love don't live here (aspen)

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Merde.
Il a fait une connerie.
Une putain de connerie.
Et même si, techniquement, c’est pas lui qui s’est élancé la tête la première dans cette histoire, il n’en reste pas moins acteur secondaire.
Merde, il lui faut de l’air. D’un geste net et précis, il pousse les portes du lycée, premier les pieds sur le béton d’où s’échappent des volutes de fumée, témoin de la chaleur que répand le soleil, encore haut dans le ciel. Ses pas mènent docilement vers la BMW reçut pour son dernier anniversaire et il s’aventure vers les quartiers moins huppés pour y retrouver l’autre lycée, adversaire d’antan. Les plans pour l’été défilent dans un coin reculé du cerveau, c’est orchestré depuis des mois, les villas n’attendent que Nate et ses invités plus prestigieux les uns que les autres, triés sur volet – Apsen en première ligne. Aspen qui va clairement l’envoyer se faire foutre et solder le tout par une copieuse claque qu’il n’aura pas volée. Parce que c’est tout ce qu’il mérite, parce que c’est un abruti de première. Quand on a une copine comme Aspen, on est supposé courber l’échine, se plier en garde pour la garder précieusement. Quand il entre dans le parking du lycée public, il s’arrête au milieu de tout, prince qu’on observe du coin de l’œil, tantôt admiratif, tantôt agacé par le culot dont il faut preuve. La portière finit par s’ouvrir, et là, juste après l’avoir embrassée, c’est le néant. Le petit surdoué s’envole, laisse place à Nate st Abruti, patron des crétins, empereur des imbéciles. Il est même fichu de pas avoir l’air coupable, putain et il est certain que c’est la faute de ses mères – elles auraient dû l’éduquer autrement. Faire en sorte qu’il ressente jamais la culpabilité, l’élever en petit crétin arrogant, de ceux persuadés qu’ils n’ont aucun compte à rendre à personne. Aspen, qu’il murmure délicatement, le cœur au bord des lèvres. Putain il va se prendre une claque, c’est certain. Elle va le détester. Faut qu’on parle. Bordel, il espère que les échos du baiser échanger avec Beryl ne lui sont pas parvenus jusqu’aux oreilles. Le pire serait qu’elle soit capable de lire dans ses pensées – elle verrait combien il est perdu, entre celle qu’il pense être son premier amour, celle pour qui il serait prêt à tout et sa meilleure amie. Fait chier. La question se pose même pas. Enfin, il devrait pas se la poser, en tout cas.
Plus les pensées s'écoulent dans son esprit torturé, débordent comme l'eau du lit et plus il a l'impression de pas la mériter. Quel connard.

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elle secoue la tête, signe de son mécontentement, comme si elle avait déjà ressenti un autre sentiment à l'encontre de ses camarades. elle est une reine aspen, eux ne sont que les sujets chanceux d'admirer son ascension. la musique se stoppe et les yeux verts se font glacés, fin de l'entraînement pour aujourd'hui, de toute façon la perfection ne sera jamais atteinte, après tout elle ne peut pas se multiplier. dix minutes plus tard voilà qu'elle déambule dans les couloirs du lycée, sa tenue de cheerleader qui ne laisse que trop de place à l'imagination, ses cheveux parfaitement coincé dans une queue de cheval maîtrisée et rapidement la lumière du soleil qui vient brûler sa rétine. elle peut entendre les chuchottements et les masses basses alors qu'elle traverse la cour de récréation, chacun se raconte l'humiliation dont il a été témoin et qu'elle a parfaitement mené sur tel ou tel élève, on la critique, on la désire et pourtant tout ce qu'elle peut avoir aspen, c'est la bmw flamboyante qui lui fait face, il est là, comme toujours. un léger sourire se dévoile sur ses lèvres et ça en surprend plus d'un, les sourires sincères chez la atkins c'est comme la neige à miami, rare. ses lèvres se plaquent sur celles du beau brun et sans se poser plus de question elle lui colle son sac entre les bras, une princesse.
oui mais une princesse qui flanche quand son prénom est prononcé d'une manière beaucoup trop solennel pour que cela soit bon signe, accompagné d'une phrase qu'elle ne pensait jamais entendre de la bouche de son petit ami. parler n'est pas leur grande spécialité, généralement aspen ordonne et nate suit. c'est comme ça. et puis son téléphone s'allume, le prénom d'une planète apparaît et soudain toutes les pièces du puzzle se mettent en place, il sait. alors elle se retourne aspen, la poitrine gonflée et pour la première fois elle expérimente la peur, ce n'est pas agréable. nate. elle lui offre son plus beau regard alors que ses mains viennent se poser sur son torse. tu sais que je t'aime. acte premier, scène une, moteur et action.

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Il se penche légèrement, dépose le sac qu’elle vient de lui fourrer entre les mains à l’arrière du véhicule le plus délicatement du monde – parce que tout ce qui appartient à Aspen est toujours manié comme s’il s’agissait d’un trésor. C’est parce qu’Aspen, c’est une princesse, alors elle a droit au traitement de faveur, depuis toujours et à jamais, pense-t-il encore naïvement, malgré l’aveu qui lui brûle les lèvres, lui dévore le cœur. La main de la jeune blonde glisse sur son torse, comédienne de génie contre laquelle on l’a mis en garde de façon indéfinie. Il écoute rien, persuadé d’être le plus malin. Il croise son regard, se décompose un peu plus au gré des syllabes qui s’échappent des lèvres parfaits dont il est si épris. Il se détache de son emprise, les mains sur le volant se resserrent un peu plus fort, crispées à en blanchir les jointures de ses doigts. Fait chier. Oui, je le sais , décrète-t-il un peu trop sûrement, toujours avec cette douceur caractéristique du Nate que tous connaissent, parfaite dualité du gars charmant et arrogant. Elle l’aime, vraiment ? Il s’enfonce un peu plus dans les méandres de son entêtement : il ne la mérite définitivement pas. Tu es parfaite, Aspen, le problème, c’est moi, confie-t-il finalement après un bref coup d’œil en direction de son portable. Il n’a jamais été envahissant – ne comprendra jamais ces mecs possessif, intrus dans la vie de leurs copines. Nate il est doux, patient, et confiant. Confiant, ou aveugle. Je préfère te le dire avant que… Avant qu’un abruti ne finisse par ébruiter tout cette connerie. Sa connerie. Sa putain de connerie. Tu te souviens de cette fête, la semaine passée ? Plutôt calme. C’était piscine et chill, beaucoup d’absents quand il n’est pas question de fêter une quelconque raison en grand. Y’a cette fille, qui m’a embrassé, finit-il par lâcher, le souffle court. Dans sa tête, il vient de courir le marathon de l’infidélité. Si seulement il savait qu’à côté d’Aspen, il est le saint de l’année. Tu la connais pas, ajoute-t-il doucement. Protéger Beryl, comme toujours. Peu importe les conséquences. J’suis désolé. Et un bel enfoiré.

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elle est calme aspen, car maman dit toujours que la panique et l'impulsivité est un aveu de culpabilité, alors elle croise ses bras sur sa poitrine et attend que nate lui balance qu'elle n'est qu'une garce et qu'il la déteste, elle se pose des questions aussi, savoir qui elle pourra récupérer comme parfait petit ami, comment est-ce qu'elle pourra rentrer chaque soir après les cours, si le chauffeur de son père pourrait l'emmener en soirée. la question du manque et de la culpabilité ne se pose même pas, nate est un charmant garçon, elle est persuadé que quelque part elle a des sentiments pour lui, mais s'il avait été pauvre, elle ne l'aurait sûrement pas regardé. elle glisse l'une de ses mains sur les jointures blanches de son petit ami et soudain elle s'inquiète de savoir s'il pourrait lever la main sur elle, après tout elle serait à sa place, elle n'hésiterait pas une seule seconde. bébé, tu me fais un peu peur là. le sentiment n'est pas caché cette fois ci et elle se tourne complètement vers lui pour tenter de capter son regard et puis il lui pose la fameuse question. la fête de la semaine dernière. oh oui elle s'en souvient parfaitement. elle se souvient du regard de pluton sur elle durant toute la soirée, elle se souvient du sourire sur ses lèvres quand elle a pu le sentir dans son dos déposant ses mains sur hanches, elle se souvient de sa bouche contre la sienne, de ses coups de reins encore et encore. elle s'en souvient tellement, qu'elle doit secouer la tête pour revenir à la réalité et faire cesser cette chaleur qui iradie son corps. tu sais ce qui se passe en soirée on a bu et ...
et il a embrassé une fille. et si pour certaines le monde se serait écroulé, aspen elle a presque envie de rire. elle a presque envie de déposer sa main contre sa joue et lui avouer que ce n'est rien comparé à tout ce qu'elle a bien pu lui faire. parce que ce n'est pas lui le coupable, c'est elle. mais elle revient bien vite à la réalité aspen, parce que sa réputation est en jeu et que personne ne peut la tromper aspen, personne. alors sa main tombe dans le vide avant qu'elle ne s'enfonce un peu plus dans son siège. tu te fous de moi ? elle ne peut pas s'énerver, parce qu'elle est humain malgré les apparances, mais elle doit au moins sauver les meubles. est-ce que quelqu'un d'autre le sait ? est-ce que ma réputation est en jeu ? et puis ses yeux s'allument, d'une flamme que malheureusement trop de personnes connaissent à santa barbara high. c'est qui ? donne moi un nom nate. parce que je vais détruire sa vie. c'est même pas une question de sentiment, c'est une question de territoire.

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Il a ce petit regard désolé, n’a jamais voulu l’effrayer. C’est pas l’genre à être empreint aux violents éclats de colère, il est à peine capable de coordonner ses mouvements comme il faut l’espace d’un entraînement ou d’un match de foot ou de tennis. La colère se manifeste à peine, emmuré derrière une protection silencieuse qu’il préfère à la violence. Quand elle évoque les méandres dans lesquels toutes les personnes de leur âge s’enfoncent durant les soirées, il hoche positivement la tête – p’t’être qu’elle sera plus encline à lui pardonner s’il parvient à lui faire croire qu’il était trop saoul pour contrôler le moindre muscule de son corps ? Oui, je sais, je… Merde. Nate est beaucoup de choses, mais pas un menteur. Hors de question qu’il mène Aspen en bateau – il est fautif et il doit l’assumer, c’est comme ça qu’on l’a éduqué. Partiellement, en tout cas. Ses mères ont toujours été précises sur le sujet : tu déconnes pas avec les filles. Et pourtant. Vaudrait mieux que ses frangines apprenne rien de cette histoire, elles se feraient sans doute un plaisir d’aller cafter. Maggie en tout cas. Je suis désolé, ok ? Lèvres pincées, regard fuyant. Il se demande soudainement dans quoi il s’est fourré. Oui, quelqu’un sait. Pluton, maître chanteur déguisé en ami fidèle. Le poing de Nate se resserre, s’abat contre le volant de la BMW. Il hésite à lui avouer. Mentir, c’est pas son fort, infidèle de pacotille, qui tient pas plus de quelques jours. Il ouvre la bouche, prêt à lui divulguer le nom de son ami, s’abstient au dernier instant. Les neurones semblent fonctionner à nouveau : s’il donne le nom de Pluton, elle ira lui tirer faire cracher le nom de Beryl. Hors de question qu’elle se retrouve mêlée à tout ça. Son cœur rate un battement quand il ment effrontément. Non. Non, personne ne sait. Culpabilité incandescente, son cœur bat la chamade. Non seulement il embrasse Beryl, mais en plus il ment à Aspen. Quel bel enfoiré – il se déteste, l’espace de quelques instants, baisse la tête, comme un enfant coupable qu’on aurait surpris la main dans le sac. Son n.. Je – bah j’le connais pas. Merde, merde, merde. Protéger Beryl, y’a que ça qui lui traverse l’esprit, qui tourne en boucle. C’est un peu flou, y’avait beaucoup de personnes, j’me souviens pas de tout. Il marque une pause, tire sur le col de son t-shirt en détournant les yeux. pfff, c’est moi où il fait chaud ici ? Il a l’impression de rôtir dans les feux de l’enfer de l’adultère.

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elle sait pas comment réagir aspen, comment agir. parce qu'elle a plusieurs fois imaginé cette conversation, mais les rôles inversés. parce que merde, c'est à elle de s'excuser, de le faire passer pour un con auprès de toute son équipe de foot, d'aller se faufiler dans les bras de son meilleur ami à chaque soirée sous prétexte qu'il est trop canon pour ne pas céder à la tentation. c'est à elle de paniquer, de baisser les yeux. mais elle ne fait rien de tout ça aspen, non au lieu de ça, elle se retient de ne pas lui en coller une. tu mets vraiment ma patience à rude épreuve nate. elle passe une main sur son visage avant de vérifier son téléphone, un seul nom affiché, celui de son plus gros mensonge. perfect timing. je te jure que si j'apprends que t'as touché une des petites connes de ton lycée ou pire du mien, t'es un homme mort. il sait qu'elle plaisante pas, aspen elle a passé trois ans et même plus à batir sa réputation, c'est ce qu'elle a de plus cher, ça et sa sélection à yale, ils sont le futur power couple de cette ville, voire même de cet état. tes conneries là ... l'hôpital qui se fout de la charité quand elle passe ses soirées à se frotter à pluton pour le faire craquer. pourtant pas une seule fois l'idée lui passe par la tête, parce que les remords c'est pour les lâches et aspen est une battante et un jour elle marchera sur ce monde comme elle marche sur ce lycée. si j'attrape cette pute, elle va regretter d'être née. changement total d'ambiance, du froid au chaud, brûlant même. parce que c'est de ta faute hein, toi t'as rien à voir là dedans. et pour la première fois depuis un an de relation, il y a droit. le regard glacé d'aspen, celui qu'elle plante dans celui de l'autre pour ne plus le lâcher, généralement ça termine en pleurs pour celui ou celle qui y droit, mais concernant nate c'est différent. toujours garder le contrôle, toujours faire comprendre qui a le pouvoir. et comme la tyranie ne fonctionne pas sur tout le monde, elle vient avec une douceur feinte déposer sa main sur la joue de son petit ami avant de laisser un doux sourire se peindre sur ses lèvres. toi tu es parfait mon chéri. tu ne peux pas me décevoir. une affirmation ou un ordre on ne sait pas, mais aspen a t'elle déjà su faire autre chose qu'ordonner ?

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La culpabilité le dévore tout entier. Regard vrillé au pied de la voiture, tourné en direction de la vitre, en direction du plafond – du moment qu’il évite les grands yeux inquisiteurs d’une Aspen furax, tout lui convient à merveille. Et si c’est pas la culpabilité qui le bouffe, de toute façon, c’est sa petite amie qui n’en fera qu’une bouchée. Parce qu’Aspen c’est un prédateur, un tyran de la pire espèce – il le savait quand il a posé les yeux sur elle, ça l’a pas empêché de vouloir l’avoir pour lui. C’était même ce qui l’intéressait le plus, à l’époque. Maintenant, il en est plus si certain que ça. Je suis désolé , qu’il répète pour la énième fois, litanie incessante, qui s’écoule d’entre ses lèvres un peu trop aisément. Parce que c’est facile de regretter son geste – il est fait, pourtant et c’est trop tard pour faire machine arrière. Si l’éventualité de faire machine arrière le tentait réellement. Pas sûr, depuis que ses pensées se bousculaient dangereusement concernant Beryl. Quelle importance, de toute façon ? Son cœur bat un peu trop vite. Par peur pour elle. Il sait qu’il vaut mieux éviter de faire d’Aspen son ennemie. Parce qu’il a beau être aveugle le concernant, il voit très bien ce qu’elle est capable de faire aux personnes se dressant sur son chemin. Tu la connais pas, j’me souviens à peine d’elle, qu’il rajoute en détournant un regard un peu trop menaçant dans sa direction. Beryl reste sa plus vieille connaissance. Sa plus vieille amie. C’est un peu comme si on menaçait Maggie, Marella ou Kenny. Ca le rendrait fou, peu importe qu’il s’agisse d’Aspen ou non. C’était une brune, je crois, il chasse cette affirmation d’un geste de la main, parce que ça n’a pas d’importance. Mais j’m’en fiche d’elle, tu comprends ? Elle m’a embrassée, j’ai été surpris, je.. J’m’y attendais pas. Il ment pas. Putain, si on lui avait dit qu’elle l’embrasserait, il y aurait jamais cru de toute façon. Il s’empresse d’ajouter : Si ! Il est en colère contre lui-même, un peu. Jamais contre Beryl. Jamais contre Aspen. C’est lui le p’tit con dans l’histoire. Tu crois que tu pourras me pardonner ? Elle dépose les doigts sur sa joue, il referme sa main sur la sienne, la presse légèrement, les yeux fermés. Quelques secondes après, il sont à nouveau ouverts, vrillés sur elle. Plus parfaite que jamais. C’est c’qu’il pense toujours. Aspen, perfection incarnée. Aspen qu’il mérite pas. Ça représentait rien, c’était imprévu. Et stupide. Toi tu comptes. Plus qu’un baiser dérobé au bord d’une piscine l’espace d’un moment euphorique. Il croit.

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elle se souvient maintenant aspen, elle se souvient pourquoi est-ce qu'elle craque complètement quand pluton lui susurre deux, trois phrases bancales au creux de l'oreille. il est mauvais pluton, on le regarde avec horreur et méprise, comme on la regarde elle. il est fait de la pire espèce comme sa propre personne, ils sont des loups quand nate est un agneau, si gentil, si doux, si manipulable. alors elle lève les yeux au ciel aspen, quand encore une fois il s'excuse, parce que ça l'agace, parce que c'est pas comme ça qu'on montre qu'on est un homme. pour l'amour de dieu arrête de t'excuser, t'as plus huit ans. elle secoue la tête avant d'envoyer un message à alma et distillant ses ordres, trouver la salope qui a osé toucher à son copain, car elle l'a retrouvera c'est certain. alors elle l'écoute sans l'écouter, lui raconter qu'il ne l'a connaît pas, lui sortant une couleur de cheveux, mais elle en a rien à faire aspen, elle pianotte sur son téléphone la marche à suivre avant de lever la main pour le stopper. tais toi. arrête de me parler de cette fille, parce que je te jure que ça n'aide en rien à calmer mon humeur. on lui confirme que les informations seront trouvées, quoi que ça peut coûter, alors elle range son téléphone aspen, descend le pare soleil pour pouvoir s'admirer, qui voudrait la tromper ? elle remet en place son rouge à lèvres avant de soupirer et de se retourner vers son petit ami, depuis quand est-ce qu'il se comporte comme un enfant ? elle l'écoute lui raconter à quel point il n'y a qu'elle qui compte, si seulement il savait. si seulement il savait que pour elle, il y en a tellement d'autres qui compte, peut-être même un plus que lui, le venin pour dénominateur commun. elle attrape le menton du brun entre ses doigts avant de se rapprocher de son visage. tu es un gentil garçon nate, je sais que tu ne pensais pas à mal. tu sais à qui tu appartiens et c'est le plus important, tout comme je t'appartiens. sauf que moi je n'appartiens à personne. un sourire aussi faux que ses paroles lui est offert avant qu'elle ne vienne déposer un furtif baiser sur ses lèvres, histoire de ne pas mettre à mal son rouge à lèvres. on sait tous les deux que tu ne feras pas la même erreur, tu ne voudrais pas me perdre hein ? cette fois un large sourire plane sur son visage alors qu'elle se remet à sa place. et alors qu'elle regarde une nouvelle fois son téléphone elle ne peut s'empêcher d'ajouter. parce qu'on sait tous les deux que tu perdrais beaucoup plus qu'une parfaite petite amie. coup de pression sur coup de pression, c'est comme ça qu'on obtient ce qu'on veut et ce qu'elle veut aspen de la part de nate, c'est un dévouement total, une confiance sans faille et un coeur offert qu'elle peut s'amuser à manipuler encore et encore, plus par ambition que par plaisir.

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Nate arque un sourcil, les doigts viennent à nouveau se serrer autour du volant du véhicule. Alors c’est tout c’que ça lui fait ? Y’a quelque chose de dérangeant, un arrière-goût plus amère qu’il ne le devrait. Y’a quelque chose qui cloche, il le sent bien : ça grimpe du fin fond de l’estomac, resserre ses griffes acérées autour du cœur, finit dans la gorge. Il ouvre la bouche, sur le point de lui faire remarquer qu’il a p’t’être plus huit ans, mais qu’il l’a trompée – alors s’excuser c’est la moindre des choses. Dans son monde à lui, en tout cas. C’était peut-être juste un baiser, pas la fin du monde de toute façon (pas celui d'Aspen, en tout cas), mais pas avec n’importe qui. Merde. Ca, elle a pas besoin de le savoir. Nate se laisse alors glisser dans le fond du dossier de cuir, lève les yeux au ciel, quand elle a les siens rivés sur l’écran de son portable. Il meurt d’envie de lui arracher des mains et l’envoyer valser par la fenêtre. J’veux juste que… Que quoi, au juste ? Il lève les bras en signe de reddition, chasse les mots qui s’échappent d’entre ses lèvres de son geste. Aucune importance. Il le sait, rien n’a d’importance sitôt qu’Aspen en a décidé de la sorte. Du coin de l’œil, il l’observe quelques instants s’admirer dans la petite glace, se redresse lorsqu’elle lui attrape le menton. Elle a pas compris qu’il a cessé de lui appartenir quelques soirs plus tôt, aussitôt les lèvres de Beryl posées sur les siennes, aussitôt la flamme du passé ravivée. Parce qu’elle l’a jamais laissé indifférent, il a juste appris à la regarder différemment. Il s'entend, quelques minutes plus tôt, lui jurer que l'échange entre Bee et lui ne représente rien, mais vraiment ? Aspen est peut-être trop sûre, le corps d’un ange, l’intérieur moisi, pour se rendre compte qu’il pourrait lui filer entre les doigts. Adieu le futur sur mesure, lui n’y verrait pas le différence, incapable de se projeter quand il ne fait que regretter hier. Je… Non, rétorque-t-il en fronçant les sourcils. Qui voudrait perdre quelqu’un comme Aspen ? Pas lui, n’est-ce pas ? Ouais, c’est clair, poursuit-il en levant les yeux au ciel, soudainement piqué à vif. C’est pas c’que pensent Eli et Olevia, en tout cas. Il est tourné en direction de la vitre, le regard absent. Elias qui n’a de cesse que de chercher à la convaincre que le second prénom d’Aspen est Satan. Olevia qui a le cœur brisé. Il sait même plus qui croire. Ou p’t’être qu’il sait, mais qu’il veut pas. Quelle importance, hein ? Ah, le sentiment démon. Il le sent à nouveau lui brûler le myocarde. Une tromperie pour une tromperie, peut-être ?

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elle s'aggace aspen, parce qu'elle veut juste passer à autre chose, qu'on arrête de lui remettre en pleine face ses propres conneries, elle meurt d'envie de lui dire que c'est qu'un putain de baiser, que ça n'a pas d'importance quand elle s'est envoyé son meilleur pote des dizaines de fois, quand la seule raison pour laquelle elle refuse de céder au plaisir charnel avec lui est tout simplement parce qu'elle n'en a aucune envie. elle s'aggace parce qu'il lui résiste, inconsciemment il lui dit non et elle déteste ça, alors elle ferme les yeux, fort. tellement qu'elle en voit des couleurs et elle a beau essayé rien n’y fait, elle va perdre la face, elle le sait. la carapace glacière va laisser place au feu ardent et malheureusement pour lui, nate est en première ligne. putain mais pourquoi tu me parles encore d'eux ? elle vient claquer sa main sur le tableau de bord plutôt que de le claquer lui et ça demande beaucoup d'efforts, tellement qu'elle commence à serrer les poings, ses ongles enfoncés dans sa peau. tu veux quoi hein ?! que je t'avoue que j'ai couché avec lui ? j'ai pas couché avec lui. arrête de croire ces conneries, nate, putain réfléchis un peu. elle perd ses moyens aspen, elle en devient vulgaire et on parle pas de la façon dont elle traite ses camarades la gente féminine, non. là elle perd tellement la face que son propre coeur est sur le point de sortir de sa poitrine, parce que même pour le diable incarné les mensonges sont lourds à porter au bout d'un moment, même pour elle. tu sais quoi, va te faire foutre. elle attrape son sac et sort de la voiture, faisant claquer la portière. presque surprise, elle sent les larmes couler sur ses joues, si seulement c'était par peur de perdre l'être aimé, au lieu de ça elle est simplement effrayée à l'idée que son château de cartes s'écroule, pourtant. pourtant elle sait que même quand toute la supercherie sera découverte elle ne perdra rien de son royaume, mais nate. nate c'est autre chose, même sans amour il y a de l'attachement et surtout un besoin excessif de savoir qu'il est à elle, qu'elle le possède, comme un enfant avec un jouet elle ne veut pas le céder à qui que ce soit. alors elle sort son téléphone aspen, prête à appeler papa à la rescousse, parce que dylan est à l'entraînement et que de toute façon, elle n'a personne. le diable n'a pour compagnie que sa seule présence.

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C’est craché avec une telle véhémence qu’il sent la colère monter, lui aussi. Pourtant, il a l’impression de pas y avoir droit, de pas pouvoir y céder, ça doit être inscrit quelque part, dans le règlement aspenien. Elle a tous les droits, lui n’en a aucun – le jour où il décidera de bafouer les interdits instaurés n’est plus si loin, p’t’être même que la reine des abeilles le ressent, tout au fond. Eux. Elias et Olevia. Elle se rend pas compte, parce que le monde d’aspen ne tourne qu’autour d’elle, quand celui de nate tourne autour d’un tas d’autres personnes – eux, en l’occurrence. Pourquoi ? Il s’époumone à son tour, parce qu’il en a sa claque, de toute cette histoire. Il est bon, il est con, mais c’est la veille de l’été et il a un taux de stresse dépassant celui de la période d’examens. C’est pas normal, il veut plus de tout ça. Il veut retourner à l’époque où son seul soucis, c’était de se décider s’il devait donner une fête chez lui au début de l’été ou dans la villa des St John en Italie. Peut-être parce qu’avant toute cette putain d’histoire, on était amis ? Mais qu’est-ce qu’elle en sait, elle ? Ca lui brûle les lèvres de lui faire remarquer qu’il a bien remarqué son insensibilité, mais préfère se taire. Il aurait jamais dû évoquer l’histoire, l’oublier. Parce qu’elle a jamais été élucidée. Il a cru Olevia, puis il cru Aspen, mais maintenant il sait plus. Elle voudrait sans doute qu’il arrête d’y penser – ou de penser tout court, histoire de lui faciliter la vie, moins de questions, moins de suspicion, sans doute. Ouais, ouais, lance-t-il avec une désinvolture feinte, bras croisés, mine renfrognée. Elle a rien fait, il sait. Il sait qu’il devrait pas osciller, pas remettre en doute sa parole, celle d’Eli. Y’a ce doute, pourtant, qui subsiste encore et toujours. Parce qu’il entend en boucles avertissements de Melanie, de Bee, d’Eli, aussi. C’est comme un vieux disque rayé depuis un petit temps, ça passe en boucle. Et puis, elle l’envoie balader, se faire foutre, claque la portière de la voiture derrière elle. Il attend qu’elle s’éloigne, l’observe d’un air mauvais et murmure tout bas, pour être certain qu’elle l’entende pas : nan, toi vas te faire foutre. Quelle pétasse, bordel. Une pétasse qu’il aime un peu trop, quand même, il lui faut moins de deux minutes pour s’en rendre compte, alors il ouvre la portière, se jette presque en dehors de la BMW. Quelqu’un klaxonne derrière lui, parce qu’il est toujours garé en plein milieu de tout, roi du je m’en foutisme. Nate lève le majeur, loin de l’élégance qu’on lui connaît habituellement. Oops. Une fois à sa hauteur, il lui attrape la main, tire légèrement dessus pour qu’elle se retourne. Elle pleure ? Ca lui fend le cœur, il se dégoûte soudainement. Il fait pleurer Aspen, a la sensation de se trouver au sommet de la chaîne alimentaire des connards. Aspen, pardon, je… Ecoute, on a qu’à oublier tout ça, ok ? On s’en fout d’eux, t’as raison. Faut qu’il se rachète, qu’il fasse les choses bien. Il prend ses mains dans les siennes, n’a qu’une seule envie, c’est la serrer dans ses bras. J’ai une idée. J’te dépose chez toi et j’repasse te chercher ce soir. Fais-toi belle – plus belle encore que tu ne l’es déjà, si c’est possible ? On sort, on oublie toutes ces conneries. Juste toi et moi. Sa mère – maire de la ville lui a parlé de cette exposition Chanel, des jardins botaniques entretenus par les services de la ville qui seront parés pour le défilé privé. Il avait pas envie de s’y coller, la mode c’est pas sa tasse de thé, mais pourra toujours rentrer et dire à sa mère qu’il a changé d’avis, que finalement il veut bien de ses deux invitations. Il passe délicatement ses mains sur les épaules de sa copines, qui glissent le long de son cou, jusqu’à ses joues. Il arbore cette petite mine, entre satisfaction et espérance.

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elle pas l'habitude de se retrouver dans cette situation, d'avoir à se battre contre nate. parce que tout est parfait dans leur relation, leur couple est un idéal que chacun veut atteindre, pas de crise, pas de pleurs, de la confiance à l'état pur. en apparance. mais là il y a des cris, des insultes et même des pleurs, quelques larmes qui prouvent la perte de contrôle totale de la situation, enfin pas pour longtemps. car déjà elle sent sa main attrapée et là le grand jeu commence, finalement c'est actrice qu'elle doit devenir aspen, pas avocate. tu me fais du mal nate. ne pas me faire confiance, penser que je suis capable de te tromper, ça me fait du mal. les grands yeux qu'elle lui offre tendent à confirmer sa version, après tout il ne s'agit pas d'un mensonge, elle n'a jamais couché avec elias et même si c'est elle qui a lancé la rumeur, elle peut au moins être honnête là dessus avec son petit ami. un léger sourire se dessine à travers ses larmes, désormais plus fausses que jamais, alors qu'elle enroule ses mains autour du beau bras pour le serrer contre elle. elle hoche la tête aspen, parce qu'elle est une princesse que l'on console avec des cadeaux et des jolies choses, superficielle et manipulatrice, menteuse et matérialiste, définition toute trouvée d'aspen atkins. alors elle relève la tête et plonge ses yeux dans ceux du jeune homme. je t'aime plus que tout nate st john. maintenant et à jamais. coup de grace, le rideau se ferme. encore une prestation exceptionnellement bien menée. la queue du serpend s'enroule autour de sa proie.

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Il est désolé, vraiment. Ses grands yeux peinés lui donnent envie de se gifler, c'est avec difficulté qu'il lutte pour ne pas lui tendre la joue, histoire qu'elle y colle une grande claque bien méritée. Y'a plus d'hésitation, que les paroles d'aspen qui tournent en boucle dans son esprit : elle a rien fait. C'est elle qu'il devrait croire, depuis le début et jusqu'à la fin. Peu importe, sur le moment, qu'Olevia ait été l'une de ses meilleures amies. Peu importe Eli qui n'a de cesse que de le mettre en garde contre sa petite amie depuis le début de leur rencontre. Peu importe le regard désapprobateur de ses petites sœurs quand il ramène aspen à la maison. Y'a qu'elle qui doit compter, y'a qu'elle qu'il doit voir, elle le lui fait bien comprendre et puis, lui a fait tellement de peine jusqu'à présent qu'il a pas la force de lutter contre les caprices et envies de la jeune fille. Il a pas envie de la perdre, de mettre en péril ce qu'ils ont construit jusqu'à présent, peu importe ce qu'il ressent. T'as raison, qu'il murmure doucement au creux de son oreille avant de lui embrasser le front, puis les lèvres. Moi aussi, je t'aime, même si ça glisse un peu moins facilement qu'habituellement. Il l'attire doucement vers la voiture, lui ouvre la portière en s'inclinant docilement, un sourire collé sur les lèvres. La situation s'améliore déjà, ne sera plus qu'un mauvais rêve demain. Parce qu'aspen et nate, c'est fait pour durer, c'est obligé. Ça doit forcément être écrit quelque part, pour qu'il y croit si fort. Ou p't'être qu'il cherche juste à s'accrocher, des chimères et rien de plus, avec l'intime conviction qu'aspen ne lui a jamais été destinée et ne le sera sans aucun doute jamais.