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l'été qui débarque, le soleil qui commence à peser lourd sur la peau. tout le monde débarque en croptop et autre haut léger, mais toi, qu'il neige, qu'il vente, ou qu'il fasse 9940,73°F (ce qui est la température à la surface du soleil), tu porteras toujours un sweatshirt et un short large. pour changer aussi, t'as enfilé une vieille paire de converse ce matin et c'est bien le problème du jour. elles sont complètement usées, parce que c'est la seule paire de chaussures que tu peux vraiment porter confortablement, et que tu as donc enfilé tout le long de ces derniers mois. il te faut une nouvelle paire de shoes et c'est tout naturellement que tu te rends au centre commercial du coin. tu vas pas t'mentir, t'aimes bien y aller. rien que pour faire le tour des galeries, faire du lèche-vitrines, sans jamais sortir avec un nouvel article en main à la fin. t'es bien avec ce que t'as, mais ça n'empêche pas que c'est toujours divertissant (et un peu matérialiste, dis comme ça), l'idée d'aller faire les boutiques. peut-être que ça te fait du bien aussi, de refaire le tour de ce grand magasin, les mains dans les poches. ça te rappelle les super samedis passés avec maman et dee, rien que vous trois, à aller regarder les beaux habits et manger une glace, surtout, pas loin. ça te réconforte de venir ici, même si ça sonne un peu con. tu prends le bus pour y aller. c'est toujours un peu bizarre, le bus, parce que tout le monde veut te donner sa place quand bien même t'en as vraiment pas besoin (t'es ni invalide, ni âgé, ni accompagné d'un enfant en bas âge, ni blessé de guerre, et encore moins enceinte), alors tu dois dire "non non, ça va" au moins six fois par trajet, même si au début tu te sentais toujours trop mal pour refuser. t'aurais bien pris ta voiture, mais bon, tu peux pas. t'as pas le droit d'y toucher tant que les retouches sont pas faites (tu l'entends toujours dans la voix de papa). quand bien même ça t'a démangé, tu veux pas aggraver la situation. t'as quand même pris les clés, que tu tournes au fond de ta poche alors que t'attends l'arrivée à destination. c'est évidemment là que tout le monde sort, et évidemment là que tout le monde t'attend pour mettre le pied dehors en premier, ce que tu captes pas toujours parce que t'as les écouteurs vissés dans les oreilles et le regard toujours ailleurs. tu comprends toujours une fois que tu remarques tous les regards virés vers toi. au moins les gens sont gentils. trop, parfois. tu sors toujours un vieux sourire gêné dans ce genre de situation. t'arrives au centre commercial et tu perds un peu ton temps à te balader le long des couloirs cirés. tu sais très bien où tu veux aller, mais ça n'empêche rien. et c'est mains dans les poches, comme à ton habitude, que tu croises cette jolie tête blonde, là bas, dans une boutique de fringues. elle doit s'préparer pour l'été elle aussi. alma, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. t'as un sourire qui s'étend sur ta bouche. tu sais pas trop quoi penser de cette nana. elle est mignonne et te fait toujours rire, même si vous parlez pas beaucoup parce que t'es toujours là qu'en tant que pote d'andy, son frère. tu passes une main dans tes cheveux, pour t'assurer que c'est pas trop la lose. t'as aussi bien besoin d'une coupe. puis tu t'approches d'elle discrètement. elle te remarque pas (tu sais pas si elle t'a un jour vraiment remarqué), alors que tu t'appuies sur un portant à cintres rond et chromé juste à côté d'elle. tu la surprends alors en te raclant la gorge, regard constellé. hey. smooth.

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CITY CENTER

tout le monde semble heureux que le soleil débarque, qu'il fasse a nouveau chaud. Les filles ressortent leur jupe courte pour le plaisir des garçons, puis les garçons montre leur muscles dès qu'ils peuvent en retirant leur t-shirt, c'est pas pour déplaire à certaine. tu te lèves, regardes ton armoire. il faut absolument que tu refasse ta garde de robe, car les robes de l'été passé ne te vont plus. Tu as pris de la poitrine et un peu de hanches, va falloir remediez à cela. tu enfiles une tenue qui te va, un pantalon noir slim et un t-shirt déchirée des guns. tes converses, tes lunettes de soleils sur la tête et tu descend. "Il est où Andy?" que tu demandes à ta mère qui est à la cuisine, elle te répond par un haussement d'épaule. Elle ne sait jamais grand choses de toute façon. tu ouvres le frigo pour prendre une bouteille d'eau avant de donner un baiser sur la joue à ta mère. "je rentre pas tard." que tu lu promet. certainement que c'est faux, mais tu préfère lui dire oui. Car elle reste ta mère. Le centre commerciale n'est pas si loin alors tu te décides d'aller à pied. heureusement que tu n'as pas mis des talons, tu te maudirais d'avoir cette idée. Tu mets tes écouteurs pour aller à centre commerciale, c'est ton moment à toi alors autant en profiter. Lana Del Rey, parfait. En une dizaine de minutes tu finis par y arriver et tu retires tes écouteurs, car tu veux être sur d'entendre ce qui se passe autour de toi et pas finir par te faire bouffer par un zombie car tu n'as rien vu venir. Ta passion pour les films de zombies c'est une longue histoire. Tu rentres dans une première boutique, objectif garde robe. Tu as choisis quelques trucs, t'es bien trop concentré à savoir si cela t'ira au teint pour remarquez la présence de dylan. Puis si il y a andy dans les parages, heureusement que tu ne l'as pas remarquer. Il se racle la gorge et t'aborde d'un petit hey. tu te tourne, d'abord froide au cas où. Tu regardes derrières lui, pas de andy. salut. Que tu lui dis en posant finalement les yeux sur lui. ils sont pas là tes "bro" ? Tu parles de bowie, d'andy, de silas et des autres encore. Tu finis par lui faire un petit sourire. car dylan, tu l'aimes bien. Il est mignon.

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elle regarde par dessus l'épaule, du moins elle essaie, pour voir si tu t'es pas ramené avec tous les autres. les yakuzas. ceux avec qui tu traînes la plupart de ton temps. vous vous connaissez pas depuis super longtemps, mais le lien reste fort, sur le terrain comme en dehors. mais t'as pas non plus besoin de les avoir partout où tu vas. t'es juste là solo, et elle a l'air d'être venue seule elle aussi. elle a l'air d'avoir personne d'autre dans les pattes. pas d'andy à l'horizon, pas d'aspen, de camila, ou d'un de ces si nombreux garçons qui lui tournent autour (t'aimes pas trop ça, mais qu'est-ce que t'y peux ?). non, jsuis venu tout seul, j'ai besoin de m'acheter de nouvelles pompes. tu baisses les yeux en le disant pour lui montrer l'étendue des dégâts. elles ont bien souffert. elles sont un peu à l'image de tout ce que t'es à l'intérieur. un truc bien abîmé mais qui essaye quand bien même de tenir, une semelle qui s'est barrée et une autre qu'on a recollé à la place et un rouge qui s'fane et qui rappelle un peu la teinte que tes joues prennent quand on t'remarque. c'est vrai que tu rougis plutôt facilement, qu't'as les joues qui chauffent pour un regard vers toi, pour un peu d'attention. pour combler des carences dans l'enfance, quand papa et maman travaillait trop, quand maman est partie trop tôt, quand dee est allée à l'autre bout du pays. alors ouais, tu rougis vite, pour le manque d'habitude quoi que le monde en pense. surtout quand c'est elle qui te regarde et personne d'autre. tu cherches quoi, toi ? un moyen subtil de lui demander de te montrer en exclusivité ce qu'elle comptait porter cet été. mais aussi d'allonger cette conversation, de transformer ces secondes que t'as avec elle en minutes, peut-être même en heures. y a pas "son bro" à elle pour t'en empêcher. et elle dégage toujours ce truc qui rend audacieux. une confiance et un charme contagieux. c'est peut-être pour ça que tout le monde tombe amoureux d'elle comme on tombe d'une chaise : elle porte à son cou le parfum du flirt et à ses lèvres le gloss goût fraise des baisers volés.

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