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cop, elle vient d'une famille pas très riche. papa scientifique qui a émigré dans l'espoir d'avoir un meilleur job, sans que ça paie. maman au foyer qui essaie de s'occuper de sa petite fille turbulente. parce que cop, elle a un trouble de la parole. léger, mais elle a sa langue qui trébuche sous la panique. et faut dire que l'école publique est l'endroit le plus stressant qu'elle a visité. les enfants sont méchants. ils la coincent dans une salle pour l'entendre balbutier des excuses jusqu'aux larmes. on lui tire les tresses, on la force à s'marginaliser. alors la môme se renferme un peu. beaucoup. apprend à les haïr, rapidement. maman ne sait pas vraiment comment gérer la colère de sa petite fille. ne sait pas comment l'aider non plus. mais heureusement, elle a debons amis, cop. elle s'réfugie avec eux dans les comics et les séries. elle peut citer chaque réplique de star wars par coeur, se déguise chaque année en son héros marvel préféré.

puis le lycée arrive, avec papa qui trouve finalement le job de ses rêves. il l'envoie chez l’orthophoniste, puis chez le psy, puis dans un club de boxe où elle est censée lâcher prise et apprendre à se gérer. ça marche pas mal, la plupart du temps. elle parle moins, agit plus. respire plus lentement. elle ajoute les arts martiaux à sa liste d'activités extrascolaires. alors quand cop entre au lycée, elle ressemble en rien à la gamine qu'elle était. elle est plus fine. plus dessinée. elle a coupé la masse emmêlée qu'elle avait sur la tête. elle a l'regard plus dure. maintenant elle s'laisse plus coincer par les autres, elle utilise les poings avant d'utiliser ses mots et voue une haine particulièrement viscérale pour tout ce qui est populaire. les cheerleaders, les stars du lycée. si elle pouvait, elle en ferait qu'une bouchée. et puis si elle est toujours plus nerd qu'elle n'est activiste, ça ne l'empêche pas d'être la première à gueuler pour faire tomber le patriarcat.