— teen attitude, teen problems.enfant lunaire, il ne fut jamais intégré par les siens.
différent,
anormal.
sa propre planète.
aérien.
tête en l’air.
rêveur.
le regard ailleurs.
sensible à son monde.
doux.
en harmonie avec la nature.
extérieur.
mer.
vagues.
étrange.
oscar est parti, encore. on ne le retrouve plus, on ne l’atteint
plus.
allongé au coeur de l’océan, pour seul interlocuteur la mer calme.
oscar enveloppé par le bruit des vagues et le chant de quelque oiseau.
oscar perdu, oscar parti.
dans sa propre planète.
reviens, s’il te plaît.
j’ai mal, qu’il dit. je ne sais pas pourquoi.
elle sait. seule personne à connaître les humeurs de son fils qu’on juge étrange, malade tant il ne correspond pas aux idéalismes de ce monde.
papa me manque.
j’arrive pas à l’atteindre.
je me perds dans d’autres mondes.
mais, jamais, je ne trouve le sien.
c’est parce qu’il n’a jamais quitté celui-ci.
voyageur de rêves.
pas besoin de traverser des pays,
quand l’esprit se suffit à lui-même.
oscar a visité de plus belles contrées que ce monde.
des pays plus grands et plus beaux.
des eldorado.
pays de rêves, sociétés utopiques.
l’homme est bon, disait rousseau.
l’homme est un loup pour l’homme.
qui a bon ? qui a
faux ?
j’ai p e u r.
regarde,
regarde.
sois attentive.
tais-toi, écoute.
tu vois ? t’entends ?
tu penses trop fort.
fais-le vide.
t ’ e n t e n d s ?
c’est beau,
non ?
le monde quand on le regarde.
vraiment.
la mer et ses vagues,
elle a ses propres humeurs.
elle peut être agitée, calme, en colère.
aujourd’hui, elle est clémente.
le vent qui fait danser les arbres.
les oiseaux qui chantent une douce mélodie.
la barque qui tangue légèrement.
qui se laisse bercer par l’eau.
toi aussi.
toi aussi, laisse-la te prendre.
te posséder.
et ferme les yeux.
pense à quelque chose de beau.
moi, je vois mon père.
il m’emmenait là, souvent, tu sais.
quand le monde t’étouffe,
crées-en un autre, qu’il disait.
ferme les yeux et rêve.
et mon père, il souriait.
puis il dansait.
mal, tu aurais dit.
mais il dansait quand même.
et il s’en foutait.
il était heureux.
et il y croyait, tu sais.
qu’un jour, il rendrait les Hommes aussi beaux
que le monde dans lequel ils vivent
et ça lui a coûté la vie.
c’est comme ce jour où il est tombé d’la barque
après avoir trop dansé
et moi j’veux mourir comme ça
d’avoir été trop heureux
moi, au moins,
je me serais arrêté
c i n q minutes
dans ce monde de tarés
et je l’aurais vu
la beauté
la vraie
celle qui t’échappe
parce que tu fais jamais de pauses
que tu cours tout le temps
et que tu lèves jamais les yeux de ton smartphone
moi, j’l’ai vu.