your hand across my heartbeat (r/ame)

Il enfonça une casquette de sa collection sur sa tête, attrapa son sac à dos et fila à toute vitesse sur son skate chercher des donuts. Des donuts au sucre, ses préférés. Ame. Son amie ou plus? Il ne savait plus trop quoi en penser. Depuis qu'elle s'était blessé à ce sport qui était tout pour elle, Peter passait beaucoup de temps à ses côtés. Il se le devait en tant qu'ami. Il aimait passer des heures avec elle à parler et à regarder des films. Il était déjà très proche de la blondinette, mais ces moments passés en sa compagnie avaient développer chez lui des sentiments, des sentiments naissants. Ils n'étaient certainement pas réciproque, mais au fond le gamin n'allait pas laisser tomber. Il devait cependant avoir le cœur net sur ce qu'il ressentait pour être certain que cela n'allait pas tout gâcher entre eux. Boite de donuts en main, il frappa à la porte des Young. La mère de la jeune femme lui ouvra la porte. Elle le connaissait depuis le temps que les deux lycéens étaient amis. Il la salua d'un grand sourire avant qu'elle l'autorise à rentrer pour monter à l'étage, dans la chambre de Ame. Il frappa trois coups à sa porte. Il le faisait à chaque fois et elle savait que c'était lui. Ses mains étaient moites et son cœur battait un peu trop vite dans sa poitrine. Il ouvra la porte. Il était nerveux et encore plus lorsqu'il se perdit dans son regard, dans son regard émeraude. Elle était si belle. Il secoua sa tête légèrement. Allo la lune, ici la terre! - Hum.. Salut.. Je t'ai apporté quelque chose qui va te remonter le moral. - S'exclama-t-il en lui apportant jusqu'à son lit la boite qui renfermait les délices sucrés qu'elle allait dévorer. Ame, sa gourmande préférée.

C'est pesant, lourd à la fois. C'est comme une brulure qui ravive des souvenirs auxquels on ne veut pas songer. Pourtant, dieu sait combien de fois tu as été victime de blessures au cours des entrainements. Seulement, cette fois c'était différent. La fracture à ton pied gauche n'est pas ce qui te peine le plus mais la manière dont ton adversaire à fait preuve d'égoïsme, de tricherie. Depuis plus d'une semaine, tu rumines une rancune amère contre celle qui a provoquer tout cela, t'empêchant d'avancer dans ton cheminement de compétition. La patience est vertu, elle se cultive à l'image d'un arbre qui grandit. Ton père adoptif avait toujours la parole légère et censée mais tu ne pouvais te soustraire à la colère qui te taraude. Tu intériorises tes émotions pour donner le change, cela fonctionne – du moins avec la majeure partie de tes proches. Maman tombe dans le panneau, Léo n'y voit que de feu et croit en sa sœur forte et courageuse tandis que ton paternel adoptif tout comme Lara sont loin d'être dupe de ta supercherie. Tu lèves les yeux au ciel en guise de réponse intérieure. Allongée sur ton lit, le dos calé contre tes deux oreillers, tu laisses tes prunelles voguer sur l'écran de ton ordinateur portable. Rien de mieux pour se remonter le moral qu'un marathon Nicky Larson. Il suffisait que de cela pour t'arracher un sourire gamin, un rire qui manque quelque peu à ton visage d'ordinaire si solaire. Pas de surmenage, du repos et du temps. Le médecin était loin d'être réconfortant et tu enviais presque ta meilleure de pouvoir se rendre en cours de physique chimie. Les visites de la fratrie Hearn se succédaient jour après jour et ce pour ton plus grand plaisir. Tu adorais passer du temps en compagnie du duo sylvestre et titi. Peu à peu, sans réellement le vouloir tu te perds dans une mélopée de pensées, de filons d'idées qui ne pourraient être possible mais qui pourtant te ramènent toujours à Peter. Le jeune homme ne manquait pas d'intentions ces temps-ci, on peut même dire qu'il était soucieux de ton humeur qu'il trouvait aussi endormie qu'un loukoum. Une blague qui aurait pu être mal interpréter mais qui t'avait fait rire, aussi simple sa comparaison soit-elle. Un sourire rêveur en coin, tes paupières commencent doucement à se fermer. Certainement un effet secondaire des anti-douleurs. Les coups frappés contre la porte de ta chambre ne semble aucunement t'interpeller. C'est surtout la voix de ton visiteur que te sort subitement de ta songerie passagère. Peter. Tiens lorsque l'on parle du loup ! Un énième sourire franc et amusé prend naissance à la commissure de tes lèvres. Lui aussi semblait être dans la lune ? Il n'y avait que deux choses pour te remonter le moral : les donuts au sucre, les kdrama. Et en voyant la boite rapporté par ton camarade, le doute devient certitude. « Peter Hearn, tu sais comment plaire à une fille . Du moins, à une goinfre de ma trempe. ». La moquerie à ton sujet a toujours été innée. Tu es une gourmande née, tu ne te prive de rien. La nourriture est ce qu'il y a de plus véridique comme les donuts. Tu te redresses légèrement, pose le pc à coté de toi et tapote la place libre à coté de toi afin d'inviter le brun à s'asseoir. « Tu as encore jouer un mauvais toi à Lara et tu viens te cacher chez les Young ? ». Tu ouvres la boite de douceurs sucrées, les yeux pétillants de gourmandises comme une gosse de trois ans.

Est-ce qu'il rougissait comme un idiot à sa remarque? Totalement. Il ria nerveusement avant de se frotter la nuque. Elle se redressa, posa son pc à côté d'elle et tapota la place libre sur son lit. Il s'y posa assez vite sans avoir l'air d'un imbécile fini. D'un imbécile amoureux. Plus de doute, elle lui faisait tourner la tête. Même le son de sa voix émoustillait le jeune adolescent. Il enleva sa casquette et la déposa sur le lit pour passer une main dans ses bouclettes, dans ses cheveux rebelles. Il fallait qu'il redescend d'un étage. Il allait tomber de haut sinon. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'elle ouvra la boite en carton. Elle avait les yeux pétillants, pétillants comme les étoiles qui brillaient dans le ciel. Il était perdu dans ses pensées qui divaguaient.  - Quoi? Hum.. Oui.. Enfin.. Non.. - Bien joué Peter! Il avait été tellement hypnotisé par sa voix, par ses gestes, qu'il avait écouté à moitié ce qu'elle venait de dire. De mieux en mieux. Il fallait qu'il trouve un échappatoire à la bourde qu'il venait de faire. Elle n'était pas dupe. Elle allait certainement penser que quelque chose n'allait pas. - Je voulais juste te faire plaisir et passer du temps avec toi. - S'exclama-t-il en haussant les épaules. Menteur. Vilain menteur. La vérité ne pouvait être dite cependant ou du moins pas maintenant. Alors qu'elle avait un donut entre les mains, il arracha un morceau de celui-ci pour l'enfourner dans sa bouche. Un air complètement innocent se dessina sur son visage. Cette tête de voleur de donuts au sucre en flagrant délit de son crime. Sa mère lui avait pourtant appris de ne jamais voler la nourriture d'une femme, mais c'était plus fort que lui. Il mâcha le morceau avant de se mettre plus à l'aise. Il se pencha pour voir ce qu'elle regardait sur son écran d'ordinateur. - Qu'est-ce que tu regardais avant d'être interrompu par ma charmante présence? - Demanda-t-il curieusement. La modestie ne le lâchait pas même devant la fille dont il était mordu, complètement fou.  

Le froncement de sourcil sur ton visage te donne un air innocemment vulnérable. Cependant en entendant les paroles de ton camarade, tu ne peux t'empêcher de t'interroger laissant ta curiosité s'imaginer certaines choses. Oui, sans vraiment y prêter attention, tu avais mentionner que le Hearn savait œuvrer pour faire plaisir à la gent féminine – toi en particulier. Tu piques un léger fard, ton attention porter sur son geste lorsqu'il passe sa main dans sa tignasse en bataille. Il le faisait à chaque fois qu'il semblait gêner, un geste commun qui correspondait à son personnage, sa personnalité. Néanmoins, tu sais avec certitude que Peter n'agissait pas ainsi pour tout le monde. Aurais-tu loupé un wagon de temps entre hier et aujourd'hui ? Depuis ta mauvaise blessure, il était celui qui parvenait à t'arracher des rires inattendues, celui qui avec lequel tu visionnais des vidéos des journées entières, celui sur qui tu te reposais … même jusqu'à dormir la joue posée sur épaule pendant trois heures. Il ne t'avait rien dit, il t'avait juste souris. Une image qui se joue en boucle ces derniers jours et là encore alors qu'il t'affirme avec sincérité que passer du temps en ta compagnie lui fait plaisir. C'est tout simple, c'est honnête et cela te touche. Tu plisses quelque peu tes prunelles en une moue emplit de suspicion tout en le gratifiant d'un sourire en coin énigmatique. Mais tu ne dis rien, cela est impossible. Tes idées et ta raison te jouent des tours. Le brun s'installe à ton coté tandis que tu prends un donut prêt à le savourer. Peter en profite pour t'en chiper un petit morceau qu'il met dans sa bouche. Tu l'observes, bien loin de t'offusquer pour si peu d'autant plus qu'il est celui qui les a ramené. Tu rigoles tout le regardant manger son morceau de ta gourmandise favorite. Tu approches ton pouce de ses lèvres pour chasser les quelques bribes de sucrées restées collées. Sur le moment, tu ne te rends même pas compte de la mesure de ton geste. Ce dernier est bien trop complice et familier pour soulevé une quelconque réflexion profonde. Puis tu mords à ton tour dans le donut entamé, Peter rebondissant sur ce qui pouvait bien capter ton esprit. « Un épisode de Nicky Larson, il est charmant lui aussi quand il veut ! C'est tellement le meilleur ! ». Un coté fangirl qui avait lieu d'être lorsque tu parlais de ce manga dont tu étais la première adepte. L'apparence de l'hystérie ? Non pas encore, tu donnais ce rôle là à ta meilleure amie mais tu n'en étais pas loin. « On est d'accord toi et moi que l'on parle d'un type de fiction. Je tiens à le préciser. Mais toi, dis-moi pour tu n'es pas ailleurs pour profiter de ta fin de week end, hm ? Il n'y avait pas une fête à ne pas manquer ? ». Lui demandes-tu tout en finissant la fin du donut. Tu étais curieuse, sans doute avait-il mieux à faire que de rester en compagnie d'une éclopée qui avait loupé sa compétition de judo.

Un rire s'échappa, une tendre mélodie résonnant comme un écho. Son doigt s'approcha ensuite dangereusement de ses lèvres. Il resta immobile ne sachant pas comment réagir à cette situation. Il était perdu le gamin avec des millions de doutes et questions dans la tête. Son doigt venu enlever le sucre qui s'était accroché au creux de ses commissures. Aussi doux que la caresse d'un ange. Est-ce qu'elle se rendait compte de l'effet qu'un simple touché lui faisait? Surement pas. Il détourna le regard et lâcha un rire étouffé. Après ça, il changeait de sujet même si ce sujet n'en était pas vraiment un. Il s'intéressa à ce que la demoiselle pouvait bien regarder avant son arrivée. Un sourire se dessina sur le visage du jeune homme suite à sa description du personnage de fiction de Nicky Larson. Il haussa les épaules. - On est d'accord. Surtout que lui, il ne sortirait pas de l'écran pour t'apporter ce que tu préfères.. - Répondit-il toujours centré sur lui, sa modestie à cent pour cent avant qu'elle ne lui pose une belle colle. Pourquoi ratait-il cette soirée? Pourquoi était-il avec elle alors qu'il pouvait sortir en cette fin de week-end? Il se rattacha à quelque chose qui lui appartenait. Sa casquette. Il y chipota tout en évitant son regard. Sacré pétrin.  - Il y en aura d'autres des fêtes.. Et puis c'est nul si tu n'y es pas. - Il releva le regard. Il insinuait des choses. Il insinuait qu'il aimait être avec elle, implicitement qu'elle comptait énormément, qu'il ne pouvait plus se priver de passer des instants loin d'elle. Il jouait les sentimentales et il savait pourtant que la descente était rude, qu'il n'allait pas s'en sortir indemne de tout ça. Il se jetait à l'eau, le cœur tambourinait dans sa poitrine. Il se leva d'un bond et contourna son lit pour venir s'installer de l'autre côté. Il attrapa son ordinateur portable et le déposa sur ses genoux. - Et si on regardait quelques épisodes de Nicky Larson ou plutôt ton amoureux imaginaire?   - Demanda-t-il en lui adressant un clin d'œil et en tapotant son épaule. Il n'attendait qu'une chose qu'elle déposa sa tête sur celle-ci et que cet instant dure une éternité. Cette éternité qui n'appartenait qu'à eux. Cette éternité qu'il s'imaginait le soir avant de s'endormir.   

Ecarquiller les yeux de surprise face à la réponse de ton camarade te déstabilise. La sensation est aussi légère qu'une fleur de coton, pour autant ses propos résonnent dans ton esprit. Pourquoi aurait-il préféré être avec toi plutot qu'avec ses potes ? Il est clair que le jeune Hearn doit te voir en pleine réflexion, en général la moue sur ton visage est perceptible à souhait – on ne cesse de te le répéter après tout. Tu décides de ne pas trop penser, les hypothèses ont tendances à te mener sur de fausses pistes, mais surtout à te rendre dingue. Lara était la première à endosser le rôle de chasseuse de tes pensées bien trop prononcées à son goût. Tu hausses les épaules d'un air nonchalant pourtant c'est surtout sa comparaison à ton héro préféré qu'un sourire tendre survient sur en coin de tes lèvres. Peter se lève tout d'un coup pour venir s'installer de l'autre coté de l'édredon. Il prend ton ordinateur portable sur ses genoux en te proposant de poursuivre ton visionnage de ton animée de prédilection. Tu ne sais plus combien de fois tu avais regardé l'ensemble des épisodes. Amoureux imaginaire … Il avait raison, il n'y avait que dans les rêves que la douceur de l'envie prenait naissance. Il tapote son épaule, t'invitant à t'en servir d'oreiller. Tu secoues amusé car en présence du jeune brun, l'importance du moment présent était agréable et doux à la fois. Un fait que tu prends encore tout à fait conscience. Dès lors, tu t'installes plus confortablement, la joue posée sur son épaule, le regard rivé sur l'écran du pc qui reprend la lecture de l'épisode en cours. Au bout de quelques minutes, un rire silencieux se peigne à nouveau sur le bas de ton visage. Le bandana bleu marine accroché à ton poignet tranche avec la blancheur de ta peau et celle de ton compagnon. Lorsque Peter venait te rendre visite – souvent – ces derniers temps, tu te prêtais à songer avec une béatitude qui ne te ressemblait pas du tout. « On ne pourrait pas te comparer avec lui, il ne t'arriverait pas à la cheville. ». Lui dis-tu tout doucement tout en t'appuyant un peu plus sur son épaule comme si la fatigue reprenait ses droits. Tu te blottis un peu plus contre Peter, fermant les yeux pour apprécier le générique du début d'un nouvel épisode. Nicky Larson ne craint personne. Toi tu craignais de te perdre en sentiments de cœur. Peter est différent soupires-tu pour toi même. Et comme tu toujours, tu es la dernière à te rendre compte des choses, de l'évidence – peut être.