Lucid dreams.

— teen attitude, teen problems.

(it's a family affair, it's a family affair)

les wheelers. belle petite famille soudée en apparence ayant implosé depuis peu. personne ne sait exactement pourquoi tellement les raisons du divorce des parents de grace sont nombreuses. un couple qui avait une vision du bonheur conjugal pour le moins tordue. monsieur avait besoin de madame pour colorier ses dîners d’affaires, et madame avait besoin de ton père pour être madame. plus jeune, mr. wheeler s'est toujours fait pardonné ses sorties tardives ou autres infidélités avec de très beaux cadeaux. avant même de faire une connerie, il achetait un bijou à sa femme. une sorte de cape d’immunité. une conscience prévisionnelle. mais la matriarche a finit par se lassée trouvant un ersatz d'amour dans les bras d'un croqueur d'or de vingt ans de moins qu'elle.

(till the money runs out)

perdre sa vie à la gagner ? la majorité des gens doivent probablement en avoir peur. pas grace. elle ne comprend déjà pas très bien le sens du mot « pénibilité », encore moins s’il est associé au mot « travail »…  sa vie, elle l'a déjà gagnée. elle est bien née. elle a grandi dans une belle maison, elle a été déposée à l’école tous les matins dans une belle voiture, elle a porté de jolis fringues, elle est partie en vacances dans de beaux endroits, elle a fréquenté de beaux garçons. avec finalement, pour seule ambition de perpétuer ce train de vie pour toujours comme un long fleuve. pas tranquille certes mais au tracé plutôt impeccable. l’argent ne fait peut-être pas le bonheur mais ne pas en avoir la rendrait pire que malheureuse : inexistante dans la société. oui, grace est superficielle, mais elle ne s'en rends pas vraiment compte. c'est juste que le confort l’a anesthésiée depuis bien trop longtemps pour qu'elle puisse imaginer le moindre changement dans son train de vie.

(cover gils don't cry)

l'amour. après tout, qu’est-ce qu'elle connait de l’amour ? bien sûr qu'elle aimerait en avoir une belle, romantique, lumineuse vision, elle aimerait connaître son évidence, sa beauté, sa chaleur. mais comme elle voit assez mal, en pratique, à quoi ça pourrait ressembler, elle se contente de se dire qu’avoir eu le cœur brisé, explosé, déchiré et émietté c’est sûrement la preuve qu'elle en a un, de cœur. c’est ta seule définition de l’amour. et a chaque fois qu'elle y repense, il y a deux syllabes qui viennent former le nom de son bourreau. caleb. son ex. son premier baiser. sa première fois. son premier tout. tout ça pour quoi au final? absolument rien. alors, elle a rendu les armes et a décidé d'inverser les rôles. sans doute par manque de confiance en elle, mais ça elle ne l'admettra jamais. p'tite allumeuse vous diront les mecs qui n'ont pas réussi à conclure avec elle. elle assume et prend un malin plaisir à faire espérer les garçons pour rien.

(2 faces)

une quinzaine dans un salon trop éclairé, les filles sont sapées comme si elles allaient au festival de cannes, les mecs puent la frime et le parfum trop ambré. attitude un peu surréaliste. ils sont complètements paumées, absolument inconscients et pas du tout sérieux. tous, pourris gâtés et capricieux. des ragots qu'ils échangent, des flirts sans lendemain, des baisers volés... le quotidien d'une jeunesse dorée qui ne brille pas vraiment. on les entend parler de louer des maisons avec personnel en bord de mer, d’organiser un bivouac avec vol en montgolfière ou éventuellement de louer un bateau sur un lac. l'esprit léger. c'est vrai que l’été arrive. il faut penser à choisir une destination pour les grandes vacances. ils jouent aux grands, mais sinon avec quel fric ils vont payer tout ça ? et à part des projets de vacances, ont-ils d’autres projets ? ont-ils prévu de bosser un jour ? autant de questions qu’ils ne se posent visiblement pas.

(gucci gang)

le "clan des serre-têtes". les princesses auto-proclamées d'eaton. grace n'est pas une adepte de ce système de castes et ne comprend pas toujours pourquoi ses copines peuvent se montrer méchantes gratuitement, mais elle aime trainer avec elles. leurs occupations n’ont rien de très lumineux. elles écoutent des ragots, scrutent les sacs à main les plus chers et analysent la froideur de certaines poignées de main. rien n’échappe à leurs regards. elles comprennent parfaitement le cours de la bourse des vanités et règnent en maîtresses sur le petit monde. toutes manipulatrices à leur propre manières. elles se sont bien trouvées depuis leur plus tendre enfance, c'est le moins que l'on puisse dire.