deux bouffons au bord de la piscine (silas)

le bruit environnant, bourdonnement désagréable dans les oreilles. la musique qui n'atteint plus ses tympas, les pieds qui martèlent le sol. il se déplace eli, n'en peut plus. (quelle idée de venir à cette fête de merde ?). il s'le demande encore, maudit celui qui l'y a traîné, il sait pas trop qui en a eu l'idée. mais des fois, faire parti des penetrators ça fatigue, ça fatigue les fêtes pourries comme ça. il a perdu oma, il sait pas où est son acolyte. il divague, se balade dans la maison. étranger à toute l'agitation nocturne, il se retrouve dehors. magnifique extérieur qui s'offre à lui, jardin luxuriant sous ses yeux. piscine bleue devant ses yeux. la douce brise du soir qui vient caresser sa peau nue, un sourire arraché. et il respire, enfin. parce qu'il étouffait à l'intérieur, la sueur, la musique de merde. pas une seule nana à mater. pas une seule assez bonne pour oublier olevia. putain. il boit une nouvelle gorgée du liquide que lui offre son verre, whisky qui arrache la trachée, whisky qui brûle la gueule. et il va s'asseoir sur l'un des transats au bord de l'eau, verre à la main, une mélodie qu'il fredonne. comme ça, p'tite envie passagère. la musique, passion cachée, secret qu'il ne veut pas divulguer. parce que c'est son jardin secret. parce que c'est pas juste le sportif débile eli. pas seulement. ouais bon ok il est un peu débile, mais y a autre chose. quand on va plus loin, quand on creuse. on trouve. et il sourit quand il tombe sur silas l'môme. il l'aime bien, parce que même si c'est son rival, quarterback du lycée public, il l'apprécie. bah alors banks, t'as plus de thune donc tu dois recycler les vêtements du grand-père ? sourire en coin, ironie qui perce l'éclat de sa voix, bonheur perceptible. p'têtre qu'il arrivera enfin à passer une heure agréable dans c'te maudite fête.

corps abrités par la voûte céleste, présence réconfortante des étoiles qui brillent de mille feux dans le ciel. et quand il lève la tête, il sait qu'elle est là, qu'elle veille sur lui. qu'elle doit avoir envie de le frapper vu le nombre incalculable de conneries qu'il fait, elias. mais ç'a toujours été comme ça, même quand elle était là. mais cette fois, elle n'est pas présente. juste silas et lui. quarterback adverse, pourtant deux enfants qui se chamaillent, aucune animosité quelconque qui agite les deux garçons. et il rigole quand il lui parle de claquette chaussette. ouais c'est vrai... tout te va t'façon, t'es un dieu vivant putain, comment j'ai fais pour ne pas m'en rendre compte ? et il feint un air résigné au début de sa phrase, avant de feindre l'illumination. sourire au bord des lèvres, rayonnant, il apporte le verre à ses lèvres pour une énième fois ce soir, pour oublier la musique de merde qui tape contre ses tympans. non mais t'as vu les tiens ? on dirait une brique. faux air offusqué sur le visage, il rigole elias. il aime la compagnie du garçon, c'est léger. c'est futile. promis, la prochaine fois que je vais chez le coiffeur, je t'amène avec moi mon coeur. clin d'oeil, liquide qui revient brûler sa gorge. les cours qui sont terminés, une pseudo rivalité sur le terrain qui disparaît juste le temps de l'été, amitié qui se consolide, pics jetés à la volée. c'est comme ça entre eux, ç'a toujours été comme ça. et elias il est pas compliqué, il est pote avec tout le monde. pour le peu que la personne en face soit pas trop chiante, un peu drôle et ça fait l'affaire. personne n'arrive à la cheville de certains, difficile d'égaler un omarion ou une ruby qui est présente depuis toujours, mais certains s'en approchent. et d'autres, tel icarus viennent brûler la cire de leurs ailes. mais il n'en est pas là avec silas, ils ont encore du chemin à faire ensemble. parce qu'il ne sait pas grand chose du brun, ils ne risquent pas la rupture déchirante.