquation.

avatar - nana komatsu.

groupe - tout ce qui brille. gold.

matière préférée - elle a toujours trouvé en la chimie un charme que les autres disciplines n’ont jamais su lui offrir. de toutes les matières, c’est celle qui se rapproche le plus d’une version plausible de la magie et kana a besoin de croire en ce genre de choses. des volcans éruptent sur des paillasses de laboratoire, des béchers prennent feu, des éprouvettes débordent et elle ne peut tout simplement pas en détourner ses yeux.

sport préféré - kana a toujours aimé les contes de fées, ceux où des princesses en détresse se font sauver par de vaillants combattants accompagnés de destrier immaculés. si la plupart du temps, elle s’imagine de celles coincées dans la tour, parfois elle se surprend à se demander ce que serait que d’être le héros pour une fois. c’est cette sensation que lui donne l’escrime, le sentiment d’être un preux paladin pourfendeur. quand elle abaisse son masque et se met en garde, rien que pour un instant, elle se sait adoubée chevalier.

livre préféré - sa copie de the princess bride de william goldman gît presque achevée sur son bureau, usée de tant avoir été lue. son doigt suit les lignes en parcourant les pages et ses joues rougissent à l’évocation du grand amour, son cœur s’exalte de grandes aventures et finalement, lorsqu’elle repose le bouquin après une énième relecture d’une histoire qu’elle connait à la lettre, elle est satisfaite d’une fin heureuse comme elle le souhaiterait pour elle-même.

artiste préféré - même à son âge, elle trouve encore un grand confort dans les livres pour enfants. de tous les auteurs, c’est dr seuss qui lui a fait la plus grande impression. elle apprécie ses histoires à l’apparence futile pourtant porteuses de grande sagesse sur le monde. elles lui rappellent la nostalgie d’un temps qui lui manque énormément.

marque de vêtement préférée - adepte de friperies où les vêtements ont des histoires, elle n’a pas de préférence en matière de marques. kana s’habille en couleurs pastels, en vestes larges et baskets blanches. elle voudrait ressembler à un rêve. qu’on la voit de loin et qu’on la trouve intéressante, qu’on la remarque sans la fixer, qu’on complimente ses nouveaux habits.

marque de ton téléphone - apple pour faire comme les autres. parce que c’est qui est à la mode, c’est ce dont tout le monde parle. et si tout en parle, kana aussi.

réseau social préféré - elle décortique son esprit en tableaux bien soignés et affiche son esthétique à tous ceux qui voudraient la voir. des centaines d’heures perdues sur pinterest à y dépeindre des moodboards mélancoliques.