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Parker Calverley
Parker Calverley
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MessageSujet: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyVen 12 Juil - 15:47

« I wish I’d had more time to prepare, could have gotten more dressed
up for the occasion. Now I’m embarrassed, really. That you put in
so much effort, and here I am wearing nothing but an easy target. »



Les efforts –minimes, certes, mais existants– n'en sont pas moins des efforts simplement parce qu'il ne les remarquera pas. La robe bain de soleil bleu ciel a beau être flatteuse, elle est surtout mensongère. Au minimum, elle prête à confusion. Elle réclame un sourire mutin et vend une fille aussi vaporeuse que le tissu qui l'enserre, une meuf éthérée et délicatement high maintenance. C'est pas une robe, c'est du storytelling. Ça implique un service après-vente que Parker n'est pas sûre de vouloir assurer. Si elle essaie de compenser l'impression de douceur avec sa paire de baskets la plus menaçante et, accessoire trendy parmi tous, une constellation d'hématomes sur la cuisse droite qui ressemble aux états du Midwest, ça lui donne juste l'air perturbé. Cette fois, en revanche, un poil trop honnête pour un first date. Exit la tulle, qui retrouve son emplacement initial dans l'armoire de sa mère. Lire : sur un cintre pendu à la tringle à rideau. Ça fait deux ans que la fenêtre n'est plus hermétique, et le tissu s'agite furtivement dans la brise qui pénètre. Les bras croisés, en sous-vêtements/chaussettes sur la moquette beige, Parker l'observe danser. Fantôme adéquat de la femme qu'elles auraient pu être, toutes les deux. Gardé en lisière du champ de vision comme un totem ou comme un sacrifice. Parker détourne le regard. Il y a un goût de sciure de bois tapi sous sa langue. Sur le chemin retour vers sa chambre, elle le rince dans une bouteille de rhum ouverte sur la table basse. Sucre de canne, avec des notes incomparables de faillite et de résignation. Hmm, her favorite.
À la bourre (habituel), à cran (inévitable), Parker agrippe son traditionnel little American Apparel number sur une étagère. Un bout de coton noir criblé de polka dots, à la fois non-hostile et criant "expectation management". Un tube de lipstick, un splash d'eau de toilette, un DM sommaire ; "omw", qui attend seulement qu'elle trouve sa seconde Vans pour se changer en vérité. "Don't wait up," lancé derrière son épaule sur le ton du verre pilé. L'humour des négligés. Par définition, il ne rencontre aucune réponse. En fermant la porte du single-wide derrière elle, Parker surprend dans son reflet une trace foncée sur sa joue. Elle la frotte énergiquement, mais ses doigts réapparaissent propres. Une marque sur la vitre, donc. Ou pas, remarque. C'était qu'une question de temps avant que la suie ne pénètre la peau.

Citation :
Ethan, 18
5 miles away

german cars, GSW, making fun of bad movies, travelling, tacos, alt rock
looking for a consort, not a partner in crime (I do my crime on my own.)

Il a choisi l'endroit. Parker regrette son propre laxisme à la seconde où elle fait grincer ses freins devant la façade, aka un bardage en bois aux accents verts et or. Un menu à la craie est esquissé sur un tableau. Bastion clair de l'hipsterdom californienne, Park sent l'avocado toast et le trou dans ses poches depuis le trottoir. Elle grommelle, cadenasse son vélo plus loin dans la rue, rentre les épaules et se planque dans l'angle d'une devanture pour compter la somme précise des tip-jar-dollars dans son portefeuille. Elle sait qu'il a de la thune. Ça dégoulinait de son profil. De toute façon, ses matchs Tinder sont composés à 100% d'insipides fils de, seules mouches que son particulier type de vinaigre semble attirer. À moins que la tendance émane d'elle, possibilité qu'elle a jusque là évité de contempler. Idéalement, il proposerait de payer. Idéalement idéalement, elle refuserait. La vérité, c'est qu'elle aurait plus de principes si elle avait de quoi les financer. Elle franchit le seuil ; un carillon tinte ; il est déjà là. Une table contre la fenêtre, un désintérêt étudié, faisant pourtant face à la porte. Au premier plan, une boisson entamée et un livre ouvert couché sur la tranche. Ugh, he's one of those. Magnanime, elle lui offre le bénéfice du doute et se glisse avec assurance sur la chaise d'en face. "Ethan? Parker." Quatre syllabes fades and that's that. Les présentations : check. Il est différent de ses photos, à peine, juste assez pour que ça déborde sur l'uncanny. Visage anguleux et altier, il porte une masculinité aérienne qui lui est totalement alien et, par conséquent, inhospitalière. L'expression qu'il arbore est aussi dépouillée que ses fringues, le strict nécessaire et pas une couture de plus. Le minimalisme des privilégiés. Il pue l'aristocratie et, réponse viscérale, Parker n'a jamais été aussi lucide. Dans un éclair d'omniscience, elle se voit comme lui doit la voir, elle se visualise à la perfection dans tout ce qu'elle a de plus imparfait. Les douloureux détails s'éveillent et la brûlent là où ils rencontrent le derme. L'endroit où la semelle de sa chaussure se décolle de la toile, la peau abîmée autour de ses ongles, la cheapness de son parfum. Premier rencard comme le siège d'une ville fortifiée, elle enfonce les talons dans la boue avant qu'il ne puisse manœuvrer le bélier. "You look paler in person." Elle penche la tête sur le côté, l'examine ouvertement. "Gotta love that Juno filter, uh?" Satisfaite de son entrée en matière, Parker baisse le menton. Son regard roule sur la table et elle y voit sa main, son addition, son livre. "So. Whatcha-" non, tout compte fait, elle ne va pas lui donner la gratification de valider sa persona en lui posant une question sur sa lecture. Dont elle se contrefout. Trop tôt pour ça. "-drinkin'?" Après coup, elle y appose un sourire facile. Du flirt en note de bas de page. C'est sa mère qui, pourtant absente, lui enfonce un index dans chaque joue. Attitude might buy you time, but it won't get you free meals.
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Volk Meyer
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptySam 12 Oct - 1:51

salut le vol de sujet archivé:

l'idée est résolument mauvaise, il ne sait pas vraiment ce qui lui a pris, de jouer un jeu qui n'appartient pas à sa catégorie. jeu de rôle de mauvais goût, pas loin de s'improviser acteur d'une vie qu'il ne mène pas. c'est tellement facile à l'ère du numérique de s'inventer un profil qui transpire une aesthetic qui ne répond à aucuns codes réels. ça tue son morne ennui, rempli son temps libre, ça swap des profils dans un sens ou dans l'autre, ça achète ou rejette à l'infini, des profils, des tas de pixel, des flirtationship promis dans des selfies lipstickés, des romantic slaps on the ass gravé dans des attitudes brûlantes de midinettes en manque d'attention. l'oeil glisse sur les photos, attitude blasée qui cherche quelques palpitations pour réveiller ses penchants espiègles. son propre profil est une insulte virtuelle, retranché vers des allures léchées, trop étudiées à en prendre des fou rires avec les crétins qui partagent son quotidien. à trop se moquer des smartass de gop le fils de rien incarne tout ce qu'il exècre chez les autres. et maintenant il faut bien aller au bout. achever l'erreur, assumer sa connerie jusque dans l'explosion final. il avait bien ri, devant son smartphone, à échanger des messages sibyllins avec des incarnations de d'allumeuses de bas-étage qui se révèlent aussi chaudes que l'URSS.  et puis il a bien fallu en choisir une dans cet océan de possibilités qui se réduit comme peau de chagrin quand il s'agit d'en trouver une susceptible d'accepter un date avec ethan. ça exsude le mensonge trop éthéré, à croire qu'il pourra toujours se reconvertir dans les arnaques s'il n'est pas foutu de donner un coup de collier en cours pour assurer un minimum d'avenir qui ne sente pas le vieux diesel et la bière tiédasse. il projette ses attentes sur une vision biaisée de l'autre, la curiosité qui se marie avec aisance à l'audace pour tenter d'ouvrir des paris : baisable ? non peu de chance. visuellement satisfaisante ? certainement. mais avant de pouvoir s'abandonner aux joies du shopping corporel il se doit de rentrer non seulement dans la peau mais aussi dans les fringues de son personnage.

une dernière œillade dans le reflet poli du rétroviseur il prend soin de verrouiller la moindre expression qui pourrait se frayer un chemin sur ce visage trop expressif qui connait mieux l'acidité d'un bon sarcasme que le stoïcisme froid du mec pseudo-intellectuel - qu'il n'est pas de toute évidence. s'il parvient à ne lâcher aucun putain instinctif sur la table ça relèvera déjà d'un putain de miracle. sorti de son prétendu déterminisme social il pousse une porte qu'il n'aurait sans doute jamais franchi pour une autre raison que celle qui dicte le moindre de ses pas aujourd'hui.
ethan.
quelle idée à la con. summum de la non-intelligence, de la mauvaise blague, de la magie dissoute dans l'amertume des applications de rencontre. il révise son rôle, retravaille sa persona qu'il lisserait presque du plat de la main, abandonne un bouquin sur la table comme s'il s'agissait de mettre en scène une vie qu'il ne mène pas - encore un talent instagramable qui s'ignore. Peut-être que c'est précisément ce à quoi il pourrait ressembler s'il cessait de faire les mauvais choix, de traîner avec des losers des quartiers les plus cheaps et rentrait dans le rôle parfait du fils à maman. les minutes s'égrainent avec une paresse agaçante, lui laissant tout le loisir de guetter jusqu'à la voir apparaître - parce que c'est forcément elle. il force l'indifférence, réprime la moindre réaction, jusqu'au contrôle du sourcil qui rêve de s'arquer, fascia interdits du moindre frémissement qui pourraient trahir un sourire.
l'attitude, l'aura, elle dégage cet indicible murmure qu'il reconnaîtrait entre mille, cette marque invisible du mauvais côté de la ville, de l'origine sans gloire et sans fard. le silence pour première réponse, volk joue le rôle du parfait mur alors que ses dents maltraitent sa langue pour l'empêcher de claquer, de lui rendre sa politesse piquante. ne rien exprimer, c'est le jeu, au moins pour les prochains minutes avant que le masque ne se fende. elle le détaille sans gêne. c'est dans le script, l'analyse, jauger comme s'il s'agissait d'un étalon à une foire dont on hésite à vérifier les dents. fais donc. ses opales parcourent son corps en retour, déshabillage dans les règles sans lâcher le moindre commentaire, persuadé que ce qui va dans le fond le plus bousiller ses espoirs d'assurer son rôle de fils de c'est sa langue à elle, trop agile, trop provoc. les lippes pincées rêvent néanmoins de lui lâcher un qu'est-ce que tu fous encore debout qui jurerait avec ethan tout en étant la parfaitement représentation de volkan. à la regarder mimer il parierait qu'il n'y a pas grand-chose de véritable dans leur échange, jusqu'aux simulacres de drague de bas étages qui consiste à faire d'elle une chose souriante qui se veut mignonne. mais peut-être qu'ils peuvent noyer ça dans des verres même si techniquement, parker et ses joues tendres sont loin de posséder le droit de se mettre une mine en public. " l'assurance que ça devienne intéressant." les premiers mots lâchés en guise d'entrée en matière pas très rigoriste. le menton désigne la chaise, il pourrait la traiter comme une princesse, se lever, l'inviter en courbette et sourire mielleux mais ça serait résolument trop en demander. un sourire filtre malgré lui parce qu'il possède cette furieuse envie de rire de l'absurdité de la situation. pourquoi en étaient-ils là au juste ? "tu prends quoi ? je t'invite, comme preuve de ma bonté d'âme face à ton retard." la vérité, traîtresse, apparaît en filigrane un bref instant, parce que sa fâcheuse tendance à l'humour corrosif remonte toujours à la surface. l'esprit espiègle cherche à se dissimuler derrière un bref sourire sulfureux. dans toute cette manœuvre absurde il n'a plus qu'un seul but, savoir ce qu'elle a véritablement dans le ventre parker. "est-ce qu'on peut s'épargner les questions pleines de non-sens comme savoir quelles sont tes passions dans la vie, le métier de tes rêves et où sont nés tes parents ?" la franchise en étendard derrière un regard trop bleu il la scrute dans les moindres détails, avide de comprendre le fonctionnement de l'électron libre qui ne manque pas d'audace. show must go on.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyLun 21 Oct - 15:26

Parker prend place sur la chaise face à lui, menton levé et regard cru. Esthétique de l'interrogatoire ; elle l'absorbe sans tressaillir, gonfle le torse en préparation. Une ampoule nue pend au dessus d'eux et c'est presque trop parfait. Ce serait si facile de la faire osciller. Fausse antiquité au fil cuivré qui baigne le sommet de leurs crânes d'une lumière dorée, les accessoirise d'une auréole en toc, sûrement moins convaincante sur elle qu'elle ne parvient à l'être sur Ethan. Parker se glisse entre la table et l'accoudoir sans reculer l'assise, jouera sur son turf à lui avec ses règles à elle. Se penche en avant les coudes en premier, réflexe défensif hérité de la boxe ou de l'utérus. Elle maintient l'eye contact sans s'embarrasser de garder en place son sourire peu convaincant (peu convaincu), vite dissout sur le coup de l'effort de plisser les joues. Premiers mots échangés comme on tire les couteaux et Parker ne sait pas exactement pourquoi elle se sent obligée de traiter la rencontre comme une négociation de guerre, si ce n'est qu'il lui en donne l'occasion. Par le simple fait qu'il montre des callosités —bien que celles-ci soient lissées par l'apparence de courtoisie et les consonnes appuyées— elle peut justifier de faire danser les siennes, se claquemurer dans sa comfort zone de l'aboiement. Par dessus les remparts, elle jette un coup d’œil amusé au contenu du verre d'Ethan, pare la semi-insulte qu'il y a glissée. Oh, elle peut facilement rendre ça intéressant, dude. Y a qu'à la laisser faire craquer ses phalanges. Y a qu'à la laisser vider ton verre. Inspiré, il étend justement l'invitation, agite les agaçantes manières de grand seigneur, d'autant plus dangereux qu'il ne semble pas tenter de masquer la condescendance. Parker est momentanément prise de court car elle a l'impression d'être in on the joke. Qu'il manie l'acide non pas contre elle, mais pour l'inviter à en faire de même. Ça sent le piège. Advienne que pourra : elle y glisse la cheville. "Ça s'appelle avoir une vie. Essaie un jour." Suivant l'exemple, elle plisse les lèvres, infuse la réplique de malice là où les habitudes réclameraient un élocution brute, dépourvue d'humour, ou comment converser avec une porte blindée. Génération Tinder qui parviendra à projeter l'image dix minutes avant d'être rongée par les parasites du static, Parker hausse une épaule contre sa joue, pseudo-cute dans la paire d'anneaux empruntée à Cruz. Derrière les commissures relevées, le béton sèche. Sans lui laisser la chance immédiate de riposter, elle désigne son verre d'un geste de menton. Se paie le culot de répondre à sa question : "Pareil. Un verre d'assurance." Ça tient à une certaine affinité (et une affinité certaine) avec l'alcool, probablement transmise par la génétique et très probablement un probable problème. Ça tient de l'attrait du défi, surtout. Elle veut jauger ses tactiques, voir s'il brandit fake ID, sourire de charmeur de serpent ou fifty dollar bill. Jules était notoirement des trois camps. Look how that turned out. En fonction de la réponse, Parker croit pouvoir établir un profil, jauger correctement de quel métal Ethan est fait. Savoir par conséquent que faire de ses jambes, entre les prendre à son cou ou les laisser glisser sur la banquette de sa voiture. Il marque des points sur le sarcasme qui suit. Parker arque un sourcil. L'angle est aussi brut que l'intérêt qui couve en dessous. Ça reste méfiant. Ça reste défensif. Mais la curiosité est définitivement piquée. "Fair." Ça tombe bien, elle n'a les réponses à aucune des questions susmentionnées, si ce n'est "le merdier". To all of the above. "Tu préfères mourir noyé, ou te vider de ton sang ?" Le regard avec lequel elle l'épingle est neutre au possible. Pas de sourire pour adoucir les angles ou jouer la carte du flirtatious tac au tac. Elle est gore d'entrée de jeu. Emphase sur jeu. Sauf qu'elle a l'impression que Monsieur est aux échecs tandis qu'elle fait joujou avec un fusil à billes. Out of her depth, et tant pis. Si elle se fait dépasser par les évènements jusqu'à être submergée de rancune, baignée d'une lumière cuivrée qui ne parviendra jamais à lui donner l'air chère —all that glitters ain't gold, am I right— au moins, le halo fera un joli selfie. De quoi appâter le prochain ; avec un peu de (mal)chance, quelqu'un de sa propre espèce. Avec emoji et paillettes. Hashtag date goals.
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Volk Meyer
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyDim 27 Oct - 20:30

La morsure est plaisir, elle s’acquitte des droits d’entrée dans l’arène - ou sur le ring ? - et propose d’être une adversaire de qualité. Volk en sourirait mais Ethan non. Alors Ethan continue dans l’absence de réaction faciale, ni sursaut ni amusement étalé sur un sourire carnassier. Rien. Le néant. Pour lui les riches sont forcément chiants. Mais pas que. Retors aussi. La langue claque contre le palais de cette désapprobation assumée face à une incision plus précise. Un verre d’assurance. Viens la boire à mes lèvres, bitch. Et pourtant, à défaut d’offrir sa verve il lui sert un sourire mesuré, dosé, pesé comme s’il s’agissait d’une ressource précieuse dont chaque gramme se doit d’être estimé. Il rêve de l’attaquer sur le flanc, de cesser de faire dans cette dentelle superflue mais cela reviendrait à bousiller le jeu d’acteur qu’il juge périlleux. Eye contact de la mort plutôt que de s’abandonner à des dialogues chaotiques, il ne la lâche pas du regard alors qu’il dégaine ce geste princier de l’index visant à appeler l’attention de la serveuse. Et ce n’est que lorsque cette dernière apporte une mi-temps réglementaire qu’il abandonne Parker pour préférer l’incarnation du random : fade à en mourir, la queue de cheval filasse qui se veut sérieuse mais souligne surtout coincée en toutes lettres. A bien la regarder il lui trouve même un petit air de cheval mais malgré cela c’est Volkan qui reprend le devant de la scène, se nimbant de son attitude sulfureuse qui revient au galop. Insupportables petites manies de celui qui sait qu’on peut obtenir beaucoup d’une apparence bien léchée accompagné d’un sourire qui pourrait laisser croire aux plus naïfs qu’il existe une chance. Tout ça pour s’éviter la douloureuse étape de la carte d’identité pour souligner que si lui peut laisser planer le doute, elle, affiche clairement son âge non réglementaire. Mais baiser les règles c’est un challenge universel que riches et pauvres pratiquent indifféremment. “ Elle voudrait un verre d’assurance, et si avec ça on pouvait doser un soupçon de délicatesse ça ne lui ferait pas de mal. Mais pas trop de douceur, je ne crois pas que ça soit le genre à préférer le sucre à l’alcool, right ?” Ses opales daignent à revenir caresser ce visage semi-hostile avec une note de malice. Il s’amuse, cherche la frontière, le moment de bascule où il rentrera trop profondément dans les terres et en paiera un prix élevé. Hérités des mêmes franges de la population, de celle qui apprend à d’abord montrer ce qu’elle vaut et à quel point elle pèse avant même de savoir marcher. A jauger et juger en premier lieu pour espérer cerner ce qui fait face, savoir comment le vent va tourner et s’il vaut mieux se coucher. Il rêve de comprendre de quel bois elle est faite mais elle brouille les pistes, tantôt rebutée, tantôt moins à cran, à se demander ce qu’elle fait là. Elle danse d’un pied sur l’autre, pas mieux que lui, pas pire. Des danseurs pas parfaitement coordonnés. Et quand il croit enfin tenir la ligne directrice de ce date bancal, elle le désarçonne, le prend à revers. Un appel au jeu indécent qui éveille l’intérêt et délie la langue avant que le cerveau n’ait le temps de mettre le holà : “ Me vider de mon sang. Quelle question. Ca fera forcément chier quelqu’un, ça laisse une trace.” La désinvolture naturelle menace de reprendre ses droits, de salir Ethan l’impassible connard riche. Mais elle veut du sale ? Les lippes se tordent d’une moue satisfaite alors qu’il recommence l’analyse, reprend depuis le départ comme s’il ne l’avait pas vu rentrer avec ses gros sabots et marquer son territoire. Putain t’es qui toi. Pas de réponse concrète, aucune pièce du puzzle ne s’assemble vraiment aux autres. Il avait cru que cela l’asphyxierait d’un ennui mortel. Qu’elle serait une de ces plantes vertes qui piaillent et inondent les autres de leur vie personnelle avant de réclamer des selfies pour leur story insta’, hashtag meet a new jerk. Mais c’est qu’elle serait presque fascinante. “C’est un date avec Mercredi Addams ?” Et ça se veut presque cute af avec sa resting bitch face. Il tente de reprendre de la contenance, être Ethan dans ses yeux à elle et pas Meyer le petit con. Se relaxe dans sa chaise, offrant l’ouverture parfaite à la serveuse pour apporter ledit verre réclamé.   “ Du coup j’en conclue qu’entre mourir d’ennui seul ou t’astreindre à un date avec une flagrante envie de mettre fin tes jours dans le fond des yeux tu choisis le date. A moins que là tu sois à ton max de bonne humeur ?” L’hésitation s’installe entre la neutralité et l’envie de dénouer la tension, et l’animal social préfère la seconde option, accompagne le tout d’un sourire à la Volkan. “ Trois personnes que tu pousserais bien du haut d’une falaise ?”
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyMar 5 Nov - 18:07

Largement impassible, aussi blasé qu'elle mais dans un wattage nettement moins élevé, il est effrayant de contrôle. De facto, il lui est exotique. Parker, être fondamentalement darwiniste et à peine échappé à sa condition de bête sauvage, ne connait qu'une réponse à la menace. Elle carre les épaules, arque les sourcils. Qu'ils manifestent défensive ou séduction, peu importe, mademoiselle est toute en angles. Image qu'elle projette et cultive, si les présentations sont supposées également servir d'adieux, elle veut simplement qu'il se souvienne d'elle comme étant acérée. L'éclat des bijoux comme le reflet d'une lame. À trop s'approcher, ils perforent la peau. Parker montre trop tandis que lui miroite dans sa retenue. Il hèle la serveuse avec une assurance qui lui est étrangère. Une confiance qui a toute la valeur de la soie, à la fois douce et froide. En laquelle elle croit immédiatement parce qu'elle n'a aucune raison de la remettre en question. Parce qu'elle n'a jamais appris à faire la différence entre old money et pure nerve. La serveuse, exactement le type de meuf que Parker s'attendait à trouver taffant ici —ou l'incarnation humaine d'un carré de carrelage blanc— ne lui accorde pas un regard. Le profil lui dit vaguement quelque chose. Un exploit, vu sa banalité. Parker comprend une seconde plus tard qu'elle l'a déjà vu à la glacerie prendre la mouche pour une sombre histoire de coulis de framboise ; "sorry dude, we don't offer refunds on five-dollar sundaes." Les yeux rivés sur Ethan, la serveuse hoche la tête et finit par faire volte-face dans un mouvement étudié de queue-de-cheval qui fouette un luminaire suspendu. Réflexe millénaire, Parker roule des billes. Alors qu'Ethan a admis haut et fort que la commande est à l'intention de son plus one, par pure mesquinerie, Betty (moins une invention spontanée qu'une déduction rapide ; tout porte à croire qu'elle s'appelle Betty, de la symétrie parfaite des bijoux à la teinte rose pâle du vernis à ongles —repasser ce chemisier a dû te prendre la nuit, honey) préfère ignorer Parker plutôt que réclamer une pièce d'identité. Good call : dans son portefeuille en vinyle pourpre, Zita James d'Eugene, Oregon vient de fêter ses vingt-deux ans. Elle est gémeaux. Cheers to her.  Ethan glisse une insulte dans la requête, qu'elle laisse couler sans pour autant adoucir ses traits, trop à l'aise dans son rôle défensif pour avoir l'hypocrisie de lui reprocher de lui fournir une bonne raison d'y rester. La question qu'elle lui pose est supposée le prendre de court ; la réponse fuse. Parker l'apprécie presque autant que le sourire de travers qu'il y accole. Il est plus abrasif que son flegme savamment cultivé ne le laissait paraître. C'est que la glace dont elle se barde menacerait presque de fondre. Elle marque son approbation par un pincement amusé des lèvres qui se dissout dès qu'il la compare à Mercredi Addams. Deadpan, elle baisse les yeux sur sa robe, certes légèrement cutesie mais résolument noire, les retourne au regard d'Ethan, et hoche solennellement la tête. Si, arguably, son profil Tinder affichait plus de couleurs vestimentaires, elle est catégorique qu'elle ne souriait pas davantage. La dernière fois qu'on a vu ses dents sur une photo, c'était une radio de la mâchoire en 2015. "You knew what you swiped right on." Et qu'est-ce qui lui donnerait droit à son max de bonne humeur au premier rencard ? Greedy, much? Ce n'est pas le don d'un cocktail, attribué en Grand Seigneur et livré par Betty La Magnifique, qui lui crèvera les joues. Sa paume trouve spontanément le chemin du verre, agréablement lourd, et se ferme autour. D'un geste exercé, elle l'entrechoque à celui d'Ethan, reposant sur la table, et le porte à ses lèvres. La très large lampée qui trouve le chemin de sa gorge est plus performative que désaltérante. Parker veut confirmer ses suspicions, ses craintes, ou god forbid, ses souhaits. Oui, elle est exactement ce genre de fille de ce genre de quartier, qui préfère l'alcool au sucre, mais choisit l'alcool et le sucre. Oui, elle est exactement ce genre de rencard, un sugar rush suivi d'une gueule de bois. Le contenant claque contre la table lorsqu'elle l'y repose avec un poil trop de force. Ça fait vibrer la connerie de plante grasse que ce genre d'endroit se sent contractuellement obligé d'arborer. Une goutte perle au coin des lèvres, récupérée par la pointe de la langue, mouvement à l'innocence juste assez ambiguë pour être irritante. "Mon père, mon patron," mouvement de menton en direction de la serveuse, se faufilant entre les tables, "elle." La réponse jaillit facilement car la seule difficulté provient du fait de devoir limiter à trois. Les raisons sont simples, viscérales : le premier, d'être inexistant ; le second, d'exister ; la troisième, d'être là. Elle pense à son échelle, à sa portée, la très réelle vision de ses mains de part et d'autre de leurs colonnes vertébrales, et en contrebas, toute la joliesse du Pacifique. Ce qui ne l'empêche pas d'anticiper les oppositions du mondain. "T'aurais voulu plus ambitieux sans doute ? Mike Pence, Weinstein, Nicholas Sparks ?" Souvenir soudain de la copie de The Notebook offerte par une coéquipière de lacrosse pour le secret santa de l'année dernière, qui sert désormais à caler le pied de son lit sur le sol bancal. Qu'elle a dû, après une semaine, retourner sur la couverture car la vision quotidienne du couple saveur vanille qui rend l'expression dry humping contradictoire en le faisant sous la pluie lui donnait constamment envie de gerber. "Tout compte fait, je corrige. Va pour Nicholas Sparks. Elle" index, serveuse "a un sursis." Le manque d'enthousiasme dans l'accord de son pardon est sans équivoque : Betty peut vivre, but she's on thin fucking ice. Et parce que le sourire qu'il lui a décoché l'a détendue —un terme qui se connote chez Parker au mieux dans un flirt légèrement roussi, au pire dans un roast en bonne et due forme— elle se cale dans le fond de sa chaise, fait saillir les clavicules. "Alors, comment je m'en sors ? Je me conforme à qui t'espérais que je sois ?" L'attaque étant la meilleure défense, elle se protège en jouant aux clairvoyantes : german car-travelling-alt rock qui n'a trouvé que s'encanailler comme option pour se sauver de l'ennui. Elle ne blâme pas, ou pas trop. Elle connait son rôle pour les mecs de son espèce. Elle a déjà donné. Viva la lucidité : elle ne prétend à rien de plus.
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptySam 9 Nov - 18:53

Campée solidement sur sa plus belle attitude défensive, le mur Parker n’offre aucune prise suffisante et c’est peut-être ce qui donne le charme le plus agressif qui soit, parce que très ironiquement, il n’a pas la moindre petite idée de ce qui se cache derrière un profil. Il le soupçonne d’être édulcoré, comme tous les milliers d’autres qui s’entasse dans ce market place de la chair - à commencer par le sien, véritable insulte à la réalité. De pronostiques en paris il avait fini par la choisir elle, pas pour le coup de foudre assuré, parce qu’elle avait sans doute fait partie d’un lot lascivement glissé du pouce en écoutant des conversations diffuses de gentils demeurés - dont l’essentiel du cerveau servait à se demander quoi faire non pas de leur corps tout entier mais d’un simple appendice, pour dire à quel point l’intellect devait crépiter dans l’instant de ce choix hasardeux. Son air tantôt passablement renfrogné tantôt neutre l’avait fait rire lui, parce qu’à l’accoutumé c’est sa meilleure monnaie d’échange, petit branleur au sourire qu’il sait relativement efficace lorsqu’il tombe à point nommé ; mais aussi parce que Volkan c’est le rire facile, opter pour la bonne blague plutôt que l’embrouille facile, et qu’il préfère indubitablement tout prendre par-dessus la jambe avec l’air de celui que rien n’atteint. Alors face à Mercredi, non, il ne sait pas réellement ce qu’il a swipé, si ce n’est un regard à vous fusiller même à travers un écran étoilé d’un téléphone portable. Sa détente égale la crispation qui lui fait face et plus elle montre les crocs - façon de parler puisqu’elle semble dénuée de tous muscles faciaux sauf ceux qui permettent de plisser le front  - plus il s’abandonne à sa nonchalance innée. Cela signifie au moins à ses yeux que tant qu’elle s’acharnera à faire de lui l’élément à mépriser elle n’aura pas le temps de venir souligner les légères dissonances de son jeu d’acteur qui subit de temps à autre quelques coups de canif. Mieux, cela signifie que le contrat opère, Ethan n’a jamais rien fait d’autre de ses dix doigts que tourner des pages de livres en latin et soulever l’incroyable cuillère d’or qui lui permet d’affoler chaque matin ses pupilles de mets exotiques que ni Volk ni Parker n’ont la moindre chance de déguster dans cette vie - à moins d’un miracle divin faisant de l’un ou de l’autre un millionnaire ou un rentier par l’action du Saint-Esprit. Beaucoup de what if pour peu de résultats, détail qu’il élude alors qu’elle dévoile une qualité certaine pour une autre descente que celle impliquée par une répartie simple mais efficace. Ils feraient de bons amis dans la déprave, la certitude flagrante qui lui donne envie de laisser le naturel prendre le pas, de s’avachir, abandonner cette posture qui se veut étudiée, distante, droite, torture guindée pour une colonne plus amatrice d’indolence paresseuse. Il se rafraîchit de la lampée qu’elle fait disparaître, n’y formule aucune surprise – mais un fond indéniable d’appréciation qu’il garde pour lui, après avoir tant redoutée une énième potiche fade. Une coquille vide au persona plus ambitieux que le contenu de la cruche fêlée. L’ennui définitivement enterré d’une provocation délicieuse, la pointe de la langue dose un soupçon d’imprudence : comment ne pas apprécier une cause perdue ? Ca réveille l’intensité d’une curiosité qui ne connait aucune borne. Happé à son propre jeu, pris dans un piège qu’il a lui-même bâti stupidement sous l’image de bagnoles allemandes et d’attitudes faussement blindées aux as depuis la sortie de l’utérus. Il croise les bras contre son torse, rejeté en arrière en arborant ce fragment de suffisance du joueur qui pense avoir la meilleure manche. le père, d’un classicisme banal, il troquerait volontiers aussi le sien, l’abonnerait à la mort comme lui les a abandonné pour une gamine. le patron, comme la plupart des salariés sous qualifiés, rien de surprenant. Il opine mollement du chef, lui concède qu’elle n’a pas tort mais qu’elle est affligeante de normalité jusqu’au elle. Le sourire impulsif remballé, il suit le mouvement, darde la serveuse au balancement trop ennuyeux, si lisse, image d’Epinal de la fille bien mise qui jamais ne captera sa passion si ce n’est pour un échange bestial facile et sans lendemain. “Elle mérite de vivre.” Arbitraire Volk, loin d’être magnanime, concède un étirement labial plus carnassier. “Parce que sa vie a l’air bien plus chiante que la mort, et elle a une tête à mériter de souffrir encore un peu.” Il les vomit ces filles bien mises dont rien ne dépasse par hasard, capables d’allumer pour simplement vérifier leur potentiel de baise avant de se retrancher derrière une pseudo pudeur qu’elles jugent plus chic qu’assumer franchement leurs petites lubies. Et pourtant, l’autre modèle, plus tranchant, bris de glace plus que miroir poli, pare à toute connivence, dégaine l’attaque qui, pense-t-elle, pourrait lui tomber dessus. Si seulement il avait la moindre idée de qui sont Pence, et Weins-truc. Reste Sparks dans le bateau, qu’il connait pour avoir vu sa gueule traîner ça et là en tête de gondoles des pires livres pour mémères. Que le dieu des cancres soit béni, parce qu’il ne cale jamais dans son ignorance ou sa médiocrité, habile pour sauver les apparences, avoir l’air au courant tant qu’il n’ouvre pas la bouche pour dévoiler combien les frontières de sa culture sont étriquées. “ C’était prévisible.” Connard. Ca le fait rire intérieurement alors qu’il hausse les épaules avec un détachement certain. Elle se ravise, gagne un mouvement de surprise passager. “Attends tu ne lis pas ses bouquins avec des étoiles dans les yeux ? Elle, elle le fait sans doute.” La tête s’incline vaguement dans la direction de cette pauvre fille qui parvient à les mettre d’accord sur au moins un sujet mais elle ne gagne rien de plus, parce qui capte son attention tient plus du malinois dressé au mordant que du caniche royal qui leur a servi leurs verres. “ Ton père, mon père, et Sparks. Deal ?” La dynamique des forces, l’attraction terrestre ou tout simplement le hasard veut qu’elle l’attire à se pencher en avant quand elle recule dans son siège. Il s’accoude prudemment à la table. Miss Grumpy marque un point, il a perdu du terrain c’est officiel, parce qu’il ne sait plus qui est le chat qui est la souris. Et heureusement qu’elle ne l’a pas fait suffisamment attendre pour qu’il enchaîne quelques verres sans quoi cela serait sans doute bien plus périlleux encore. “Et toi, tu crois que tu t’en sors comment Parker ?” La vérité c’est qu’elle est pire que ce qu’il projetait, et qu’en langage Volkan, pire, c’est mieux. “Tu crois qu’il y a une grille de notation ? Des appréciations et des encouragements du jury ? Avec un sourire tu pourrais peut-être avoir les félicitations ?” That's it. The die is cast.
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Parker Calverley
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyMar 3 Déc - 16:37

Parce que sa vie a l'air bien plus chiante que la mort, et elle a une tête à mériter de souffrir un peu. Providentiel, inattendu, faisceau doré qui perfore la couverture nuageuse comme Dieu le père prenant la parole, les lèvres de Parker se plissent en un sourire plus fort qu'elle. Is this love? Pire que la risette, trois notes qui viennent du ventre. Un accord qui sonne dangereusement proche d'un rire sincère, plutôt que le ha. ha. atone dont elle est coutumière, celui qui retire tout humour du gloussement. Cependant, Parker étant pudique de l'allégresse, ayant une persona à respecter et survival of the toughest tatoué sur les gencives, les dents restent sagement planquées derrière les lèvres infusées au cocktail trop cher pour ses poches trouées. C'est peut-être maigre, ça reste une lézarde dans le bloc de glace. Dans un langage un peu plus diplomate, un peu moins lucide, ça s'appellerait du progrès. Si l'amusement continue à stationner dans le système sanguin, lent à la dissipation comme un alcool ou un ex, il est néanmoins balayé du visage dès qu'Ethan l'appelle prévisible. Insulte prise particulièrement à cœur non pas parce que Parker la rejette mais précisément car elle n'a rien à lui opposer. Objectivement, elle se trouve être exactement ce que son background et son éducation (or lack thereof) ont fait d'elle, et pas un putain de gramme de plus. Elle est précisément aussi tacky et délurée que sa mère à son âge, écharpe de Miss Georgia en moins. La brutalité, elle, est toute paternelle, et pas besoin d'avoir jamais rencontré celui dont elle en a hérité pour être catégorique sur la question. Elle ne sait rien de lui et est pourtant sûre de connaître les poings serrés qui perforent le placo. Textbook definition du white trash, oui, il l'a rendue prévisible, d'autant plus lorsqu'il s'est barré prévisiblement. Au peloton d'exécution le géniteur. Ressentiment assumé maladroitement au quotidien, mais avec nettement plus de franchise dans la situation présente, flirt ambigu qui funambule sur la lèvre du verre, car don't boys love girls with daddy issues? Ethan pousse le sien sur la planche, hijack le lineup, détournement qu'elle accueille sans enthousiasme mais avec magnanimité. Le menton se dresse solennellement en guise de "deal". Contrat qu'elle a envie de reprendre dès qu'il se penche en avant pour exercer son revers. Parker tique audiblement, passablement déçue qu'il n'ait pas osé se mouiller. Toi par contre, tu viens de chuter. Et si près d'un vrai sourire en plus. À la place, le visage agressivement neutre se transforme en frown. Mouvement sauvage de balancier, s'il espère lui entrouvrir les lèvres, elle serre les dents. Mémo à l'intention de son futur self, d'ici une heure et deux verres, ou huit minutes et une gifle —who even knows at this point—, éditer le profil tinder : all caps impénitentes : DON'T TELL ME TO SMILE.  Elle pensait naïvement que l'aura de rudesse aurait fait passer le message ; se rend compte une seconde plus tard que ladite aura est précisément la cause de la remarque. C'est pas de la compatibilité qu'il cherche. C'est de l'antagonisme. "Répondre à une question par une question ? Original." Je crois que tu veux pas que je sourie. Je crois que je m'en sors pas trop mal, Asshole. Je crois que ça fait quinze minutes et tu m'as pas encore proposé de me "raccompagner". Scare quotes indispensables. Parker a beau manquer cruellement d'expérience, ses deux précédentes incursions sur Tinder lui ont offert un schéma clair de l'inconciliabilité. Elle se décline en offre de covoiturage parfum Grand Seigneur —qui, chez les nice guys, est une façon de se déculpabiliser de lui avoir fait perdre sa soirée, et chez les fuckboys, une tentative au petit bonheur la chance d'atteindre la troisième base sur le siège passager. Et si techniquement elle pourrait répondre par le lustre du culot, un mécanisme purement instinctif exige qu'à la condescendance, elle opposera toujours les délicates manières et toute l'intelligence conversationnelle d'un pitbull. Puisqu'il a dégainé, elle en fait de même. Et tout ce qui dégringole de sa bouche est terriblement facile. "Spill the tea. Daddy dearest trop souvent en voyage ? La merco d'anniversaire dans la mauvaise couleur ? La belle-mère a ton âge ? Quoi ?" Forcer le trait jusqu'à laisser le trait devenir sillon, jusqu'à ce que le sillon se fasse faille sismique, marquer la différence entre eux comme (justification) preuve qu'elle ne la voit pas comme une lacune qu'il pourrait utiliser contre elle. Si elle est prévisible, what the hell, elle veut qu'il sache qu'il l'est tout autant. Parker connaît son archétype sur le bout des doigts parce qu'ils sont treize à la douzaine les fils à papa dans son genre. Ironie dramatique de l’aveuglement qui étale sa prétendue clairvoyance. Au moins, l'arnaque est vaguement flatteuse. Si le piège à loup se referme sur sa cheville, ça signifie qu'elle a des crocs.
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MessageSujet: Re: easy target (r/volkan)   easy target (r/volkan) EmptyMer 18 Déc - 22:15

Elle échappe à une logique linéaire Parker, et chaque fois qu’il pense tenir la ligne conductrice elle se contente d’un banal pas de côté, juste assez pour lui faire perdre momentanément l’équilibre, pousser à l’adaptation viscérale, une gymnastique imprévue : le date mué en sport qui défonce les synapses à l’adrénaline. Tour à tour espoir et désillusion tiennent le siège d’un Volk passif de son propre jeu parce que tout ce pour quoi il respire c’est se voir exister autrement dans le regard de l’autre et ça marche suffisamment bien pour le bluffer lui-même, plus encore quand elle aggrave son capital ride que lorsqu’elle prolonge discrètement son espérance de vie d’une expression fugace d’amusement -serait-elle faite d’autre chose que de mauvaise humeur à tout hasard ? Et ce froncement caractéristique ne gagne en échange qu’à creuser plus profondément la satisfaction du sourire sulfureux. Un point pour la sillybitch, parce que la devanture ombragée lui sied mieux encore que n’importe quel étirement labial, à croire qu’elle est née pour faire la gueule et lui ça le rend presque hilare. “Pardon, tu voulais un date avec Shakespeare ? Ou un grand philosophe ? T’es ambitieuse. J’ai du trop survoler ton profil pour remarquer ce détail.” Pas un gramme de sincérité, le plan se devait d’être trop bien léché pour prendre le risque de pas apprendre par cœur le contenu sibyllin d’un profil au point de savoir le réciter à l’envers. Les yeux se plissent, il épie la moindre interférence et le jeu lui plait beaucoup trop pour être qualifié de sain, jusqu’à se demander à quel moment la flamme attaquera méchamment la pulpe de ses doigts. “C’est donc l’originalité qui fait frémir en 2019 ? Moi qui croyais que c’était le fric, quelle déception, mon avenir s’envole.” Le mec bat de plafond assumé, qui manie bien trop l’autodérision pour que l’autre puisse prétendre griffer le vernis alors qu’il offre de lui-même l’autel à saccager. Nice try Parker.
A sa place il n’aurait pas prétendu pouvoir faire mieux, parce que la ligne de mire est dégagée et que c’est si facile de crucifier les fils de-, que même les plus simples d’esprits pourraient tirer des conclusions pseudo-assassines. Il voudrait la flatter, filer de l’avoine à cette mauvaise jument qui ne manque pas une occasion de botter, parce que c’est précisément pour ça qu’elle pourrait plaire à Volkan bien plus qu’à Ethan. Ce connard à l’émotionnel marié à un compte épargne alimenté sans doute à la moindre occasion débile. Il hoche de la tête, l’encourage alors qu’il coche les pires clichés qu’elle lui arrache de la bouche. “Bien sûr, monomaniaque je n’accepte la vie qu’en bleu glacier. Quelle faute de goût l’outremer. Et puisqu’on en parle ma belle-mère pourrait être ta bff, la place est dispo ? Je lui fais un texto si tu veux. Vous échangerez vos plans tinder.” C’est de la thérapie inversée, attaquer son propre camp plutôt que le défendre agressivement parce qu’il aime plus exacerber le vice et pousser les autres dans leurs retranchements que tenter de ré-aiguiller sans cesse pour coller à une vérité dont il n’a, de toute façon, rien à faire. Quel que soit le pseudo qu’il calque sur son insupportable personne une seule chose est impossible à grimer : la langue, toujours première à provoquer et répliquer, l’oration bien trop facile qui bouscule et se veut à la fois alliée et pire fléau.  Elle frôle le démérite d’attaquer un flanc si facile mais elle ne fait qu’enfoncer une porte ouverte, le coup d’épée qui n’égratigne que le fruit de son imagination. “Toi aussi tu brilles d’originalité c’est ça ? Daddy issues, maman pas si parfaite que ça, on t’a séparé trop tôt de ton amie d’enfance, t’as du mal à te construire depuis et tu cherches le bon parti pour te sortir cette vie plate ? Comment on fait pour encore respirer sous toute cette pression ?” Et sa main dans sa figure ça ne serait pas volé mais ça trouverait encore le moyen de le faire rire, comme l’apothéose d’une pièce dont il pense maitriser les paramètres les plus importants, plus proche du téléfilm que du blockbuster et pourtant elle l’électrise avec ses allures de gamine revêche qui ne cache rien de son hostilité, comme si elle n’avait jamais voulu atterrir là. Il pourrait étirer le moment, jouer avec la souris tout en étant persuadé qu’elle tient plus de l’élastique qui finira par claque entre les doigts et pincer fermement l’épiderme que la proie qu’il peut se permettre de (pour)chasser sans jamais craindre un renversement. “J’attendais une de ces meufs insipides qui remplit son profil avec un troupeau de potes aussi écervelées qu’elle, parce qu’elles ont assurément besoin d’être douze pour remplir trois hobbies. T’as l’air de te suffire à toi-même.” Les félicitations acidifiées d’un rictus moqueur, parce que la panoplie est maigre dans la trousse l’irritant petit branleur. Il glisse ente la sournoiserie de l’attaque mesquine et l’espièglerie à l’allant naturel, dose avec outrance le sarcasme qu’il lui sert parce que s’il y a une chose qu’il a compris de l’animal, c’est qu’elle peut endurer bien plus que ce que la largeur de ses épaules présuppose.
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